Stigmata Doloris 2008
Il y a des trucs qui sont chronophages, des trucs qui vous prennent du temps et qui au final vous empêchent de poursuivre des tâches devenues purement quotidiennes.
Ces activités chronophages m'empêchent de renouer avec les plaisirs de la plume, m'empêchent d'achever certaines "oeuvres" plus ou moins artistiques que ce soit des moulages en bronze, la finition d'un instrument moyen-âgeux ( ou tout au moins sa réplique ) ou simplement prendre le temps de peaufiner un quelconque moment de rencontre.
Certes, je dois dire que renouer avec quelques esprits des temps jadis ne se fait pas d'un claquement de doigt, je n'ai rien d'un gentil "génie".
Les envies et les redécouvertes sont toujours là, ceci-dit, mais hanté par d'autres esprits, lutins et farfadets, fées et démones ...
Dûr pour un Lycan de vivre sa multiplicité.
Mythe, fantasme, réalité, la cohabitation de plusieurs "soumises" auprès d'un même "Dominant" font partie de ces choses évoquées régulièrement dans l'univers du "bdsm".
Une fois de plus, pour ma part, englober dans un seul terme diverses pratiques et façon de penser peut entraîner un débat où le référentiel des divers intervenants n'est pas le même.
Concernant des "jeux de cordes", des pratiques dites "sm", en résumé ce que je considère comme des "techniques", la venue d'une seconde, voire plus ... partenaire est semble-t'il pour ma part relativement bien vécu par les intervenants que je rencontre ici et là.
Les "riggers", ceux qui manipulent avec "art" le fouet et le single-tail, ont peut-être moins de problèmes relationnels avec une quelconque quidam en mode de "pièce importée" pour un temps plus ou moins prolongé.
Les choses se compliquent quand on a une relation entre un "Dominant" et une "soumise", une relation basée principalement sur la "Domination-soumission" parce que cette relation nécessite un "lâcher-prise" de la part de la soumise, "lâcher-prise" difficile quand quelque part, il y a un troisième voire quatrième larron dans le circuit relationnel.
Les sentiments qui sont exacerbés dans une relation axée et basée sur la "Ds" ne souffrent pas d'approximation relative.
Certes sur un court terme, ils peuvent se gérer mais sur un long terme, il est difficile de faire cohabiter dans un même noyau trois, quatre ... personnes.
J'ai donc vécu ce type de relation pendant une période plus qu'intense de ma vie, une relation basée sur la "Ds" ( et autres pratiques ), relation qui englobait trois soumises ( voire quatre à cinq créatures en même temps ... ).
Comme toute chose intense et qui dura environ deux ans ... cela est particulièrement "chronophage" et vous consume d'une certaine façon.
On y perd en tant que "Dominant" toute notion de réalité, voire de maîtrise de la situation qui s'emballe pour au final s'autodétruire en un formidable clash dont on a du mal à se remettre.
J'avoue donc avoir été sensible aux chants des sirènes, avoir cédé aux sollicitations de diverses demoizelles, d'avoir fait cohabiter certaines d'entre-elles en certains moments et surtout d'avoir été "grisé" par ce type de situation.
Après-coup, j'en ai toujours une certaine nostalgie ( comme si la gueule de bois au réveil avait anesthésié ou effacé les souffrances des uns et des autres).
Mais la "nostalgie" et autres réminiscences d'un éventuel "Shangri-La" ne m'ont pas empêché de raisonner froidement de la situation vécue et de mon expérience.
Je ne me vois pas entamer une relation multiple basée sur la "Domination-soumission" avec plus d'une partenaire ... mais d'autre part concernant certaines pratiques et techniques, il est clair que je ne m'interdis pluss de "rencontrer" pour un temps une quelconque personne désireuse de s'aventurer sur quelques sentiers peu usités.
Le "challenge" , "dilemme" est donc de faire coexister deux modes de fonctionnement, un axé sur le "relationnel" et nécessitant le "lâcher-prise", l'autre plus axé sur quelque chose que je considère plus "technique" ( bondage et contention, "orgasme forcé" etc ... ), tout en sachant que pour ce type de relation, malgré tout l'affectif reste important ... ce qui fait qu'au final, j'ai toujours toujours une petite lumière "warning" qui clignote...
Actuellement, après une longue tentative "d'unicité", j'ai "rétabli" un mode de fonctionnement qui permet de faire coexister mes deux façons d'aborder le "bdsm"...
Mais cela ne m'empêche pas justement de me reposer des questions, de douter à nouveau.
Rien n'est vraiment facile, rien n'est acquis, peut-être est-ce aussi ma façon de fonctionner.
La gestion d'une insatisfaction permanente, tributaire et de mes propres agissements et de ceux d'éventuelles partenaires.
Et tout cela me prend du ... temps !