Stigmata Doloris 2008
L'Orchidée Noire à Paris
C'est presque devenu une tradition que fin septembre, début octobre, je m'accorde encore quelques congés.
De quoi ressourcer mes batteries avant l'hiver qui sera bien prompt à arriver.
Si l'année dernière, la "fée" et moi-même avons fait un périple dans le sud en passant par le chemin des écoliers, cette année-ci, après avoir quand même passé des vacances "officielles" en juillet dans ses contrées d'origine, il aura fallu comme beaucoup, "compter" tout simplement.
Mais "compter" ne veut pas dire forcément rester statique et cela a été pour moi l'occasion de rester plus longtemps que d'habitude sur le Lutèce intra-muros.
Certes, je commence à connaître Paris mais suivant nos déplacements, je continue à découvrir divers endroits et lieux parfois cachés dans des labyrinthes de ruelles et de détours.
Concernant ce qui au final est une de mes motivations, un moteur à mes agissements, un complément indispensable à mon équilibre, il y avait cette envie de remettre les pieds chez "Cris et Chuchotements" et aussi dans ce nouveau lieu créé en 2009, le "Cercle de l'Orchidée Noire", complémentaires ou concurrents, il m'est toujours difficile d'évaluer les deux principaux établissements parisiens consacrés au "sm".
Donc loin de moi, pour une fois, de lancer une quelconque polémique...
Je me suis lancé via "FetLife" dans une discussion sur "C&C" et au final, parce que je m'étais mis quelques oeillères, l'envie de découvrir "l'Orchidée Noire" est venue.
Il a fallu faire un choix et le programme d'un week-end quasi estival s'est trouvé vite chargé.
Le vendredi fut donc consacré à l'Orchidée qui sur le modèle des "Goûters" de C&C organise donc des "Boudoirs" en fin d'après-midi et des animations plus spécifiques en soirée.
Notre précédente expérience de club "sm" s'était quasi passée dans les mêmes conditions, un climat plus que torride qui rend le port d'une tenue fétichiste digne d'une croisade, armure comprise.
L'avantage d'avoir la "casquette" de "Dominant" est que l'on peut se simplifier la tenue, mais pour clochette, partir en corset, cuissarde et autres avec une tenue déposée sur la bestiole, reflète d'un masochiste dévouement.
Arrivée vers 19h00 dans un quartier très vivant, nous repèrons quelques endroits ou nous sustenter car entre 21h00 et 22h30, l'Orchidée "ferme", de quoi nous permettre de nous restaurer éventuellement.
De porte en grille, de grille en cour et de cour en escalier descendant dans une cave, le cheminement se fait au gré des "codes" d'accès fourni par nos hôtes.
La lourde porte s'ouvre et nous voilà donc au coeur de cet endroit créé en 2009, issu de l'équipe qui organisait les "nuits barbares" et autres événements à Paris.
Géré façon "loi 1901", l'équivalent d'une "A.S.B.L" pour la Belgique, le "Cercle de l'Orchidée Noire" est donc plus spécifiquement associé à la pratique du "sm" et ne se veut pas être un club libertin ou échangiste.
Le paradoxe de la communauté parisienne étant qu'au final, ceux-ci se plaignent de la rareté de ces endroits qui leur sont dédiés tout en les snobant prétextant des prix pratiqués trop élevés (accessoirement, quels sont les prix pratiqués dans le monde de la nuit parisien tout en connaissant les diverses charges et taxes qui leur plombent les éventuels bénéfices, l'exemple du "Lust" ne fait que prouver qu'hormis avoir une clientèle de fidèles et avoir des prix malheureusement adaptés au coût de la vie à Paris, c'est-à-dire élevé, tout projet de ce genre n'est pas viable...).
Cela explique aussi le pourquoi du nombre si peu élevé de clubs dédiés aux pratiques "sm" sur Paris et malheureusement le statut de quasi monopole qu'avait C&C depuis pas mal d'années.
Ainsi donc au fil des divers avatars, une équipe "d'amateurs" s'est créé et a donc essayé de se retrouver dans un endroit en "dur" qui est devenu "l'Orchidée Noire".
Ayant donc franchi la porte d'accès, un vestiaire et notre hôte qui nous accueille, légérement gêné par le fait que nous risquons d'être seul pour ce "Boudoir".
Qu'importe ceci-dit, le but de notre visite est de découvrir à notre rythme, de ne pas "brusquer" clochette, de pouvoir discuter aussi librement.
Ambiance musique celtique que j'apprécie pleinement, "Era" et "Enya" nous accompagne.
Dans une lumière avec des dominances rouge et noir, quelques pièces et alcôves, une roue, une cage, une croix et une salle blanche le tout sur un seul niveau, ambiance feutrée.
Discussions avec Marc, barman et hôte.
Le temps se passe à toute vitesse et vers 21h00, nous quittons l'Orchidée pour nous faire une pause "lunch" nocturne.
Le temps marque un coup de frein, nous patientons, nous déambulons pour revenir vers 22h30 à l'Orchidée Noire.
Succession de porte, grille et escalier et de nouveau accès à cet endroit ou de l'aveu de "clochette", règne un certain charme.
Nous sommes de nouveau seul, au final nous nous posons la question de savoir si l'atelier de ce soir, "martinet, flogger et single tail" a sa raison d'être.
Ceci-dit, je ne m'encombre pas de "chichi" et profitant de notre tranquilité, je me fais un plaisir d'attacher clochette sur la croix et commence a utiliser deux petits floggers, cadeaux de "Bienveillant" sur celle-ci.
L'Orchidée Noire à Paris
Echauffement progressif de la demoiselle, progression du plaisir sur clochette qui au delà de sa pudeur naturelle, me demande d'hôter quelques vêtements de cuir, permettant un libre accès à ses rondeurs.
Valse des floggers, tétons qui s'érigent, regard perdu, dans un rythme synchrone avec la musique qui se diffuse, depuis fort longtemps, nous sommes tout deux en harmonie.
Doucement le charme se rompt quand d'autres participants arrivent, doucement nous nous joignons aux autres.
Il vaut mieux être modeste dans ce milieu, si dans le virtuel, tous peuvent s'étiqueter d'être un "Maître", se disqualifier peut se faire tout aussi facilement dès que l'on franchit le pas du réel.
Avec attention non feinte, je m'intéresse aux propos de Marc sur l'usage du flogger massif, du martinet cinglant et surtout le single-tail, objet nettement moins connu de ma part malgré un intérêt certain.
Les travaux pratiques commencent, floggers et martinets ont peu de secrets pour moi, je passe donc au single-tail profitant de l'intérêt de clochette pour le fouet...
Quelques gestes, quelques appréciations de distance et la magie s'opère à nouveau, penchée et m'offrant sa croupe, clochette se penche et la lanière vole et virevolte dans des huits magiques.
J'apprécie et aime la facilité déconcertante d'un single-tail qui au final s'avère moins complexe à utiliser que prévu, voire apprivoisable.
Quelques marques apparaissent sur la croupe de clochette, elle s'agite car malgré tout la lanière cingle et la douleur prend le dessus.
Il est temps d'arrêter et de rester sur cette très bonne impression.
Minuit est largement passé, la fatigue nous gagne et le samedi sera une autre journée assez chargée.
Nous quittons l'Orchidée Noire, endroit qui vaut la peine d'être connu voire d'être fréquenté...
Personnellement, clochette et moi, y avons retrouvé cette magie que nous craignions avoir perdu au fur et à mesure de nôtre cheminement.