Stigmata Doloris 2008

Munch and Lust (2 ème partie)

 

Metropolitain, « Filles du Calvaire »...

Nous nous orientons, « clochette » a toujours avec elle son vieux plan de Paris, moi je l'ai dans la tête, je reconnais quelques noms de rues, quelques carrefours.


Le « Marais », il fait froid ce mercredi soir, moins que la veille quand nous nous étions égaré du côté du quartier de La Défense pour un marché de Noël plein de surprises.

Un chocolat chaud pris dans une brasserie alsacienne, des tours futuristes illuminées et une échoppe vendant des figurines érotiques de femmes entravées.


Nous approchons de l'endroit, une ruelle obscure, une vitrine, une enseigne, porte close, nous sonnons.

A l'intérieur du bruit, des gens, nous entrons.

Le maître des lieux nous accueille, nous parle du « munch », nous expliquons que nous préférons manger en bas, dans la cave, revêtir nos tenues en toute discrétion.

Pas de problèmes, nous descendons l'escalier, une cave voutée en pierre calcaire, des tables vides.

On nous explique que vu le nombre de participants en « haut », il a fallu « dégarnir » le mobilier du bas et que nous risquons de nous retrouver dans une pièce fort vide.

Dans un coin, une bâche étendue à même le sol...


Vestiaire, tant bien que mal, clochette se déshabille, change de tenue, se met en valeur, je lace ses bottes, passe son collier.


A peine installé dans la salle du bas que notre hôte nous invite à venir en haut, il fera plus chaud et puis nous pourrions discuter avec les participants du « munch ».


Nous ne sommes pas contraire et acceptons l'invitation, clochette remonte l'escalier en mettant en valeur ses formes, la brillance de sa tenue, ses rondeurs.


Une grande table, des gens relativement jeunes qui discutent entre eux, on nous installe en vis-à-vis d'un couple.

La conversation s'engage, ils sont nouveaux dans la « pratique », une découverte sur le tard, un tas de questionnement pour eux loin des clichés ici et là.


Une conversation très libre, quelques échanges.


Le maître des lieux vient nous présenter le menu, unique, et aussi nous parle de l'après repas, de la soirée « splooch », drôle de terme.

Regards curieux de notre part, des rires ici et là...

L'atmosphère est détendue, drôle même.


Le repas se poursuit, clochette est resplendissante, elle en oublie même qu'elle est quasi la seule à porter une tenue fétichiste qui met en valeur ses formes et son collier.


Le repas se finit... on nous invite à descendre vers la cave.


Descente des convives, installation autour de l'espace libéré et recouvert d'une bâche, intronisation du sujet par le maître des lieux.


On nous explique le « splooch », un sujet plus de fête que réellement ancré dans le « sm », jouer avec la nourriture, s'en enduire, s'en couvrir, du ketchup à la chantilly en passant par les pâtes et le Nutella.

Jouer avec la nourriture, seuls les anglais pouvaient fantasmer à ce sujet, peut être aussi parce que la gastronomie anglaise incite plus à jouer avec qu'à forcément déguster les « beans » et autres « gelibi ».


Discussion autour du sujet, effectivement difficile d'imaginer de jouer avec la nourriture, peut-être une forme de régression, de transgression, ma connaissance bien maigre du sujet me pousse à envisager le côté nippon de la chose.

Combien de fois ne suis-je pas tombé sur quelques asiatiques jouant avec force poulpes et calamars vivant, anguilles et autres créatures vivantes, dans des jeux d'humiliation, de transgression.

Certes aussi je me rappelle avoir en son temps mangé du saumon et autres sushis à même le corps voire logés dans l'intimité de ma partenaire.

Pas forcément une expérience concluante...


La discussion se poursuit et on en arrive aux travaux pratiques, on fait appel aux volontaires...

L'idée de proposer clochette ne me passe même pas par la tête,je dois me faire vieux !

Je sais aussi que clochette est gourmande.


Quatres volontaires des deux sexes se proposent, vont se déshabiller dans la « darkroom » et reviennent tout tremblotant devant un public fort nombreux.

Bouteilles de ketchup sortent de nulle part, on en enduit par de longs jets les « joueurs ».

Ceux-ci s'en badigeonnent, les corps luisent, deviennent écarlates, statues de cuivre.

Certains des joueurs se connaissent, il y a des caresses, de la sensualité dans le jeu.

Crème fraîche, et autres substances viennent s'étaler sur les corps, glissades de ceux-ci, les joueurs se retrouvent à même le sol, se caressant, s'enduisant le corps.


Il fait froid, ils tremblent, le public est bon enfant et encourage les « volontaires ».

Une grande casserole arrive, des spaghettis sauce tomate, ceux ci sont déversés sur nos joueurs.

Quelques cris de désapprobation et puis des cris de joie, des satisfécits sur les sensations, c'est chaud, c'est onctueux, ici et là quelques spaghettis volent dans les airs.

« clochette » et moi échangeons un regard, pour une soirée en tête à tête se retrouver dans une cantine à voir voler des spaghettis en regardant des couples se trémousser sur le sol se recouvrant de ketchup et chantilly c'est effectivement très « zarbi »... ce qui nous correspond bien à la petite miss et au vieux Lycan.


Je dois admettre que l'aspect cuivre que la peau peut prendre est diablement esthétique.


La soirée approche de son terme.


Les invités remontent, il se fait tard, clochette et moi échangeons nos coordonnées avec nos compagnons de table.


Le temps d'attendre un taxi, clochette ne prend même plus la peine de se changer, vêtue de sa tenue fétichiste elle s'engouffre dans le taxi qui est venu nous chercher.


Une première soirée dans cet endroit qui semble avoir trouvé une âme.

Une année déjà que clochette posait ses bagages en gare de Lille.


 

Jeu 7 jan 2010 Aucun commentaire