Stigmata Doloris 2008
29 - Retour au Pays Imaginaire
Murmures et envies de l'un et l'autre de retourner dans la cave, endroit magique ou l'âme s'embrase, les sens s'emballent, lieu de découvertes et de turpitudes.
Cela faisait quelques temps que la petite « fée » n'avait senti en elle cette envie de se replonger sans les entrailles de la terre, dans cet endroit hors du temps, repère de Lycan, loin des regards des êtres de boue.
Escalier de bois, couloir brut de pierre, sol encore humide, porte massive, grillage et poignée d'airain.
Couloir à nouveau et pièces obscures, une longue tenture brune cache le mur du fond, une autre entrée vers une plus petite pièce, cellule en devenir, et dans la pièce principale, bien en vue, une croix de nouveau dressée, fièrement, immuable malgré les avatars.
Petite fée, rondeurs appétissantes, cuissardes et jupe de vinyle noir, dessus transparent laissant voir deux globes laiteux, chevelure de corbeau et regard gourmand...
Attaches, chaînes et bracelets de cuir, compagnons fidèles de nos jeux, souples et fermes à la fois pour qui sait en user sans en abuser.
Clochette se retrouve attachée, position plus confortable, croupe contre le bois lisse, poignets à mi-hauteur, le bruit des chaînes qui retentit à nouveau.
Elle prend la pose, gesticule, taquine et mutine, passe la langue tandis que je mitraille son corps, lumières aveuglantes, flashs passagers, immortaliser ce moment, la « fée » commence à s'habituer à ce « rituel », une façon pour elle comme pour moi à passer au dessus de sa pudeur.
Pudeur, caresses sous la jupe, la main qui glisse, trouve le nid, fraie un passage doucement vers des chairs humides et chaleureuses, soupirs muets, regard qui se perd.
Les doigts deviennent intrusifs, les sensations deviennent plus vives, bruits et humeurs douçâtres, sexe du loup qui durcit.
Bien à l'écart, un sexe de caoutchouc, lanières de latex, complice des jeux d'antan, un gel qui s'écoule sur ce phallus turgescent.
Je sais que le contact du sexe sur le visage de la « fée » la trouble, l'indisposerait même, l'objet de désir se ballade, je macule son visage de gel, frôle sa bouche, regard de la « demoizelle », crainte et peur de celle-ci, angoisses à apprivoiser de nouveau.
Le gode-martinet descend vers la jupe, elle se fait trousser comme une catin, sexe de latex gluant de désir qui s'immisce dans ses chairs, je la branle, elle gémit, yeux mi-clos...
Le plaisir n'est que passager et furtif, je la retourne, la trousse à nouveau et m'introduit en elle, va et vient intense, le temps de lui rappeler qui je suis, communion « pornographique ».
Elle tombe la jupe, rangée avec précaution dans un coin de la pièce, accessoire inutile mais si excitant par les reflets glacés qui miroitent, reflets de mes désirs fétichistes auxquelles la « fée » se plie doucement.
Quelques claques fermement appliquées sur une croupe, une caresse dans son entre-jambes qui dégouline, je la retourne, la ré-attache à nouveau sur la croix...
D'une main gourmande maculée de gel et de cyprine, je remonte le mince voile qui couvre ses trésors et rondeurs.
Je passe la langue sur son téton, je mordille en douceur ses chairs, la main passe et repasse, soupèse et palpe ses rondeurs.
Martinet et chat à neuf queues trônent dans la pièce, je me saisis du martinet, cadeau d'un couple ami, les lanières rouges et souples glissent sur le buste de « clochette », moulinets dans les airs, lanières qui frôlent la poitrine, la fée se tourne et se retourne qui d'un moment à chercher la lanière, qui d'un autre à l'éviter.
J'échauffe, titille et émoustille la « demoizelle », il est temps pour moi de passer au « chat »...
Bel instrument fraîchement acquis, ses lanières de cuir tressées n'ont pas encore servies.
Une première pour la fée, moulinets à nouveau et puis je flagelle sa poitrine, un coup vif, elle tressaute...
Acte volontaire de ma part, un coup porté à vif, tel le premier coup d'un feu d'artifice, un coup qui porte et marque le début d'un manège de tourments.
La communion se crée entre-nous, inespérée, je demande à « clochette » de compter, elle compte, je m'applique...
Coup après coup, lentement, je déguste et je lui laisse le temps d'apprécier les différences de sensations.
Elle compte jusque 69, et là, je triche, retrouve un chausse-trappe pour la belle étrangère, de soixante-neuf, elle passe à soixante-dix... mon coup est plus fort, plus vif, son regard est curieux, inquiet...
- Je t'ai demandé de compter...qu'est-ce que tu me fais là...
- Je compte, soixante-neuf et soixante dix... me dit-elle !
- Je crois que tu ne m'as pas compris, je t'ai dit de compter...
Je porte un coup, les lanières heurtent un de ses seins, elle me regarde avec un air interrogateur...
- Soixante et onze ? Me dit-elle...
-Toujours soixante-neuf, franchement « petite'c » tu ne fais aucun effort, moi qui te croyais douée pour les langues étrangères...
Son regard s'illumine, elle comprend enfin son erreur et se profile un timide : « Septante ? »
- Et bien voilà, quand on veut, on peut...
Je reprends les coups, les lanières virevoltent à nouveau, communion de l'esprit et des sens, la fée retrouve ses envies, elle soupèse chaque sensation, jauge le poids et le pincement de chaque coup porté sur ses seins.
La peur et la crainte font place doucement à cette rare communion que nous avions oublié dans nos déboires passés.
- Septante-neuf, octante... me dit-elle fièrement...
Je souris intérieurement, dans son envie de « trop bien faire », la « demoizelle » se retrouve coincée dans un paradoxe linguistique mais je lui pardonne tout en portant un coup bien senti sur l'un des tétons.
Elle s'agite, évite, se déhanche...
Je continue, ballet aérien de lanières torsadées, plaisir rare d'un regard partagé, communion à nouveau d'une fée espiègle et d'un Lycan.
- Cent !
Le silence se pose dans la cave...
Le chat à neuf queues se suspend à un des crochets de la croix, caresses sur la poitrine, langue amoureuse qui voyage au coin de ses lèvres, baiser échangé, baiser volé.
La paume se ballade sur ses rondeurs, son ventre, sa croupe et ses seins dûment honorés par les lanières de cuir.
Dans le creux des mains, je verse de l'huile de pépin de raisin, odeur fruitée et douceâtre, les paumes se baladent à nouveau sur les rondeurs rougeâtres.
Reflets humides sur sa poitrine offerte à mon regard, son buste luit et reflète la pâle lumière.
Regard charmé de la « demoizelle », appareil photo qui immortalise le moment présent, cadeau de la « fée ».
Je sais que jouer sur sa pudeur et ses interdits sont des choses qui m'émoustillent et la trouble...
L'obliger a devenir « fontaine » devant l'objectif, figer le moment où elle se transforme en petit animal impudique devient mon but...
Elle ne se refuse pas, elle s'oblige même à trouver en elle ce qui marquera ce moment présent.
Bref cadeau de sa part, déçue du peu de flot qui surgit de son sexe et qui s'écoule doucement sur le sol de briques de la cave.
Quelques photos...
Et puis sentiment bizarre, sensations troubles, la fée est submergée par le vague, quelque chose d'inattendu et de soudain, un évanouissement proche...
Mains du Lycan qui détache sa « clochette », celle-ci qui bredouille un peu, sortie rapide de la cave, une fée qui retrouve ses esprits, une créature qui retrouve ses esprits sur le lit, draps frais qui la recouvre...
Silence de sa part, crainte du Lycan, mots murmurés, plaisirs partagés et reconnus des deux amants, un trop-plein inattendu qui a submergé la « demoizelle », quelque chose de furtif et soudain, inconnu de la fée.
Une envie de recommencer, de retourner à nouveau dans notre « Pays Imaginaire ».