Stigmata Doloris 2008




16- Fièvres...

 

Fièvre...


Crachin qui fouette mon visage, courant d'air sournois se faufilant au travers d'une ruelle médiévale...


Difficulté de respirer, chaleur qui monte et vous envahit, courbatures qui vous clouent au lit...


Fièvre...


Des images passées qui remontent à la surface, des envies impies, des désirs violents, chaleur qui vous envahit, vous brûle, vous consume...


Fièvre...


Image d'une demoizelle trainant sa lourde valise sur un quai de gare, image voilée car fantôme ressuscité d'une autre créature disparue sur un rivage de méditerranée.


Confusion des genres, attachement soudain à cette novice en « jeux de maux », désir de ne pas me perdre, de ne pas la vouloir pour une question de ressemblance « fortuite ».


Première fessée, première main qui se couche sur sa croupe, ses rondeurs, premiers râles, premières envies de la prendre, de la posséder, d'en faire mienne...


Premiers bruits humides, premiers cris, premières sensations d'un sexe débordant, premiers doutes aussi...


Fièvre...


Bruits de clochettes sur le pavé, une petite ombre vêtue d'une cape, une jupe en vinyl noir, un corset rouge et noir, un collier qui pare son cour.


Commentaires de la demoizelle qui déambule ainsi, exposée au regard du simple quidam, mais quel quidam peut donc se ballader au cœur de l'Europe à trois heures du matin...


Regard sombre de clochette, blottit contre moi, il fait froid dans cette cave, quelques rares couples se caressent, elle jouit du spectacle, se laisse aller...


Regard sombre de clochette, la main du loup qui caresse sa poitrine, les doigts qui font ressortir ses tétons devant les autres, gêne de la demoizelle, trouble du loup...


Fièvre...


Une musique baroque qui se répand dans mon antre, musique d'une cité lacustre, elle, nue...

Une descente aux enfers, ma propre cave, mon propre univers, une porte avec un verrou et un anneau qui barre l'accès à une salle, une croix, vierge de tout jeux...


Renaissance de cris et de soupirs, martinet qui court sur une croupe callipyge, des seins dont la rondeur me donne des envies de crocs à nouveaux.


Première jouissance parmi les lueurs des flambeaux.


Flambeaux, gouttes de cire qui coulent sur son dos, dos d'une petite chienne à quatre pattes, qui découvre le plaisir d'une laisse.


Fièvre...


Mes griffes qui enlèvent des lambeaux de sa peau, morceaux par morceaux, il le faut...


Elle ne crie plus, elle sanglote, son regard se perd...


J'arrache, pèle, mortifie sa chair, je la libère de son carcan puisqu'il le faut...


Elle se sent petite, enfant perdue, elle m'en veut, humiliée de s'être laissé aller dans ses pleurs.


Le trouble m'envahit, je sublime la réaction, ses pleurs m'excitent, des parcelles de sadisme pur et dur apparaissent.
Bourreau,  je jouis presque de son regard éploré et de ses sanglots de victime...


Fièvre...


Mon dos brisé se réveille pour notre première rencontre en son domaine.

Cloué sur son matelas, je ne peux rien faire, elle se glisse sur moi, me chevauche et jouit...


Image d'une fée sauvageonne, d'une poitrine qui s'offre à mon regard, à mes mains, ma paume rebondit en cadence sur ses mamelons qui tressautent au rythme de ses coups de reins.



Fièvre...


Une ombre chinoise se découpe devant mes statues Qin, nue la fée se montre enfin impudique...

Caresse de celle-ci qui s'exhibe devant son amant, elle cherche son sexe, un loup sur les yeux, ses doigts se perdent dans son sexe épilé.


Elle se trémousse à nouveau, sensations bizarres pour la pudique fée, sensations de n'être plus qu'un jouet pour le mâle qui se caresse devant elle...


Une ombre chinoise, un profil impudique, debout jambes écartées, elle se vide devant moi, pluie dorée, la pudeur à la limite de l'outrage, elle se montre, s'ouvre et se vide à nouveau.


Fièvre...


Main dans la main sur la plus belle avenue du monde, des envies de la prendre soudainement, de la refaire mienne...


Envies soudaines de la posséder tel quel, d'oser le challenge, de la foutre dans l'un des rares endroits intimes, de braver la foule...


Fièvre...


Museau brulant de cette fièvre qui me gagne, envie de sentir sa croupe glacée me rafraîchir mon bas ventre, envie de plonger mon front entre ses deux seins, boules glacées aux tétines cerises d'une glace à déguster...


Envie de la suspendre dans la cave et de la rafraichir à nouveau, de la givrer, de la coller contre moi, encore et encore jusqu'au moment où la fièvre se confond avec le sommeil...

 

 

Lun 13 jui 2009 Aucun commentaire