Stigmata Doloris 2008
Eau et feu...
Il faut admettre qu'en cette veille de la Saint-Jean et des multiples feux allumés ici et là, j'ai eu fort à faire avec des orages du « cru ».
Ainsi, remontant la Gaule profonde et nordiste, ceux-ci se sont abattus dans mes contrées de façon assez soudaine.
Des orages, je ne garde que le souvenir de toitures envolées, d'arbres arrachés voire d'une mini-tornade vécue de l'intérieur, mais d'une crue soudaine des divers cours d'eau voisins, des conduits qui tout a coup dégorgent des centaines de litres de liquide à la minute provoquant de mini-geysers et au final le jaillissement en jets perçant les murs, de cette eau qui ne trouva donc que comme seul chemin ma cave... et mes endroits secrets, c'était une nouveauté pour le Loup en version Terre-Neuve.
Si de prime abord, j'ai surtout pensé au matériel électrique entreposé à l'abri dans des caissons étanches, mon second réflexe a surtout été de penser aux autres caves, plus secrètes et intimes, fraichement étrennées et où j'avais fièrement dressé ma croix de Saint-André.
Ne doutant pas de l'intervention des pompiers et autres services d'urgences, il m'a fallu donc en peu de temps démonter la croix, ranger la cage, détacher les flambeaux et autres ornements, dépendre les divers voilages, bref rendre ces pièces où l'on parle à maux couverts les plus anonymes possibles.
Par chance, je dois admettre que l'installation est telle qu'en peu de temps tout est démontable, transportable et rendu dans un certain anonymat.
Le fait de côtoyer l'univers médiévaliste me permet de sortir parfois des carcans et autres instruments barbares, des tenues des plus bizarres et cela au vu et sus de tous avec le sourire des plus innocents, celui d'un Loup pataud et innocent.
Au final, j'ai donc pu sauver le plus intime de mon univers, ou tout au moins le plus visible de cet univers de corps et de cris.
Il ne resta donc qu'une cave qui me servait de débarras et dont je prévoyais des travaux dans les mois qui venait... une histoire de table d'auscultation, de femmes en blanc et de doux tourments.
Bien entendu, après coup je dois admettre qu'avec « clochette », nous avons déliré sur ce qu'auraient pu trouver les services de secours, mon côté gore et certains recoins de mes caves laissent parfois présumer d'une autre histoire et nous nous sommes donc imaginé des corps flottant sur la mare-nostrum de l'univers Lycan, corps vêtus de gilets de sauvetage estampés « Titanic » ou « Air France » pour les plus frais d'entre-eux.
Bref, plus de peur que de véritable mal en somme... un projet futur un tantinet éventé par la demoizelle clochette qui ce n'est pas un secret redoute le « sm » médical comme une véritable épée de Damoclès sur sa petite tête...mais bon, cela est une autre histoire.