Stigmata Doloris 2008
25- Tangerine dream…
Tangerine ou Gold Sahara, ce ne sont pas des noms de code d’une opération spéciale mais plutôt des teintes qui brassées dans une bassine en plastique devaient transformer les leggings de « clochette » en superbe bas façon « guêpe ».
Il est clair que ces derniers temps, nous nous étions posé la question de savoir dans quelle tenue l’espiègle créature allait faire ses premiers pas dans l’univers du fétichisme.
Dans un premier délire, lors de discussions sur le net, et même sans l’avoir vue… nous étions parti dans un délire post-geek, ou elle se voyait bien affublé du costume de Pikachu, histoire de se créer une seconde peau en latex d’un plus beau jaune…
Par la suite, et parce qu’elle avait effectivement envie de cet « anonymat », nous nous étions accordé sur cette nouvelle identité, celle de « clochette », une fée espiègle, un tantinet possessive et avec des rondeurs et autres courbes.
Il y avait aussi ce regard, ce regard que dans un élan lyrique j’avais qualifié de « regard qui crie braguette » tout en n’ayant pas encore découvert qu’effectivement la demoiselle avait du tempérament.
Bref, ces quelques éléments nous avaient donc guidé sur une éventuelle tenue de « sortie » tenant plus du « cosplay » que de la tenue fétichiste proprement dite.
Si nous nous étions inspiré de la créature dessinée par Régis Loisel dans la bande dessinée « Peter Pan », nous dûmes admettre que certains détails vestimentaires étaient difficiles à trouver surtout en janvier…
Clochette de son côté et moi de même, ou tout deux remuant ciel et terre, nous avions donc cherché de quoi créer une tenue unique.
Bottes ou cuissardes, corset ou serre taille laissant place à ses rondeurs, jupe ou short, bas ou leggings, un ensemble de détails qui devaient être originaux sans dériver dans le Grand-Guignol.
C’est ainsi qu’à quelques jours de la venue de « clochette », je me trouvais en train de teinter les fameux leggings, jouant sur les couleurs, histoire de trouver le ton « orange » le plus assorti à la susdite créature.
Mixture bizarre, teintes disparues, bout de bois, sels et eau chaude, je me retrouve dans une cuisine infernale découvrant assez tardivement que la mention « porter des gants » n’était pas inutile… à l’issu d’un trempage de cinq bonnes heures, les bas n’avaient pas la belle couleur orange que mes mains avaient quant à elles réussies à avoir…
Heureusement qu’en période de Carnaval tout était presque admis donc même le fait d’avoir un drôle d’individu déambulant avec des avant-bras d’un plus bel orangé.
Premier dommage collatéral de notre petit délire conceptuel.
Au final, quand « clochette » pointa le bout de son minois dans mes contrées, nous n’avions pas beaucoup avancé question « tenue ».
Le temps passait à une vitesse folle et mes recherches n’avaient pas abouti.
Profitant d’une pause due à mes obligations professionnelles, « clochette » essaya donc ce que j’avais trouvé, acheté, emprunté ou soudoyé.
Intéressantes découvertes ceci-dit pour elle qui révélait sa féminité et ses courbes dans des tenues dont elle n’avait jamais osé une seule fois envisagé de porter.
D’essayage en essayage, elle se fit vite à l’idée que le concept « fée » et surtout « clochette » ne laissait pas beaucoup de place à l’improvisation de dernière minute et qu’il fallait changer de cap pour qu’elle puisse trouver de quoi se vêtir pour notre première sortie.
Je dois admettre qu’ici et là, des amis et surtout amies m’avaient donné quelques pistes lors de discussions, conseils avisés ou délirants, toute idées neuves étant la bienvenue ceci-dit.
Caché dans les tenues, il y avait un superbe corset en vinyl rouge et noir, un corset adapté aux courbes de « clochette » mais qui d’emblé n’avait pas été « adopté ».
La demoiselle ne se sentait pas l’âme de porter ce type de tenue et de matière.
Cependant, après un premier essai concluant, j’ai constaté que cela lui convenait fort bien et que l’option « corset », cuissarde et cape pouvait être envisagée.
Il ne restait que le bas… un défi quant à la pudeur de la demoiselle, un défi quant au délai qui nous était imparti…nous étions le vendredi soir et la sortie était prévu le lendemain.
La nuit devait nous porter conseil et m’apporter la solution au problème.
Quand l’aube pointa le bout de son nez à travers les rideaux ocres de la chambre, après avoir doucement bousculé la demoiselle blottie dans le « creux » du lit, et surtout après avoir supporté l’interminable attente qui consiste à voir le ballet des allers et venues de « clochette » dans la salle de bain, nous pûmes enfin partir vers Tournai.
Si solution il devait y avoir, et sans devoir courir jusque Bruxelles, il était clair qu’une boutique « amie » pouvait satisfaire notre quête et apporter l’utile et esthétique « bas » qui manquait à ce drôle d’animal.
Une demi-heure de route avec la « wolfmobile », quelques cahots plus tard, nous avions enfin accès à la boutique de Lilith et son vaste choix de tenues.
La situation fut clairement exposé à Miss Lilith qui avec son expérience guida ainsi « clochette » vers le choix d’une jupe courte adaptée au séant tout rond mais tout bon de cette dernière.
Et pendant que « clochette » faisait quelques essayages, histoire de trouver le modèle qui lui convenait, je faisais la conversation avec Lilith tout en lorgnant sur la petite soumise qui d’un geste gracile passait le plumeau dans l’arrière boutique…
Mais en tout bien et tout honneur ceci-dit…
Clochette n’est pas jalouse…du moment que je ne m’occupe que d’elle.
Empreint du personnage, je découvrais donc d’autres aspects de son caractère.
Elle me fit plus tard une imitation inénarrable du « Grand Nord » en quête d’une soumise de préférence « blonde », « forte poitrine » et en « latex »…
Qui a dit que les fées même les plus féroces n’avaient pas le sens de l’humour ?
Ce n’est que quelques heures plus tard après être repassé à la case salle de bain que « clochette » dûment presque maquillée et coiffée, un autre challenge, se présenta à moi.
Changement de personnage, changement de créature, et si je me posais la question de savoir si « clochette » pouvait et voulait porter pour moi des tenues qui de par leur texture, leur couleur, flattait mes instincts de Lycan, il était clair que j’avais devant moi la réponse à cette question plus que cruciale…
Il est des instincts, il est des envies que l’on ne peut renier.
C’est ainsi que dans l’obscurité, une fée de rouge et de noir vêtue et un Lycan prirent la route vers la capitale…