Stigmata Doloris 2008

1-Le retour du loup...

Le retour du Loup.



Dans les frondaisons, les cris des « varis » perturbent le silence de cet après-midi de printemps.

Le Loup se repose, près de lui, l’onde scintillante d’une cascade qui surgit des rochers, au loin quelques demoiselles qui s’amusent.

De temps en temps, l’une d’entre-elles se rapproche de lui, quémandant la ceinture ou la cravache.

Une bonne élève, fraîchement initiée, un peu trop entreprenante se dit-il, voire jalouse de celles qui essaient aussi de l’approcher.

Le Loup est ailleurs, son esprit se remémore d’autres temps, d’autres lieux.

Une époque de périples et de découvertes, de discussions et de sensations.

Des images dans la tête, celles d’une louve rebelle capable de le titiller et de le provoquer.

Celles d’un petit animal  guerroyant qui s’était éloigné un temps.

Le Loup est serein, des signes dans le ciel, des traces de remords de la part de la demoiselle sont venus confirmer des impressions, un ressenti.

Un message reçu dans la brume et le froid de la Germanie tandis qu’il luttait pour la possession d’anneaux centenaires.

Un « acte » de repentir de la demoiselle, un « aveu » de sa part…

Un trouble aussi pour lui qui avait décidé de tourner la page de ce grimoire, un aveu de sentiments forts qu’il avait crû oubliés.

Le Loup sait qu’elle l’appelle, qu’elle l’implore, une question de ressenti, une question de partage.

Il se redresse, et décide de franchir à nouveau les vastes plaines qui la séparent d’elle.

Arrivé dans la « colline aux renards », il retrouve cette atmosphère latente de sensualité extrême.

En lui, le désir le reprend, un désir auquel se mêle aussi l’envie de remettre sa marque.

Une force tranquille qui le gagne, ici, il est chez lui.

Une porte qui s’ouvre, des cris et des rires…

A gauche, sur l’escalier, cette chaîne venant de « Catal Höyük »  souvenir d’un Maître Initiateur, plus loin, la longue épine d’un « Atherurus africanus » souvenir du Maître Fesseur, initiateur des « Rêves Sauvages », tout ici, respire la quête et le vécu d’une Princesse Guerrière, soumise et rebelle à la fois.

Une silhouette se découpe à contre-jour, la demoiselle est bien là, en attente d’un châtiment amplement mérité.

Des yeux sombres qui brillent d’un éclat coquin, un museau frémissant qui implore le contact de ses lèvres absentes, des frissons qui parcourent leurs corps, le contact avec sa peau, ses mains qui se pressent contre lui n’ayant aucune pitié pour cette cinglante et furtive douleur qui l’envahit dans son flanc, l’odeur enivrante de ses cheveux de geai, un flot de sentiments, de sensations et d’envies les submerge à nouveau.

Le temps passe, elle parle, elle lui donne enfin les clefs qui me permettent d’ouvrir cette « carapace » qui est sienne.

Tant de « non-dits », signes d’appels et de désarroi de la demoiselle, signes de peur et de doute de la part du Loup.

Le moment est venu, le Loup redécouvre le chemin qui mène vers ce lit à barreaux qu’elle affectionne tant.

Un calme serein fait place aux doutes et désarroi de l’un et l’autre.

Il  sort ses attaches, matérielles et spirituelles, sa voix ensorcelle à nouveau la demoiselle.

Elle l’attend, il devine qu’elle a mis de grandes espérances en ces retrouvailles.

Mais la confusion a fait place à une nouvelle harmonie plus naturelle.

D’une main ferme et assurée, il la penche vers les draps et d’un geste sensuel, enlève le fuseau noir qui recouvre ses rondeurs.

Deux globes blancs, hémisphères laiteux dont la beauté est rehaussée par quelques brins de dentelles.

Une « pleine lune » prémisse de la « lune rousse », celle où le blanc sera remplacé par le rose et le pourpre, couleur d’un doux enfer sensuel.

Le Loup caresse, il sent le froid qui a envahi les rondeurs offertes à son regard, sa main frôle et survole tendrement la peau dévoilée.

La demoiselle frissonne, de plaisir, de bonheur…

Lui prend enfin le temps, il n’est plus question de calculer froidement, d’aborder un visage de marbre, il sait qu’il peut se « lâcher », que « l’erreur » sera acceptée, que « l’humain » doit supplanter « la performance » et « le perfectionnisme ».

Le Loup est libre dans sa tête, libre dans son corps…

Il la fait se redresser pour mieux enlever son corsage.

De nouveau, quelques brins de dentelle assortis cachent à peine sa poitrine.

Elle lui sourit, il sait que tout est gagné…quelques gestes ont suffit pour déclencher en elle ce désir qu’ils croyaient disparus.

Dans le bas-ventre du Loup, des élancements, le côté animal qui surgit, le désir de posséder.

Le moment n’est pas encore venu, la demoiselle doit être châtiée pour ses fautes, ses effronteries, ses mensonges, ses divagations  et pour tout ce que le Loup ne sait pas encore…

Le Loup libère les seins emprisonnés et déjà ceux-ci, d’instinct, reconnaissent sa présence.

Ce ne sont que signes d’excitations qui forcent son admiration, la rougeur et le gonflement, l’érection des mamelons.

La demoiselle fautive cambre les reins, avance la poitrine et l’offre au regard de son Maître.

Elle attend…

Le Loup se penche et passe des petits coups de langue sensuels sur ce qui lui est offert.

Il ne s’y attarde pas cependant car il sait le moment venu de passer au châtiment.

Il la couche à nouveau, vêtue d’une paire de menottes et d’un brin impudique de dentelle.

L’instinct renaissant du Loup fait qu’il défait la boucle de sa ceinture et d’un geste ancestral la retire de son pantalon.

La demoiselle le regarde, elle sait enfin ce qui l’attend, il sait ce qu’elle désire, moment magique ou le désir de l’un rejoint la volonté de l’autre.

Cette ceinture, il la passe doucement, en boucle sur le corps offert, la demoiselle frissonne.

Un coup porté sur les hanches brise le silence de la chambre et force la fautive à se retourner.

L’échange complice est bref entre le Maître et sa Soumise, pour sa punition, elle recevra « cent » coups de ceinture.

Le moment est venu, le Loup excelle enfin, il applique les coups ici et là, il a l’esprit libre et sans craintes.

La demoiselle se tourne et retourne, essayant d’échapper aux morsures de la lanière de cuir qui heurte ses chairs.

Mais le Loup devine que dans ces mouvements incertains et frénétiques, il y a un désir d’offrir tel ou tel endroits aux « baisers » de cette ceinture tant attendue.

Des cris et paroles fusent, des rires aussi de part et d’autre, signes d’un plaisir partagé.

La demoiselle compte les coups, elle triche bien entendu, mais elle ne leurre pas le Loup.

Pour la punir, il cingle plus fort sur les globes offerts, globes qui rosissent au fur et à mesure.

Pour la récompenser, il abat la lanière à plat sur ses épaules.

Pour l’exciter, il fait résonner la sangle sur ses hanches…

Le chiffre fatidique est atteint, « cent » crie-t’elle !

Mais, bien entendu, ce n’est pas fini…

Le Loup profitant d’un léger moment de confusion, une cravache lui apparaît miraculeusement dans les mains.

Celle-ci, se remet à survoler le corps offert.

Le Maître fort de ses expériences jongle avec elle, l’objet touche, frôle, heurte, cingle la peau offerte.

Il ressent une étrange sensation de légèreté, de la joie qu’il ne peut contenir, un sourire tant attendu et espéré par la demoiselle.

Elle continue à compter, on arrive à « cent cinquante ».

La cravache disparaît et une sangle frangée, son « martinet de poche », objet redoutable et sensuel se retrouve dans les mains du Loup.

Il sait ce qu’elle aime, mais d’abord, il utilise l’objet pour la châtier.

Le comptage s’effectue mais avec des « hoquets » car la demoiselle est envahie par ce flot de sensations.

Elle se perd dans ses chiffres, ses cris et ses vains efforts pour contrôler son corps qui s’offre et se protège à la fois.

Le Maître fait tournoyer les franges dans les airs et en profite pour cingler la poitrine à peine protégée par les mains croisées de la demoiselle.

La rebelle se fait soumise, elle s’offre de plus en plus, elle s’abandonne…

« Deux cents » hurle-t’elle !

Le Loup se penche vers sa  Princesse, sa Louve…

D’une main, il caresse les globes empourprés d’où rayonne une chaleur torride.

Cette caresse descend vers un bas ventre accueillant et offert d’où ses doigts recueillent un flot de plaisir qui s’écoule.

Le contact de sa féminité sur sa peau fait qu’en lui monte l’envie qu’elle devienne sienne.

Ses sens explosent, tout en elle crie le désir, tout en elle appelle à ce qu’il l’a prenne.

Mais cela est une autre histoire…
Lun 18 aoû 2008 Aucun commentaire