Stigmata Doloris 2008

Textes 1- La fessée merveilleuse :



La fessée merveilleuse. (Récit écrit en collaboration avec Calistan)
Notre inconscient nous invite toujours à la rêverie dès qu’il s’agit d’images issues de l’Orient, de l’Afrique du Nord ou de celle du Sud, les racines de nos civilisations.
Quels sentiments vous inspirent une invitation, non pas dans le jardin d’Eden qui affiche pour moi une connotation un peu trop théologique, mais plutôt dans ceux, suspendus de Babylone.

 

Une petite merveille non ?
Fraîcheur et moiteur ; rudesse et suavité ; faïences et terres cuites ; flirt tout en nuances du minéral et du végétal où naissent et vivent des architectures blanches et ocres aux voûtes et courbes si douces… ; palais de plaisirs … dans le domaine qui nous est si précieux, sont elles des évocations qui suscitent, inspirent ou rappellent désirs et souvenirs ?…


Je m’appelais alors, Caladin. Je marchais dans ces somptueux jardins suspendus (au temps) où j’aimais m’évader en laissant l’esprit vagabonder au gré de ses humeurs.

Je flânais dans ces allées ombragées, rythmées par les bruissements reposants des fontaines quand je fus ébloui par le reflet d’un point lumineux.

Eclat qui jaillit d’une petite haie assez drue.

J’avançais rapidement et me penchais en écartant les feuillages, m’interrogeant sur ce qui avait bien pu provoquer une telle réverbération.

Je fus surpris d’y découvrir une très vieille lampe à huile, la dégageais avec précaution des imbrications végétales dans lesquelles elle était fermement liée.

L’objet n’était pas particulièrement original, semblable à toute autre lampe à huile.

Je tentais de la nettoyer des méfaits du temps passé à sommeiller dans ces merveilleux jardins des songes.

Depuis combien de temps était-elle là ?
Je me mis à la frotter assez énergiquement quand l’incroyable se produisit…

Comme dans les contes, imaginez vous. Aussi stupéfiant que cela puisse paraître, une vapeur s’en dégagea doucement, puis prit la forme d’un de ces fabuleux génies des légendes orientales….
Une voix grave se fit entendre : " Maître, je m’appelle Forim Cravachi, faîtes trois voeux, je les exaucerai …… "

La voix se tût. Malgré ma stupéfaction, j’essayai d’organiser ma réflexion sur ce que j’allais bien pouvoir lui demander……
La richesse ?

Non, elle n’a jamais assuré le bonheur ; L’Amour ? Non plus, je l’avais déjà ; Une grosse voiture de sport rouge avec un grand F (j’ai toujours adoré cette lettre…) peut-être, oui, ça c’était une riche idée, je fus tenté…..mais malheureusement anachronique, il ne m’y autoriserait pas.

J’avais toujours à l’esprit ma convoitise pour ces jeux particuliers qui s’exercent en duo.

Cette attirance irrésistible…

Un plaisir qui me paraissait jusqu’à lors, inaccessible.

Et si c’était cela, mes voeux ?

Après maintes hésitations et maintes réflexions, je lui dis d’un ton clair et décidé : " Génie, mon premier voeu serait de trouver cette femme qui tout comme moi aimerait partager ses goûts ou ses aspirations pour la fessée.

Génie, je te donne mon deuxième voeu pour que ton choix s’avère juste, saches que l’âge n’a que peu d’importance pour trouver cet équilibre.

Mon troisième et dernier désir serait l’option qu’une très grande complicité s’instaure simplement et naturellement, parce que je crois que sans elle, le plaisir ne pourra pas être au rendez-vous. "
Le Génie a t-il assuré mes trois voeux ?

Ai-je donc connu le plaisir, dans cet imaginaire, de cette " merveilleuse fessée " ? Je ne peux pas vous le dire, je rêve encore… »

Il était un autre temps, un autre lieu, une autre culture....
Isolée des contrées barbares, existait une oasis de paix et de sérénité.
Les caravanes de dromadaires y apportaient d'autres contrées lointaines leurs lots d'épices et de parfums, de mets divers et raffinés...
Tout respirait calme et volupté...
Les femmes, petites et grandes, minces ou rondes, jeunes et vieilles vouaient un culte à la déesse "Sévérité", celle aux deux mains vengeresses, qui appliquait sa juste "justice" à l'aide de ses "Sévériteurs", dévoués fesseurs...
Il existait ici et là, dans cette oasis d'autres cultes mais tous mettaient en valeur les fesses de leurs pratiquants.
Des sages avaient étudiés les différentes civilisations, Atlantide, Mû et Lémurie, même celle des Titans...
Le résultat de ces doctes études, menées par des harems de jeunes fessables vêtues de culottes fendues en tulle vaporeux, était qu'une bonne fessée était bien préférable à une mauvaise guerre...
Et allant chercher plus loin, aux origines de l'humanité, en étudiant des espèces similaires, les chimpanzés "bonobo" par exemple, ces doctes sages fesseurs en avaient déduit que le sexe et ses plaisirs pouvaient résoudre bien des conflits...aussi...
Ainsi était donc la base de cette "religion" ou plutôt philosophie de vie.
Bien entendu, ce royaume n'était pas à l'abri des coups du sort, des maladies ou de la fatalité...
Mais, la vie était bien plus criante de couleur, le rouge des fesses de celles (et ceux) qui voulaient ainsi expier des fautes passées et surtout futures, le rouge de la paume des mains des "Sévériteurs", qui s'appliquaient pour se mettre en communion avec cette déesse aux deux mains vengeresses...
Pour un voyageur qui entrait par l'allée monumentale des "fessiers", une allée de briques bleues vernies, qui était jalonnée des statues de celles qui avaient marqué l'histoire de cette citée, la croupe à l'air, dans des poses qui ne laissaient pas de bois, le nomade ou voyageur qui avaient parcouru des lieux dans des contrées hostiles..., le spectacle était ré-jouissant...
Une grande grille en fer forgé, entretenue avec amour, don d'un Grand Seigneur de l'Est...tombé sous le charme de ces contrées, permettait l'accès au grand bazar...
Pommades et onguents à base d'arnica, épices et autres aromates, accessoires pour fesseurs vieillissants, fruits divers aux senteurs exotiques...étaient proposés aux flâneurs...
De temps en temps, un "sévériteur" passait et répondait aux demandes de celles (en majorité) et ceux qui désirait une fessée punition ou une fessée consolation...
Les fessées sensuelles étaient données dans d'autres lieux, les "palais des 1000 plaisirs", ainsi surnommés parce que d'autres jeux pouvaient s'y passer...
Ainsi donc, en dehors des heures très chaudes, le grand bazar était animé, de temps en temps, on entendait le claquement des mains sur des fesses bien mises en évidence, le gémissement ou les petits cris du fessable et les murmures de la foule devant le talent de ces "sévériteurs"...

« Mais ce n'était là qu'un simple aperçu de cette cité légendaire...
D'autres endroits et d'autres choses devront être évoqués de cette cité antique (vraiment disparue ?...) où l'on aimait communier avec rigueur et complaisance.
Ainsi l'allée des fessiers... véritable voie dédiée à ce cul-te, ornées de ces sculptures magnifiques aux poses sans équivoque...
Quelle magnifique invitation...
La Ziggourat, palais des mille et un plaisirs abritait une tour, celle de Babel....
T'en souviens tu ? Celle-la même qui comportait sept étages, sept degrés à franchir pour atteindre la sérénité....
Nous autres, les profanes regardions cette tour avec tant convoitise.... »

Oui, je me souviens que dans les récits des voyageurs, ils parlaient tous de cette tour de "Bas-Belle", où l'on honorait les fessiers de ces dames qui grâce aux "sévériteurs", atteignaient les différents cercles du plaisir.
L'histoire et l'oubli, nous ont laissé le nom de "Babel", loin de son premier sens et de ses origines.
Là venaient aussi les belles des autres contrées, du Grand Nord, du pays des Francs, des contrées glacées de "La Belle Province" etc...toutes passionnées de ces jeux et adoratrices de la déesse "Sévérité".
En dehors de cette tour de "Bas-Belle", il y avait aussi ces "Palais des 1000 plaisirs", construits ici et là, parmi les jardins suspendus et les fontaines qui rafraîchissaient l'atmosphère torride qui pouvait parfois y régner.
De sombres endroits aussi existaient, où les adeptes de certains cultes "infernaux" se rencontraient pour des plaisirs plus poussés, adeptes tout aussi respectueux des règles et des principes de vie de cette oasis mais qui appliquaient plus à la lettre certaines "sourates" et "préceptes" des sages fondateurs.
Il y avait aussi le "forum", une vaste place illuminée, où des sages et des fous (l'un et l'autre étant parfois les mêmes), venaient discuter des divers principes de vie et de plaisir de cette citée idéalisée.
Et partout, il y avait ces femmes et ces filles, à la peau bronzée, matte, dorée, qui flânaient ici et là, laissant entrevoir derrière les transparences et les voilages des trésors de volupté. ...Quand la nuit venait, la cité s'éveillait...
Dans les arbres a fessées, des baobabs venant de la profonde Afrique, du pays de la reine de Sabbat avec l'or et les diamants, de multiples lucioles se mettaient à luire.
La fraîcheur gagnait ces étendues verdoyantes et l'on entendait les soupirs et gémissements des amants...
Car en dehors de la fessée punition et consolation, il y avait aussi cette fessée voluptueuse...celle-ci donnée dans les "Palais des 1000 plaisirs", pouvait se donner aussi dans l'intimité de ces jardins suspendus accessibles à tous.
Les couples de jeunes amants qui avaient parfois tenu une correspondance secrète via des vols de colombes ou des messages déposés dans des petites jarres en verre, laissées dans le courant du fleuve sacré, se donnaient rendez-vous là, à l'abri des regards pour des moments intenses.
Pour ceux et celles qui désiraient avoir plus de sensations, il y avait donc ces "Palais des 1000 plaisirs"...
Je sais par l'une de ces descendantes, qu'il y avait là des femmes à la peau d'ébène qui accueillaient les amants fesseurs qui désiraient trouver un moment de réconfort et de plaisir.
Ces demoiselles, choisies par les sages, avaient la démarche féline, se mettant à ronronner pour mieux faire ressortir l'animalité de leur corps...
Des corps souples, des lianes d'amour qui s'enroulent autour de ces amants d'un moment.
Et puis, ces moments, ou présentant leur croupe épanouie, on applique avec force et tendresse la paume des mains sur ces globes anthracites...
Le plaisir qui se lit et qui s'entend, quand après les petits cris du début, il y a les gémissements qui viennent, des gémissements de plaisirs, et des couleurs rouges qui apparaissent.
Le rouge et le rose d'un sexe épanoui attendant qu'un amant vienne combler ce désir monté en elle...
Puis, il y a aussi ces filles d'Orient, au teint de safran et aux yeux bridés...
Femmes fleurs, des plaines d'Asie et de Mongolie qui arrivent à dos de chameaux, cadeau du Khan admirateur devant cette citée propice aux plaisirs et à la réflexion...
Femmes fleurs qui à l'issue d'une initiation des sept étages de la tour de "Bas-Belle" retourneront rapporter dans ces contrées lointaines, les jeux et plaisirs appris dans cet oasis.

Bien entendu cette oasis était une île de paix dans ces contrées ou de terribles seigneurs féodaux tentaient parfois d'imposer leur loi barbare...
Ainsi, il arrivait que le plus terrible d'entre-eux sortait de temps en temps de sa citadelle accompagné de ses acolytes et de ses meutes de chiens féroces...
Tel un Djinn, il faisait monter un vent de terreur et d'effroi qui effaçait à jamais les dessins que faisaient les amants sur le sable après une nuit d'amour...
Bien entendu le peuple de cette cité merveilleuse avait adopté une certaine philosophie quant aux razzias de ce triste seigneur...
Après chaque agression de celui-ci, au lieu de pleurer et de se lamenter, ils faisaient la fête...
De grands bûchers étaient allumés et les plus belles filles, bas-ventre nu, se mettaient à danser...
Les flammes rougissaient les ombres de ces demoiselles qui en se déhanchant, conjuraient le jugement inique de l'adversité.
C'était des moments ou les vieux sages sortaient de leur septième cercle pour se mélanger à la foule en liesse...
Car, face à la peur et à l'injustice, il n'y a que le rire et l'espoir...
Et de loin, la foule grossissait, des autres contrées, des adeptes venaient grossir les rangs de cette cité qui se dresse alors, fière et indomptée, propice à de nouveaux rêves...
Des rêves de fessées de justice...
Mais cela est une autre histoire...
Car cette cohue populaire était le prémice d'une vaste fessée...
Qui au crépuscule jusqu'à l'aube de cette nuit de pleine lune emplit de ses bruits les ruelles de cette cité...

Calistan, Grand Nord Février 2004

Lun 18 aoû 2008 Aucun commentaire