Stigmata Doloris 2008
Textes 3- L'impératrice et le moine...
L’impératrice et le moine.
Gensho se retourna sur le dos et s'accorda quelques minutes de sommeil supplémentaires.
Puis elle décida que son rêve matinal dérivait vers une mise en scène suffisamment torride pour que l'embrasement naissant au bas de son ventre nécessitât qu'on l'éteignisse.
Elle sonna alors Kilito, sa première dame.
La porte s'ouvrit quelques instants plus tard sur une femme d'une petite trentaine d'année au visage pétillant.
Au vu de la posture langoureuse de l'impératrice, entièrement nue sous son kimono de nuit ouvert en grand, les yeux fermés, un sourire malicieux sur les lèvres et les pointes de ses petits seins durcies par le désir, la servante comprit immédiatement pourquoi elle avait été mandée.
Elle s'avança vers le lit, laissant tomber son kimono à terre.
La jeune femme connaissait par coeur les désirs de sa maîtresse --- cela faisait maintenant cinq ans qu'elle était à son service ---, et commença par lui embrasser les orteils tout en guettant les émotions reflétées par son visage.
Celle-ci avait gardé les yeux fermés.
Au contact des lèvres sur ses pieds, un frisson lui parcourut le corps tout entier.
Elle savoura la lente progression de la langue soumise le long de ses jambes, sentant son clitoris se gonfler et son entrejambe s'humidifier au fur et à mesure qu'elle approchait de son centre « voluptique ».
La servante n'hésitait pas à revenir sur ses pas lorsqu'elle sentait que le contact n'était pas le plus sensuel qui soit.
Quand enfin ses yeux se perdirent dans la toison fournie de l'impératrice, Kilito prit un malin plaisir à laisser son nez explorer l'intimité de sa maîtresse, et confia à sa langue la mission de nettoyer ses cuisses du liquide suintant qui inondait déjà le matelas.
Gensho n'en pouvait plus : son clitoris était sur le point d'exploser.
Elle poussa un léger grognement dont Kilito connaissait parfaitement la signification : les préliminaires étaient terminés.
La jeune femme ne s'occupa alors plus que du bouton proéminent de sa maîtresse, sa langue tournoyant sans cesse autour, parfois fouillant un peu plus bas, parfois laissant un ou deux doigts s'aventurer au plus profond de la chair.
L'impératrice sentit rapidement des ondes de plaisir d'intensité croissante la parcourir des pieds à la tête.
A chaque vague, elle laissait s'échapper un soupir d'amplitude correspondante.
Kilito était habituée au corps de sa maîtresse, et savait ralentir le rythme de sa langue jusqu'à ce qu'orgasme s'ensuive.
Kilito remonta alors, avec une lenteur insoutenable, jusqu'aux tétons durs comme du bambou. Puis ses lèvres vinrent se poser sur celles de Gensho, et leurs langues s'entremêlèrent tandis que ses doigts s'occupaient d'offrir à l'impératrice un deuxième orgasme.
Quelquefois, Gensho remerciait la servante en la masturbant à son tour, voire en lui offrant sa propre langue ; ce ne fut pas le cas cette fois ci, et Kilito dû se satisfaire elle-même après avoir pris congé.
Elle n'attendit même pas d'atteindre sa chambre, mais assouvit son désir dans le couloir du palais, adossée à la porte de sa maîtresse tandis que celle-ci se remettait de ses émotions.
« Le bhikkhu Long Fa Lu », annonça le serviteur.
- Qu'il entre.
Long Fa Lu était un moine bouddhiste chinois haut placé dans la hiérarchie épiscopale.
Il avait été envoyé au Japon dans le but de contribuer au développement du bouddhisme dans cette contrée.
Du moins, c'est ce qu'il laissait à croire : il n'était en réalité pas plus bouddhiste que le chef des Mongols !
L'empereur du Milieu lui avait confié la délicate mission de devenir le principal conseiller de l'impératrice du pays du Soleil Levant, et il s'acquittait de cette tâche avec le plus grand plaisir : celle-ci avait en effet à c½ur de se faire enseigner toutes les techniques tantriques qu'il avait apprises lors de son long séjour en Inde, quelques années plus tôt.
L'apparente contradiction entre sa condition de bhikkhu et ses activités sexuelles ne semblait pas la gêner, ce qu'il mettait sur le compte de son ignorance religieuse.
Le pseudo-bonze s'inclina devant l'impératrice.
Malgré ses 39 ans, elle était irrésistiblement attirante.
Plus encore que sa fidèle Kilito, dont elle ne se séparait quasiment jamais.
Son éternel sourire narquois, ses yeux noir de jais, sa poitrine délicate ne laissaient pas le moine indifférent.
Mais aujourd'hui, Long Fa Lu était embarrassé.
Il n'avait plus rien à lui apprendre, alors que sa mission n'était pas achevée : s'il était de bon conseil pour les décisions relatives à l'Empire, son avis n'avait encore rien de décisif, loin s'en faut.
-Alors mon cher, qu'allons nous apprendre aujourd'hui ?
- Je crains que l'élève n'ait déjà dépassé le maître...
- Allons, ce n'est pas possible, cela ne fait que six mois que vous êtes ici, nous n'avons pas pu mettre en pratique l'ensemble de votre livre ?
- Eh bien, la fille du ciel s'est toujours montrée très assidue et extrêmement douée...
De plus, la plus grande partie des Kâma Sûtra ne semble pas l'intéresser...
- Que m'importent les théories sur le mariage !
Je veux pratiquer l'amour !
Ce Vatsayana n'était somme toute pas si imaginatif que cela...
- Si je puis me permettre, ce n'est pas ce que la fille du ciel disait il y a six mois...
Lorsque le bonze lui avait conté ses péripéties indiennes, l'impératrice s'était effectivement montrée particulièrement impressionnée.
Après quelques démonstrations, d'abord sur la personne de Kilito, puis sur elle-même, Gensho avait convaincu Long Fa Lu de lui inculquer toutes les connaissances réunies dans ce mystérieux ouvrage.
-Si je comprends bien, il ne me reste plus qu'à perfectionner toutes ces techniques ?
- Ce serait le cas si celles-ci n'étaient pas déjà parfaites, madame.
- Je vous en prie, épargnez-moi toutes ces flagorneries...
Elle réfléchit un instant.
-C'est regrettable...
Rappelez-moi donc comment se pratique la technique de l'arc-en-ciel.
Le bonze sourit et s'approcha du tapis au milieu de la pièce en ôtant sa robe, dévoilant d'abord sa bedaine rebondie, puis le reste.
Gensho le trouvait assez bel homme, et elle n'aurait su dire pourquoi, mais il lui semblait que son crâne chauve attisait encore son excitation.
Kilito se déshabilla également et s'agenouilla devant lui. Les mains sur les genoux, elle saisit délicatement de ses lèvres le pénis encore souple.
Le moine ferma les yeux, et la sensation de chaleur humide eût tôt fait de rigidifier son membre.
On ne pouvait pas dire que Long Fa Lu avait été tellement gâté par la nature : sa verge ne mesurait pas plus de cinq pouces.
Avantage : ceci permettait à Kilito de le garder en bouche jusqu'à la naissance des bourses. Lorsque la jeune femme le libéra, le membre du moine était déjà raide.
Le bhikkhu s'allongea par terre.
Kilito s'empala sur lui en lui tournant le dos.
Elle lui saisit les chevilles, les tirant vers elle, tout en poussant sur le sol avec ses propres pieds.
Le bonze, quant à lui, l'agrippait par les épaules.
Gensho ne perdait rien du spectacle.
Toujours assise sur son fauteuil impérial, elle avait ouvert son kimono et ses doigts s'amusaient négligemment avec son clitoris.
Le couple qu'elle avait devant les yeux ressemblait à un arc bandé.
Les mouvements lui donnaient l'impression qu'à tout moment, Kilito pouvait être projetée comme une flèche et s'enfoncer dans le sol...
Celle-ci sentait le plaisir monter en elle inexorablement.
La vue de sa maîtresse se touchant en la regardant décuplait ce plaisir.
Il en allait bien évidemment de même pour Long Fa Lu.
L'impératrice avait remonté une de ses jambes et posé un pied sur le coussin du fauteuil.
Elle offrait ainsi le spectacle de son intimité à tous les regards, et se massait désormais plus franchement.
Les deux gardes près de la porte, bien qu'ils fussent habitués à ce genre de scène, étaient on ne peut plus mal à l'aise sous leurs cottes de mailles...
Gensho sonna alors une autre servante, une jeune paysanne aux formes aussi prudes que l'esprit. Kunni n'était à son service que depuis une petite semaine.
Très prude, elle resta interdite devant cette vision inattendue. Le sang lui monta au visage et elle bafouilla :
- Que... ! Que... !
- Avance, n'aie pas peur.
Le visage souriant de l'impératrice se voulait rassurant, et les mouvements de sa main n'avaient pas cessé.
Kunni commençait à se sentir quelque peu émoustillée.
-Met-toi à quatre pattes », lui ordonna sa maîtresse.
Puis elle fit un signe aux deux autres.
Kilito s'allongea sur le dos de la jeune servante, et Long Fa Lu se mit en devoir de la pénétrer. Les mouvements de balancier que lui transmettaient les va-et-vient incessants du moine, les gémissements de plus en plus lascifs qui lui parvenaient de Kilito, à quelques pouces de ses oreilles, et la vision de sa maîtresse qui commençait à jouir, étaient autant de facteurs qui lui donnaient furieusement envie de calmer l'échauffement presque douloureux de son bas-ventre.
Malheureusement, pour soutenir le poids de sa collègue, elle était obligée de prendre appui sur ses deux bras...
Les cris de Kilito s'amplifièrent subitement, semblèrent atteindre une sorte de point culminant, puis se calmèrent.
Terrassée par un orgasme foudroyant, Kilito n'eut même pas la force de descendre du dos de la jeune paysanne.
Les mouvements de Long Fa Lu s'arrêtèrent alors, et Kunni sentit une sorte de petite boule chaude à l'entrée de sa grotte sacrée.
La verge du moine la pénétra sans difficulté.
En quelques coups de butoir, la jeune servante atteignit un état de volupté qui n'avait absolument rien à voir avec le dépucelage que lui avait procuré son cousin, quelques mois plus tôt.
Mais le bonze gardait sa semence pour l'impératrice.
Celle-ci venait de jouir également.
Elle se leva et s'approcha de lui.
Les deux servantes s'affalèrent sur le tapis.
Gensho commença par goûter aux liquides recouvrant la verge du moine.
Enchantée par le mélange des saveurs, elle ne put s'empêcher de délaisser le bonze pour s'abreuver directement à la source.
Elle léchait alternativement les deux servantes enlacées.
C'était la première fois qu'elle pouvait comparer deux humeurs féminines différentes, et il ne lui était jamais venu à l'esprit que le goût puisse autant varier d'une femme à l'autre.
Celle de Kilito était moins forte, mais plus acide que celle de la novice.
Par curiosité, Gensho trempa ses doigts dans sa propre mouille puis les porta à sa bouche.
Le liquide, plus blanc, était un peu plus salé que les deux autres.
Toutefois, l'impératrice ne sut avouer une préférence pour l'une ou l'autre liqueur.
A plat ventre, continuant sa besogne, elle fit signe à Long Fa Lu de la rejoindre.
Celui-ci s'agenouilla au-dessus de ses fesses, et introduisit son membre dans la chair de l'impératrice.
Il saisit ses hanches des deux mains et commença à aller et venir en elle par saccades.
Les deux servantes s'embrassaient lascivement, la langue de Gensho les fouillant au plus profond.
En peu de temps, le plaisir les submergea.
La vision de la jouissance de l'autre multipliait l'orgasme de chacune.
Leurs gémissements et les saveurs mêlées de leur cyprine, conjuguées au savoir-faire tantrique de Long Fa Lu, portèrent rapidement l'impératrice à l'un des orgasmes les plus puissants qu'elle n'avait jamais connu.
Respectueux du protocole, le moine se retira pour éjaculer.
Au contact du sperme sur son dos, Gensho cru s'évanouir.
Curieuse, Kunni voulu goûter cette mélasse nouvelle.
Kilito la stoppa avant qu'elle ne soit allée trop loin et ne l'avale.
Elle lui fit comprendre que la semence masculine devait revenir à la fille du ciel.
La jeune servante parcourut alors le dos de sa maîtresse avec sa langue, puis lui proposa sa bouche.
L'impératrice se délecta de cette offrande.
Passés quelques moments de récupération, les trois jeunes femmes se rhabillèrent.
D'un signe de tête, Gensho intima au moine de ne pas en faire de même.
Elle regagna son fauteuil, Kilito vint se placer à sa droite, et Kunni prit congé, mi-honteuse mi-euphorique.
Le bonze ne comprit pas que l'heure des adieux était venue, que n'ayant plus rien à lui offrir, il n'était plus d'aucune utilité aux yeux de la fille du ciel.
-Une chose m'intrigue, bhikkhu. Comment un maître bouddhiste de votre statut peut-il s'abaisser aux vils plaisirs de la chair ?
Long Fa Lu avait prévu cette question, bien qu'il s'attendit à ce qu'elle lui soit posée dès les premières semaines de son séjour.
-Eh bien, le bouddhisme préconise, afin d'atteindre le plus haut niveau de pureté, de chasser tous ses désirs, répondit-il avec un sourire confiant.
Rien n'interdit en revanche de profiter du plaisir, et assouvir un désir n'est-il pas le meilleur moyen de s'en débarrasser ?
- Soit, mais que faites-vous du troisième précepte ?
Le moine rougit, mais ne perdit pas contenance :
- Ce précepte est souvent mal interprété, on se méprend souvent sur sa traduc...
L'impératrice éclata de rire :
- « Je m'abstiendrai de pratiques sexuelles », cita-t-elle.
Quelle erreur de traduction pourrait-on bien commettre ?
Le moine baissa les yeux et ne répondit pas.
Cette fois c'en était trop.
Comment avait-il pu être aussi aveugle ?
A l'évidence, Gensho en savait bien plus sur le bouddhisme qu'elle n'avait bien voulu le lui montrer.
Il comprit que sa mission était un échec total, et qu'elle s'était servie de lui depuis le début.
L'impératrice jubilait.
Comme il était pitoyable, nu devant elle, la bite pendante, un filet de sperme encore dégoulinant...
Mais la fille du ciel ne connaissait pas la pitié. Et puis cela faisait six mois qu'elle attendait ce moment.
« Kilito ! »
La jeune femme s'éclipsa quelques secondes. Elle reparut, un court ken à la main, nettoyant la lame avec un chiffon imbibé de vinaigre.
Le bonze pâlit : la garde était en forme de pentagone, il s'agissait donc d'un sabre rituel. Gensho, quant à elle, souriait toujours.
« Vil sycophante, nous allons aider à la sublimation de ton âme, en t'épargnant tout un monde de désirs », ironisa-t-elle.
Elle fit un signe de tête à Kilito, qui s'approcha du moine nu.
Un coup sec de la lame, et le court phallus de Long Fa Lu n'était plus sien.
Texte écrit par Llsbin
L’impératrice et le moine.
Gensho se retourna sur le dos et s'accorda quelques minutes de sommeil supplémentaires.
Puis elle décida que son rêve matinal dérivait vers une mise en scène suffisamment torride pour que l'embrasement naissant au bas de son ventre nécessitât qu'on l'éteignisse.
Elle sonna alors Kilito, sa première dame.
La porte s'ouvrit quelques instants plus tard sur une femme d'une petite trentaine d'année au visage pétillant.
Au vu de la posture langoureuse de l'impératrice, entièrement nue sous son kimono de nuit ouvert en grand, les yeux fermés, un sourire malicieux sur les lèvres et les pointes de ses petits seins durcies par le désir, la servante comprit immédiatement pourquoi elle avait été mandée.
Elle s'avança vers le lit, laissant tomber son kimono à terre.
La jeune femme connaissait par coeur les désirs de sa maîtresse --- cela faisait maintenant cinq ans qu'elle était à son service ---, et commença par lui embrasser les orteils tout en guettant les émotions reflétées par son visage.
Celle-ci avait gardé les yeux fermés.
Au contact des lèvres sur ses pieds, un frisson lui parcourut le corps tout entier.
Elle savoura la lente progression de la langue soumise le long de ses jambes, sentant son clitoris se gonfler et son entrejambe s'humidifier au fur et à mesure qu'elle approchait de son centre « voluptique ».
La servante n'hésitait pas à revenir sur ses pas lorsqu'elle sentait que le contact n'était pas le plus sensuel qui soit.
Quand enfin ses yeux se perdirent dans la toison fournie de l'impératrice, Kilito prit un malin plaisir à laisser son nez explorer l'intimité de sa maîtresse, et confia à sa langue la mission de nettoyer ses cuisses du liquide suintant qui inondait déjà le matelas.
Gensho n'en pouvait plus : son clitoris était sur le point d'exploser.
Elle poussa un léger grognement dont Kilito connaissait parfaitement la signification : les préliminaires étaient terminés.
La jeune femme ne s'occupa alors plus que du bouton proéminent de sa maîtresse, sa langue tournoyant sans cesse autour, parfois fouillant un peu plus bas, parfois laissant un ou deux doigts s'aventurer au plus profond de la chair.
L'impératrice sentit rapidement des ondes de plaisir d'intensité croissante la parcourir des pieds à la tête.
A chaque vague, elle laissait s'échapper un soupir d'amplitude correspondante.
Kilito était habituée au corps de sa maîtresse, et savait ralentir le rythme de sa langue jusqu'à ce qu'orgasme s'ensuive.
Kilito remonta alors, avec une lenteur insoutenable, jusqu'aux tétons durs comme du bambou. Puis ses lèvres vinrent se poser sur celles de Gensho, et leurs langues s'entremêlèrent tandis que ses doigts s'occupaient d'offrir à l'impératrice un deuxième orgasme.
Quelquefois, Gensho remerciait la servante en la masturbant à son tour, voire en lui offrant sa propre langue ; ce ne fut pas le cas cette fois ci, et Kilito dû se satisfaire elle-même après avoir pris congé.
Elle n'attendit même pas d'atteindre sa chambre, mais assouvit son désir dans le couloir du palais, adossée à la porte de sa maîtresse tandis que celle-ci se remettait de ses émotions.
« Le bhikkhu Long Fa Lu », annonça le serviteur.
- Qu'il entre.
Long Fa Lu était un moine bouddhiste chinois haut placé dans la hiérarchie épiscopale.
Il avait été envoyé au Japon dans le but de contribuer au développement du bouddhisme dans cette contrée.
Du moins, c'est ce qu'il laissait à croire : il n'était en réalité pas plus bouddhiste que le chef des Mongols !
L'empereur du Milieu lui avait confié la délicate mission de devenir le principal conseiller de l'impératrice du pays du Soleil Levant, et il s'acquittait de cette tâche avec le plus grand plaisir : celle-ci avait en effet à c½ur de se faire enseigner toutes les techniques tantriques qu'il avait apprises lors de son long séjour en Inde, quelques années plus tôt.
L'apparente contradiction entre sa condition de bhikkhu et ses activités sexuelles ne semblait pas la gêner, ce qu'il mettait sur le compte de son ignorance religieuse.
Le pseudo-bonze s'inclina devant l'impératrice.
Malgré ses 39 ans, elle était irrésistiblement attirante.
Plus encore que sa fidèle Kilito, dont elle ne se séparait quasiment jamais.
Son éternel sourire narquois, ses yeux noir de jais, sa poitrine délicate ne laissaient pas le moine indifférent.
Mais aujourd'hui, Long Fa Lu était embarrassé.
Il n'avait plus rien à lui apprendre, alors que sa mission n'était pas achevée : s'il était de bon conseil pour les décisions relatives à l'Empire, son avis n'avait encore rien de décisif, loin s'en faut.
-Alors mon cher, qu'allons nous apprendre aujourd'hui ?
- Je crains que l'élève n'ait déjà dépassé le maître...
- Allons, ce n'est pas possible, cela ne fait que six mois que vous êtes ici, nous n'avons pas pu mettre en pratique l'ensemble de votre livre ?
- Eh bien, la fille du ciel s'est toujours montrée très assidue et extrêmement douée...
De plus, la plus grande partie des Kâma Sûtra ne semble pas l'intéresser...
- Que m'importent les théories sur le mariage !
Je veux pratiquer l'amour !
Ce Vatsayana n'était somme toute pas si imaginatif que cela...
- Si je puis me permettre, ce n'est pas ce que la fille du ciel disait il y a six mois...
Lorsque le bonze lui avait conté ses péripéties indiennes, l'impératrice s'était effectivement montrée particulièrement impressionnée.
Après quelques démonstrations, d'abord sur la personne de Kilito, puis sur elle-même, Gensho avait convaincu Long Fa Lu de lui inculquer toutes les connaissances réunies dans ce mystérieux ouvrage.
-Si je comprends bien, il ne me reste plus qu'à perfectionner toutes ces techniques ?
- Ce serait le cas si celles-ci n'étaient pas déjà parfaites, madame.
- Je vous en prie, épargnez-moi toutes ces flagorneries...
Elle réfléchit un instant.
-C'est regrettable...
Rappelez-moi donc comment se pratique la technique de l'arc-en-ciel.
Le bonze sourit et s'approcha du tapis au milieu de la pièce en ôtant sa robe, dévoilant d'abord sa bedaine rebondie, puis le reste.
Gensho le trouvait assez bel homme, et elle n'aurait su dire pourquoi, mais il lui semblait que son crâne chauve attisait encore son excitation.
Kilito se déshabilla également et s'agenouilla devant lui. Les mains sur les genoux, elle saisit délicatement de ses lèvres le pénis encore souple.
Le moine ferma les yeux, et la sensation de chaleur humide eût tôt fait de rigidifier son membre.
On ne pouvait pas dire que Long Fa Lu avait été tellement gâté par la nature : sa verge ne mesurait pas plus de cinq pouces.
Avantage : ceci permettait à Kilito de le garder en bouche jusqu'à la naissance des bourses. Lorsque la jeune femme le libéra, le membre du moine était déjà raide.
Le bhikkhu s'allongea par terre.
Kilito s'empala sur lui en lui tournant le dos.
Elle lui saisit les chevilles, les tirant vers elle, tout en poussant sur le sol avec ses propres pieds.
Le bonze, quant à lui, l'agrippait par les épaules.
Gensho ne perdait rien du spectacle.
Toujours assise sur son fauteuil impérial, elle avait ouvert son kimono et ses doigts s'amusaient négligemment avec son clitoris.
Le couple qu'elle avait devant les yeux ressemblait à un arc bandé.
Les mouvements lui donnaient l'impression qu'à tout moment, Kilito pouvait être projetée comme une flèche et s'enfoncer dans le sol...
Celle-ci sentait le plaisir monter en elle inexorablement.
La vue de sa maîtresse se touchant en la regardant décuplait ce plaisir.
Il en allait bien évidemment de même pour Long Fa Lu.
L'impératrice avait remonté une de ses jambes et posé un pied sur le coussin du fauteuil.
Elle offrait ainsi le spectacle de son intimité à tous les regards, et se massait désormais plus franchement.
Les deux gardes près de la porte, bien qu'ils fussent habitués à ce genre de scène, étaient on ne peut plus mal à l'aise sous leurs cottes de mailles...
Gensho sonna alors une autre servante, une jeune paysanne aux formes aussi prudes que l'esprit. Kunni n'était à son service que depuis une petite semaine.
Très prude, elle resta interdite devant cette vision inattendue. Le sang lui monta au visage et elle bafouilla :
- Que... ! Que... !
- Avance, n'aie pas peur.
Le visage souriant de l'impératrice se voulait rassurant, et les mouvements de sa main n'avaient pas cessé.
Kunni commençait à se sentir quelque peu émoustillée.
-Met-toi à quatre pattes », lui ordonna sa maîtresse.
Puis elle fit un signe aux deux autres.
Kilito s'allongea sur le dos de la jeune servante, et Long Fa Lu se mit en devoir de la pénétrer. Les mouvements de balancier que lui transmettaient les va-et-vient incessants du moine, les gémissements de plus en plus lascifs qui lui parvenaient de Kilito, à quelques pouces de ses oreilles, et la vision de sa maîtresse qui commençait à jouir, étaient autant de facteurs qui lui donnaient furieusement envie de calmer l'échauffement presque douloureux de son bas-ventre.
Malheureusement, pour soutenir le poids de sa collègue, elle était obligée de prendre appui sur ses deux bras...
Les cris de Kilito s'amplifièrent subitement, semblèrent atteindre une sorte de point culminant, puis se calmèrent.
Terrassée par un orgasme foudroyant, Kilito n'eut même pas la force de descendre du dos de la jeune paysanne.
Les mouvements de Long Fa Lu s'arrêtèrent alors, et Kunni sentit une sorte de petite boule chaude à l'entrée de sa grotte sacrée.
La verge du moine la pénétra sans difficulté.
En quelques coups de butoir, la jeune servante atteignit un état de volupté qui n'avait absolument rien à voir avec le dépucelage que lui avait procuré son cousin, quelques mois plus tôt.
Mais le bonze gardait sa semence pour l'impératrice.
Celle-ci venait de jouir également.
Elle se leva et s'approcha de lui.
Les deux servantes s'affalèrent sur le tapis.
Gensho commença par goûter aux liquides recouvrant la verge du moine.
Enchantée par le mélange des saveurs, elle ne put s'empêcher de délaisser le bonze pour s'abreuver directement à la source.
Elle léchait alternativement les deux servantes enlacées.
C'était la première fois qu'elle pouvait comparer deux humeurs féminines différentes, et il ne lui était jamais venu à l'esprit que le goût puisse autant varier d'une femme à l'autre.
Celle de Kilito était moins forte, mais plus acide que celle de la novice.
Par curiosité, Gensho trempa ses doigts dans sa propre mouille puis les porta à sa bouche.
Le liquide, plus blanc, était un peu plus salé que les deux autres.
Toutefois, l'impératrice ne sut avouer une préférence pour l'une ou l'autre liqueur.
A plat ventre, continuant sa besogne, elle fit signe à Long Fa Lu de la rejoindre.
Celui-ci s'agenouilla au-dessus de ses fesses, et introduisit son membre dans la chair de l'impératrice.
Il saisit ses hanches des deux mains et commença à aller et venir en elle par saccades.
Les deux servantes s'embrassaient lascivement, la langue de Gensho les fouillant au plus profond.
En peu de temps, le plaisir les submergea.
La vision de la jouissance de l'autre multipliait l'orgasme de chacune.
Leurs gémissements et les saveurs mêlées de leur cyprine, conjuguées au savoir-faire tantrique de Long Fa Lu, portèrent rapidement l'impératrice à l'un des orgasmes les plus puissants qu'elle n'avait jamais connu.
Respectueux du protocole, le moine se retira pour éjaculer.
Au contact du sperme sur son dos, Gensho cru s'évanouir.
Curieuse, Kunni voulu goûter cette mélasse nouvelle.
Kilito la stoppa avant qu'elle ne soit allée trop loin et ne l'avale.
Elle lui fit comprendre que la semence masculine devait revenir à la fille du ciel.
La jeune servante parcourut alors le dos de sa maîtresse avec sa langue, puis lui proposa sa bouche.
L'impératrice se délecta de cette offrande.
Passés quelques moments de récupération, les trois jeunes femmes se rhabillèrent.
D'un signe de tête, Gensho intima au moine de ne pas en faire de même.
Elle regagna son fauteuil, Kilito vint se placer à sa droite, et Kunni prit congé, mi-honteuse mi-euphorique.
Le bonze ne comprit pas que l'heure des adieux était venue, que n'ayant plus rien à lui offrir, il n'était plus d'aucune utilité aux yeux de la fille du ciel.
-Une chose m'intrigue, bhikkhu. Comment un maître bouddhiste de votre statut peut-il s'abaisser aux vils plaisirs de la chair ?
Long Fa Lu avait prévu cette question, bien qu'il s'attendit à ce qu'elle lui soit posée dès les premières semaines de son séjour.
-Eh bien, le bouddhisme préconise, afin d'atteindre le plus haut niveau de pureté, de chasser tous ses désirs, répondit-il avec un sourire confiant.
Rien n'interdit en revanche de profiter du plaisir, et assouvir un désir n'est-il pas le meilleur moyen de s'en débarrasser ?
- Soit, mais que faites-vous du troisième précepte ?
Le moine rougit, mais ne perdit pas contenance :
- Ce précepte est souvent mal interprété, on se méprend souvent sur sa traduc...
L'impératrice éclata de rire :
- « Je m'abstiendrai de pratiques sexuelles », cita-t-elle.
Quelle erreur de traduction pourrait-on bien commettre ?
Le moine baissa les yeux et ne répondit pas.
Cette fois c'en était trop.
Comment avait-il pu être aussi aveugle ?
A l'évidence, Gensho en savait bien plus sur le bouddhisme qu'elle n'avait bien voulu le lui montrer.
Il comprit que sa mission était un échec total, et qu'elle s'était servie de lui depuis le début.
L'impératrice jubilait.
Comme il était pitoyable, nu devant elle, la bite pendante, un filet de sperme encore dégoulinant...
Mais la fille du ciel ne connaissait pas la pitié. Et puis cela faisait six mois qu'elle attendait ce moment.
« Kilito ! »
La jeune femme s'éclipsa quelques secondes. Elle reparut, un court ken à la main, nettoyant la lame avec un chiffon imbibé de vinaigre.
Le bonze pâlit : la garde était en forme de pentagone, il s'agissait donc d'un sabre rituel. Gensho, quant à elle, souriait toujours.
« Vil sycophante, nous allons aider à la sublimation de ton âme, en t'épargnant tout un monde de désirs », ironisa-t-elle.
Elle fit un signe de tête à Kilito, qui s'approcha du moine nu.
Un coup sec de la lame, et le court phallus de Long Fa Lu n'était plus sien.
Texte écrit par Llsbin
Lun 18 aoû 2008
Aucun commentaire