Stigmata Doloris 2008
Wilhelm von Gloeden (1856-1931), Socrate à la fontaine [1902]. Collection Malcom Gain, Paris.
Reconnaissance…
Il m’est arrivé de rencontrer une jeune femme avec qui j’avais dialogué, échangé et dont certains aspects et approches du « bdsm » me semblaient digne d’intérêt.
Ces échanges purement virtuels, sa recherche personnelle, mes questionnements avaient donc rendu ce rendez-vous quasi inévitable.
Un endroit de rendez-vous dans cette cité ardente, une autre « madeleine » que cet estaminet ou en son temps j’avais rencontré une jeune louve des Alpes, des amis belges amateurs de jeux de mains et de croupes callipyges.
La discussion s’entame, un jeu de charme, de mots qui prennent et emprisonnent la demoiselle qui est sur la défensive, trop de déceptions, trop d’espoirs aussi…
Je me sens à l’aise, et au fur et à mesure du temps, je sens qu’elle s’y retrouve dans cette discussion, dans cette vision personnelle que j’ai de l’Appartenance, des liens qui peuvent exister entre deux êtres.
Une forme de « reconnaissance » de deux êtres, de deux parcours différents et proches à la fois…
Mais cette « reconnaissance » mutuelle m’a aussi fait découvrir un phénomène des plus troublants…
L’Appartenance, la relation « bdsm » (terme généraliste et très vague…) sont le fruit d’une réaction issue d’un ensemble d’éléments, le charme des mots, la force des idées, l’ambiance, les odeurs et surtout le désir, un désire plus que charnel et reptilien, un désir qui se veux au-delà de l’amour…
J’ai donc découvert avec surprise que ce qui me semblait évident, celui de se voir confier une personne prête à se soumettre, se donner, n’impliquait pas forcément un « retour » de ma part…
Que au-delà d’un désir de jeux purement « sm », l’amour et les liens du cœur me semblent un élément indissociable dans mon cas…
Et que quand cette étincelle ne nait pas… il n’est aucune relation à venir…
Une faille, un défaut dans l’esprit Lycan ?
Il m’aura fallu des journées de réflexions après ces quelques heures d’échanges pour faire le point sur cet aspect de mon caractère…
Je ne peux et ne pourrais dissocier « Amour » et « Passion » de cette notion d’Appartenance, des jeux de maux et de contraintes.
Et que tout cela ne se conçoit aussi que dans une vision plus globale d’un A-venir commun…
« Connais-toi toi-même » a dit Socrate…
C'est se poser ainsi les bonnes questions sur soi, ses désirs, ses
ambitions pour parvenir à se dépouiller de tous les faux-semblants, de toutes les vanités humaines derrière lesquelles nous nous abritons, de se fourvoyer à nouveau, c’est faire preuve au final
de… « Reconnaissance ».
Reconnaître que je me suis parfois trompé, égaré, fourvoyé, reconnaître aussi que je peux et veux
aimer et que au final cet amour ne peux s'effacer devant une simple relation sans avenir...