Stigmata Doloris 2008
Fleur de cuir ou les filles de Monsieur Félix...
La première fois que j'ai rencontré les filles de Monsieur Félix, c'était il y a une dizaine d'années.
Amateur de bande-dessinée et érotomane convaincu, j'avais trouvé lors d'une ballade chez un libraire, un véritable trésor intitulé « Fleur de Cuir ».
Il s 'agissait d'une superbe boite, toilée, format 24 x 34 cm contenant 11 offsets, 2 calques et, dans un double fond, 1 vaporisateur de parfum, 1 poudrier, 1 silhouette cartonnée, 1 dossier de presse, 1 sérigraphie et 1 justificatif numéroté et signé (ouf..je l'ai dit...).
Ce superbe objet, tiré à 375 exemplaires, devenu introuvable depuis lors ,m'avait tenté mais j'admets que mes moyens financiers étaient limités et donc je passais mon chemin.
Parfois, il arrive que sur des sites certains « amateurs » remettent en vente ce coffret unique...
La « Barbare », fut ma redécouverte de l'univers de Meynet lors de mes premiers bonds hésitants sur le net.
Faisant des recherches sur le mot « cravache », je tombais sur le site de Félix Meynet et de fil en aiguille découvrait tout l'univers insoupçonné de cet auteur prolifique et fit donc le lien avec le coffret « Fleur de Cuir ».
Ce fut un véritable « choc » et une histoire d'amour qui s'ensuivit...
Devenu l'avatar de « shanane69 », nous eûmes la chance de pouvoir acquérir deux des 300 exemplaires signés par l'auteur lui-même.
Cette histoire d'amour un tantinet passionnée se termina bien entendu avec force et fracas mais cela ne m'empêcha pas de continuer à fureter ici et là et trouvant parfois quelques reproductions et autres produits dérivés.
Je fis quelques temps plus tard l'acquisition d'une autre gravure du même genre, gravure qui rejoignit donc la « Barbare » dans ma pinacothèque personnelle.
En parallèle avec la production de dessins très fétichistes, il y a eu des productions de figurines, toujours à tirages limités dont celle de Sylvia et Carla, l'une brune et l'autre blonde.
Sylvia (Attakus Collection)
Carla (Attakus Collection)
Bien entendu, qui dit « tirage limité » dit aussi prix prohibitif...
Il semblerait que d'autres figurines aient été faites mais leur qualité et finition étant moindre (un peu à la façon de Frankenstein, certains fabriquants peu scrupuleux piochent dans les pièces et autres moules pour recréer des clones ou pâles copies), Félix Meynet a pris des distances vis-à-vis de ces productions. (1)
Felix Meynet (himself)
Mais qu'en est-il au final de Monsieur Félix, coupable de certains émois lycan ?
Félix Meynet est donc né en 1961 dans les massifs du Châblais, en Haute-Savoie.
Son parcours dans la Bande Dessinée est aussi intéressant qu'atypique.
Il découvre la bande dessinée à Paris, grâce notamment à son père, "col rouge" à l'Hôtel des Ventes de Drouot, qui lui rapportait des ouvrages destinés
à être jetés.
De retour au pays, il se destine à la carrière de géomètre expert, mais peu enclin à retourner séjourner dans une grande ville pendant les années nécessaires à l'obtention de son diplôme, il opte
pour le métier de moniteur de ski, qui lui permet de rester en contact avec la montagne et qu'il exerce dans sa vallée, à Bellevaux.
Moniteur de ski, il décore des monoskis et des surfs avant de s'essayer à la bande dessinée en 1987. C'est lors d'une séance de dédicace, du dessinateur André Juillard ("Les 7 Vies de l'Épervier", "Le Cahier bleu") qu'il est encouragé par celui-ci, il tente sa chance auprès des éditeurs parisiens avec un projet d'album se déroulant en montagne et dont le personnage principal est moniteur de ski (tiens donc ?!...).
Il quitte alors ses alpages, bien décidé à faire des « petits mickey » et monte à Paris.
Les éditions Glénat vont lui permettre alors de publier ses deux premières histoires courtes, dans le journal Circus.
Des récits signés par Pascal Roman, qui deviendra son ami et principal scénariste.
De retour au pays, il continue d'enseigner le ski, tout en occupant ses veillées à dessiner, près de sa cheminée.
Ensemble, ils vont débuter en 1990 la série Double M, mettant en scène deux personnages qui leur ressemblent. Mel est moniteur de ski en Savoie, Mirabelle est journaliste à Paris...
Le 1er album de la série « Double M : Le Trésor des Chartreux », paraît en 1992.
Pour « Le Messager » et « l'Essor Savoyard », deux journaux régionaux, il anime à partir de 1993 les gags de Fanfoué (François en
patois savoyard), un vieux savoyard râleur et dragueur.
Avec son dessin semi-réaliste, il excelle à camper des filles pulpeuses et des personnages sympathiques et pittoresques.
En 1998, c'est la rencontre avec François Corteggiani et la naissance d'une nouvelle héroïne la pulpeuse (mais parfois irrascible) Tatiana K où espionnage et écologie font bon ménage.
En 2003 Félix Meynet se lance avec le scénariste Yann ("Pin-up", "Les Innommables", "Sambre") dans la réalisation d'une nouvelle série « Les Eternels », avec à nouveau un personnage
principal, féminin et contemporain, plongé au coeur de l'univers des diamants, récit qui mêle ésotérisme et espionnage.
En avril 2010, Meynet apporte sa propre interprétation d'Alice dans le numéro spécial « Tim Burton - Alice » édité par "Casemate" et consacré à la sortie du film...
Une vision qui n'aurait pas déplu à Régis Loisel mais cela est une autre histoire.
http://casemate.fr/images/somm_HSTB/74.gif
Auteur de nombreux produits dérivés de ses créations (statuettes 3D, ex-libris, sérigraphies, tirages de tête, etc.), Monsieur Félix est apprécié des collectionneurs de bande dessinée, notamment grâce à ses pinup, ses vaches et ses chers alpages...
(1) Interview de Félix Meynet concernant les figurines issus de ses dessins:
http://www.objectible.net/objectible/Interviews/InterviewMeynet/
Site officiel :
Je conseille de passer sur la page PinUp qui reprend la plupart de ses créatures de rêves...
Il y a même une boutique ou l'on peut commander et se faire « livrer » la « Barbare ».
Le site des « aficionados » :
http://sites.google.com/site/bibliographiemeynet/
Un autre site « amateur » très documenté sur l'œuvre de Félix Meynet :
http://pagesperso-orange.fr/collection-meynet/
