Samedi 16 août 6 16 /08 /Août 18:22
Textes 7- Dessine moi un récit...


Dessine moi un récit...

Ecris-moi un récit lui avait-elle demandé, un récit sur moi.
Ecris-moi un récit, un récit sur toi, tes envies, tes rêves, ce que tu n’oses pas me dire...
Ecrit-moi un récit, un récit sur nous, sur des jeux, des passions, des moments forts, des moments intenses.

Telle avait été sa supplique lors d’un de ses rares moments d’abandon auprès de son Loup.
Elle le savait occupé par des textes qui attendaient quelque part, bien au chaud, le déclic final.
Elle le savait débordé par son travail, entre ses urgences impérieuses et ses gardes impromptues.
Elle le savait pris par la tourmente d’un déménagement futur vers une nouvelle forge, un nouveau domaine.
Elle le savait aussi pris par d’autres contrées, arides, rougeâtres, des terres abandonnées mais qu’il avait commencé à défricher, des terres ou il avait croisé d’autres créatures.
Quelques instants volés, dans un lieu interdit lui avait confirmé ses autres moments, ses autres expériences qu’il avait vécu, vivait...

Elle se sentait abandonné même si ils se voyaient beaucoup plus souvent, des moments intenses en émotion mais dont il manquait un certain piment.
Elle se constatait de long silences de sa part se demandant en finalité ce qu’il pensait et pourquoi était-il si réservé.

Lui, n’avait pas répondu directement à sa demande, il l’avait regardé de ses yeux « glacier », profitant de ce moment pour goutter chaque parcelles de lumières qui s’accrochaient à ses yeux « enfer ».

Elle était repartie vers ses terres du sud, tandis que lui reprenait ses occupations, ses tâches et ses silences.
De temps en temps, un signe de vie virtuel de sa part, un sujet sur un forum, une réponse à un mail et de longs silences.
La rage couvait dans le c½ur du Diablotin, une chaleur à faire fondre le glacier mais qui le rendait encore plus lointain et distant.

Et puis, ce fut ce message court : «  viens, j’ai de quoi dessiner ton récit ».
Une énigme que ce message, elle avait parlé d’un texte, comment peut-on dessiner un récit ?

Un autre message vint un peu plus tard : « ce vendredi, 20h00 passe par l’allée arrière, sois apprêtée ».

Il n’y eut plus rien, plus de nouvelles de lui durant ces jours, il joua du mystère comme il pouvait le faire parfois.
Le trouble la gagna, elle se posa des questions, où était-il, que faisait-il ?
Elle emporta avec elle ses affaires au travail, dans un sac, son corset de cuir, son collier clouté, des marques externes de son statut de soumise, de femelle, de petit animal guidé par un instinct de plaisirs extrêmes.

Les heures passèrent, pas de signes de lui sur le net ou sur son téléphone, des heures interminables que de vagues collègues de bureau dans une phase « marmotte » interrompaient par un bref coucou endormi dans son bureau.
Il fut bientôt le moment du départ, elle se dirigea en catimini vers les toilettes réservées pour les femmes, abandonnant son tailleur de « manager » pour une tenue sans équivoque.

Les bureaux étaient déserts fort heureusement pour elle car, à la sortie des wc, elle portait fièrement son collier clouté, son bustier de cuir laissant ses seins fardés de paillettes, sa courte jupe aux laçages sauvage et ses nouvelles bottes montantes que le Loup avait fait confectionner sur mesures chez un maître bottier.
Le Diablotin est petit...et parfois le sur-mesure est nécessaire pour habiller ses rondeurs.
Heureusement, le Diablotin porte régulièrement un grand manteau noir qui la couvre jusqu’aux chevilles, cela assurait quelques moments de répit pour elle.

Elle part sur les terres du Loup, la route se passe comme dans un rêve, elle s’écoute les rêves et fantasmes de Mylène Farmer, elle se met parfois à sa place, elle y puise aussi ses envies.

Deux heures ont passée, le chemin est facile pour atteindre la tanière du Loup.
Qui peut deviner derrière cette façade austère, un lieu qui a été dédié aux plaisirs de la domination, de la soumission, de jeux extrêmes ou la douleur se confuse avec le plaisir.
Elle s’engage dans l’allée après avoir franchi la grande grille blanche, contourne le bâtiment et accède à l’entrée de la forge.
La voiture du Loup est là, elle est rassurée car elle n’a pas eu de nouvelles de lui.
Ne pas venir aurait été une erreur, elle le sait...
Quelques coups de ses crocs lui ont appris à se comporter comme il le faut dans ce genre de situations.

La porte est ouverte, le temps de sortir dans la pénombre de la nuit tombante, elle entre dans la forge.
Le brasier est éteint, seul la lumière d’une bougie parfumée fait miroiter des ombres sur le mur, celles d’une hache antique, d’une épée, d’un plastron d’étain, quelques esquisses d’un objet dont elle rêve, une ceinture.
Le Loup est perfectionniste, il attend le moment ou ses idées seront claires pour s’atteler à la tâche, il se dessine en lui ses plans, son projet, il reste secret.
Elle sourit parfois quand il part dans ses explications, mais elle attend aussi...

Une musique, le Loup est mélomane, l’ouverture de « Tannhäuser » accueille le Diablotin.
Les cuivres se mêlent aux violons comme une invite à poursuivre son chemin vers lui.
Elle avance dans la pénombre, elle tend la main vers l’interrupteur qu’elle sait proche mais...
une main lui saisit fermement le poignet.
- Je ne t’ai pas autorisé à allumer petite demoiselle !
Il est là, elle reconnaît sa voix, cette intonation qu’il peut avoir, cette force dont il joue.
Les violons s’emportent comme pour la pousser vers ses bras, il la tire vers elle et d’un geste assuré, défait les quelques attaches de son manteau.
D’un bref mouvement de sa chaussure, il dégage la dépouille qui est à terre.
Elle est plus que nue devant lui, sa tenue est provocante, la lumière d’une autre bougie plus discrète se reflète sur le métal de son collier, elle lève la tête vers lui.
- Tu as fait bon chemin ?
La question est si anodine qu’elle surprend le Diablotin.
Elle bafouille un « oui » cherchant à croiser son regard.
Les yeux de la demoiselle s’accoutument à la semi obscurité ambiante.
Les cuivres montent en puissance tandis que les violons les accompagnent en flots aigus et que les tambours résonnent.
Le diablotin a les poils qui se hérissent, les ch½urs accompagnent la descente de celle-ci vers la cave du Maître, de son mâle, de son amant.

Cette cave dont elle connait les moindres recoins, des murs émeraudes, un sol de marbre blanc et cette odeur...
Une odeur forte de parfums capiteux, prenante, qui fort bizarrement marque son absence...
A sa place, il y a une odeur fraîche, une odeur de produit nettoyant, une odeur aseptisée somme toute.

Elle s’attend à être saisie par le froid mais rien ne se passe comme prévu, pas d’odeur qui monte à la tête, pas de froid qui glace la demoiselle.

Dans un coin de la cave, une petite table basse avec une lanterne chinoise qui laisse passer quelques ombres sur les murs.
Accrochés aux murs, des objets, cravaches, martinets, canes et autres trouvailles du Loup.
Elle reconnaît des pinces dont la morsure sur ses tétons ou son sexe l’ont fait vaciller en d’autres temps et d’autres endroits, elle reconnaît aussi la forme innocente et pourtant redoutable de cette raquette électrique, un simple objet qui la tétanise quand à son simple contact son corps se crispe dans une douleur si aigue qu’elle se mord les lèvres.
Un peu partout, elle redécouvre des objets dont il a joué avec elle et d’autres dont elle ne soupçonnait même pas l’existence.
Certains coffres du Loup ne lui sont pas ouverts.

Au loin, l’ouverture de « Tannhäuser » a fait place à  celle de « Faust », à chaque harmonie de violons, le Diablotin a son regard qui accroche à un jouet inconnu d’elle.

-Voilà, tu m’as demandé un « récit », un récit de toi, un récit de moi, un récit de nous...
Il est temps de franchir la frontière du silence, celle qui fait de nous un couple à part.

Prenant ses poignets, il les fixe avec ses menottes de cuir à la barre d’écartèlement fixée au plafond.
Elle a l’habitude de cette position, celle ou ses mains entravées ne peuvent plus la protéger des coups de cravaches, des morsures cinglantes de son martinet préféré, de ses coups de dents aussi.

A l’aide d’une cravache, il lui fait écarter les jambes, la fait pencher en avant, montrant ses rondeurs habillées de cuir.
L’odeur de celui-ci commence à gagner la cave, elle sait qu’il est très sensible à cette odeur, que cela l’excite au plus haut point.
Elle remue son postérieur, la jupe remonte laissant apparaître son sexe épilé.
Un éclat métallique signe de son appartenance au Maître, un anneau passé dans le sexe, un anneau qu’il adore étirer, titiller avec la langue en récompense de sa soumission, de son abandon...

Le Loup se colle à elle, elle sent le sexe gonflé par le désir qui cogne contre son cul qu’elle offre, elle se déhanche pour l’exciter encore plus.
Le Maître approche sa bouche de sa nuque, elle penche encore plus celle-ci et sent la mâchoire qui se referme sur ses tendons.
Un frémissement l’envahit, un frémissement de plaisir, sa peau se hérisse à nouveau, elle se déhanche de plus en plus.
Les mains de l’homme se ballade sur le corps, il soupèse la lourde poitrine, tourne entre ses doigts les tétons qui durcissent reconnaissant leur maître, celui des tourments et des douleurs, celui qui crée la confusion entre la douleur aigue d’un coup de dent et le plaisir intense qui jaillit en elle en vagues successives.
Ses doigts fouissent dans ses chairs, elle sent un doigt inquisiteur qui s’introduit dans son sexe, doigt qui tourne autour de son clitoris, faisant vibrer l’anneau de métal, faisant vibrer le petit animal qui est en elle.

Ce côté animal qui sommeille, le Loup le réveille, il trempe ses doigts dans ces chairs humides, il les humecte de ses humeurs de son parfum, il les glisse dans la bouche du Diablotin, qui avec avidité goûte les perles de sa féminité.
A l’odeur du cuir ambiante, se mêle l’odeur de la femelle, son odeur qui envahit les narines.
Une odeur forte et puissante, une odeur qui l’excite de plus en plus.
Le doigt du Maître fouille sa bouche de soumise, jouant avec sa dentition comme l’on ferait d’un animal que l’on doit jauger.
Elle aime ce moment, elle se rappelle ces moments ou elle avait évoqué ce « marché aux esclaves », s’étant imaginée exhibée devant une foule d’amateurs hommes et femmes, devant se soumettre aux caprices du Maître, fière et excitée à la fois.
Objet, femelle, putain, soumise et chienne...

Le Loup s’arrête, elle continue à chercher ses doigts, elle continue à chercher la virilité exacerbée du mâle.  
Il n’est plus là.
Le silence, elle essaie de trouver l’ombre du Maître sur les murs mais il n’y a plus rien que ses formes mouvantes, l’ombre de ses seins lourds qui se reflètent sur les murs.
Où est-il ?
Elle penche la tête d’un côté puis de l’autre mais le Loup est redevenu une ombre, une ombre invisible.

Les minutes passent, le ch½ur des pélerins de « Tannhäuser » résonne à nouveau.
La surprise vient de l’arrière, quand elle sent les mains du mâle qui délace sa courte jupe de cuir.
Quelques brefs instants avant que le Loup applique de nouveau son bas ventre contre la croupe offerte.
Elle se trémousse à nouveau mais le Loup a d’autres projets, la prenant par la nuque, il se place devant elle, la redresse et gobe le téton offert.
Il l’avale, le tète, avec une avide douceur qui plonge le Diablotin dans l’extase.
Le plaisir monte en vagues chez elle, signe de jouissance.
Le maître passe d’une rondeur à l’autre, de son préféré à l’élève, du gauche au droit chacun étant différent, l’un plus sensible à la caresse, l’autre à la morsure.
Car les coups de langue font place à quelques mordillements qui ont le don de raidir encore plus les extrémités qui s’offrent.
Les hurlements silencieux de la femelle qui s’offre aux morsures de son mâle, les râles de jouissances qui arrivent en vague, l’excitation multipliée de l’homme qui prend possession de ce corps qui s’offre à ses crocs.
Le Diablotin sent le plaisir de son Maître, ce plaisir qu’ils ne peuvent s’expliquer, ce plaisir sans fin, celui qui les pousse un peu plus loin chaque fois.
Il est déjà loin le temps ou elle se reculait devant leurs envies de morsures.
A chaque coup de dent, elle avance et offre sa poitrine aux morsures qui deviennent de plus en plus précises, chaque crocs retrouvant l’endroit sensible, celui ou la douleur aigue devient une vague de plaisir, l’endroit qui prend le goût métallique du sang qui perle.
Le Loup devient carnassier, le Diablotin devient une proie qui s’offre.

Une pause soudaine...
Le Loup se retire, elle le cherche à nouveau du regard.
Il est là, proche et lointain à la fois.
Ses tétons sont tellement excités que la douleur diffuse n’est qu’une vague impression, elle veut qu’il la morde, la dévore « encore et encore » comme elle se plait à le dire dans ses gémissements.

Lui n’est plus là, ou plutôt se prépare à d’autres jeux.
Ses mains se referment à nouveau sur la poitrine offerte et utilisant une corde, enserre un sein qui pris dans un n½ud coulant se gonfle, prenant une couleur violette.
Quelques tours de corde plus tard, les deux globes sont gonflés et durcis, sensibles et mauves.
Elle n’aime pas cela, elle le lui a dit mais, il sait aussi ce qu’il veut...
Les heures passant, ses seins deviendront le centre de toutes les sensations, chaque frôlement, chaque caresse, chaque morsure sera exacerbée à l’extrême.

Il applique de l’huile sur les globes ainsi offerts à son regard, le reflet de la lanterne chinoise danse sur les tétons écarlates d’où quelques gouttes de sang perlent.

Il n’est plus question de froid, ni de douleur.
Il est question d’abandon, de chaleur et de plaisir.

Elle sent que les mains du Maître refouillent son intimité, l’huile qui a servi pour masser ses seins a lubrifié les doigts qui s’enfoncent en douceur dans son anus avide du sexe de l’homme.
Elle se rappelle ces moments où le Maître l’avait transformé en marionnette, enfonçant dans son sexe, lentement et sûrement, ses doigts, sa main, son poignet...
Ces moments pendant lesquelles, les doigts qui avaient rempli son ventre avaient joué sur les parois de son utérus, chaque pression exercée provoquant en elle des réactions de plaisir la laissant plus que pantelante.
Une « marionnette à tringle » avait-il dit.
Ici, à nouveau, le Maître joue avec son intimité mais, changeant d’objectif, s’introduit doucement dans son anus.
Un doigt inquisiteur devient l’avant-garde de deux autres qui se joignent à lui.
Avec précaution, ils s’introduisent forçant avec douceur le sphincter qui après une courte et vaine résistance reconnaît le Maître et s’ouvre.
L’huile se mélange aux humeurs de la femelle dont le fondement ne lui appartient plus,  un abandon total qui s’accompagne de gémissements sourds.
Un mouvement de va et vient qu’elle amplifie avec son bas-ventre.
Lui garde la tête froide, le but n’étant pas de la déchirer mais de la combler, de la remplir, à sa façon.

Après quelques minutes de va et vient, le Maître retire la main de l’anus dilaté qui s’offre à lui.

Elle, elle attend...un sentiment de vide qui la remplit, son cul en attente du sexe de l’homme, son sexe attendant un pénis turgescent, gonflé par un désir qui la comble.

Un bruit bizarre, celui d’un objet qui heurte le sol.
Quelque chose de nouveau, de froid, de métallique...
Devant elle, le Loup exhibe une cane ancienne, une canne à pointe de fer et dont le pommeau est un ovoïde de forte taille.
Elle devine le devenir de ce pommeau qui envahit pleinement le cul qui s’offre à lui.
Le Diablotin sait aussi qu’elle doit faire attention à son avidité, ne pas se laisser aller dans son désir au risque de s’empaler sur cette canne qui s’enfonce dans ses chairs.
Mais cela ne l’empêche pas de se déhancher à nouveau en attente du contact plus intime du sexe du Maître.  
Le bruit de la pointe de fer résonne dans la cave, se mêlant aux gémissements sourds de la femelle qui se trémousse sur l’extrémité enfoncée en elle.

Le Loup prend un martinet aux longues franges, un souvenir de ses voyages dans d’autres contrées, un instrument redoutable mélange de fouet et de martinet.
Les lanières commencent à tournoyer, fendant l’air et commençant à mordre la chair ainsi offerte.
Les seins sont les premiers touchés, sensibles à l’extrême, la douleur est telle qu’elle devient instantanément plaisir pour la femelle qui se donne.
Les moulinets s’accentuent, le bruit du métal qui heurte le sol se mélange aux cliquetis des chaînes, le sifflement des lanières se mêle aux bruits cinglants des chairs qui se couvrent de stries.
Le Maître tourne autour de la femelle qui se donne pleinement, aucun endroit de son corps n’est à l’abri mais cherche t’elle encore à fuir cette douleur qui devient plaisir ?

Le Loup compte, 666 coups de martinets, un chiffre que le Diablotin connaît bien, son enfer personnel, pavé des meilleures intentions.

Un bruit sourd celui de celui du métal qui résonne dans la cave, la canne qui tombe, le pommeau qui rebondit sur le marbre.

La demoiselle se laisse aller en cris et gémissements, elle se trémousse cherchant à offrir des zones que le Loup aurait oublié tant son désir de sentir sur elle la brûlure des lanières est plus forte que la douleur.
Un douleur qui n’a plus lieu d’être tant elle est infime comparée au plaisir et à l’excitation que le Diablotin  en tire.
Le Maître s’arrête au chiffre fatidique, le silence se fait, un silence bref quand une petite voix clame : « encore... » !

Un bref instant de « blanc », une furtive hésitation et la lumière qui s’accroît brusquement quand une bougie se trouve allumée.
Elle sait ce qui l’attend, cela faisait longtemps qu’elle n’avait pas été en contact avec cette matière liquide et brûlante, elle en garde encore des marques sur son corps.
L’homme la détache, et la met à genoux devant lui, les mains derrière la nuque, la poitrine gonflée par les liens en avant.
La bougie survole son corps, et une à une, les gouttes de cire brûlante tombe en vagues successives sur les seins durcis, les tétons à vif...
Elle ne bouge pas sentant la douleur faire place à une sensation de bien-être.
Au loin, Wagner a fait place aux ballades de « Machiavel », une des racines du Loup.  
Chaque goutte qui tombe accentue la luminosité de la cave pendant un bref instant.
Chaque goutte qui tombe lui fait pousser un cri.
Chaque goutte qui tombe lui fait avancer la poitrine vers le Maître.

- Déshabille-moi...
Le Diablotin s’avance à genoux vers le Loup et doucement déshabille le Maître.
Pendant qu’elle s’affaire, la cravache virevolte sur ses épaules.
L’homme est nu devant la femelle soumise qui se prosterne à ses pieds, offrant ses épaules
aux morsures alertes de la badine de cuir.
- Goutte-moi...
Elle commence à lécher les pieds de son mâle, des coups de langue précis qui redécouvrent à chaque fois ce corps qui s’offre pour quelques rares instants à sa femelle.
Une langue qui parcoure avec précision des endroits stigmatisés, des scarifications, des traces du passé du Loup.
Un passé qui parfois revient dans ses interrogations, des brûlures, des cicatrices, entailles et incisions qui marquent les  tétons du Maître, des réponses évasives de sa part.
Un autre passé dont il ne parle pas souvent...
Cela l’excite de découvrir ces terres inconnues pour cette aventurière des sens...
- Mange-moi...
La langue experte se promène alors sur le sexe gonflé de désir, elle le gobe essayant vainement de l’avaler dans son entièreté, un défi permanent qu’elle ne pourra jamais réussir.
Sa salive de femelle lubrifie le gland turgescent, la pointe de la langue tourne autour d’ancestrales marques.
Elle n’est plus qu’un objet de sexe, une machine à faire jouir.

Le Loup la prend par les cheveux, il les serre tellement qu’ils pourraient devenir diamant tellement ils sont sombres.
Quant à elle, le temps ne compte plus, seule l’envie d’être remplie de lui devient plus forte.

Il la couche, et d’instinct, elle se met dans sa position favorite, remontant ses jambes offrant l’image crue de son intimité au regard du Loup.
Une chevauchée ardue où se mélange les odeurs de cuir, de sueur, de désir mutuel.
Une chevauchée excitante où les crocs du Loup se referment sur des tétons avides de morsures.
Une chevauché enivrante où les hanches du Loup cognent contre le bassin du Diablotin.
Une chevauchée percutante où les bourses du mâle heurtent le cul de la femelle qui s’offre.
Une chevauché folle qui se termine dans une explosion de jouissance, moment où la semence du Loup se mêle avec les sucs intimes du Diablotin.

Il y a le silence aussi...
Un silence qui suit l’acte charnel, celui où des soubresauts agitent l’homme et la femme.
Un moment où le Loup reste en elle, la remplissant de son désir.
Un moment qui dure une poussière d’éternité.

Et puis, il se relève, l’amant, le mâle refait place au Maître...
Attrapant la femelle par son collier de cuir clouté, il amène son visage près du sexe alanguit.
Le Diablotin donne quelques coups de langue sur le sexe qui se promène sur ses lèvres, quelques coups de langue pour redonner envie au mâle.

Une envie qui revient, une envie de possession...
Celle de marquer son territoire, de se transformer en fontaine, de la transformer en source.
Un flot qui jaillit du sexe de l’homme, un jet clair qui rebondit sur le visage, un flot brûlant qui s’écoule le long de ses courbes.
Et elle qui se laisse aller, accroupie, son sexe laisse écouler une onde limpide à ses pieds...

L’odeur du cuir, l’odeur du foutre, l’odeur des sexes mélangés, l’odeur de flots intimes qui se mélangent.

Elle est couchée à même le sol...
Sur son corps, le Maître lui a dessiné son récit, sur ses courbes, ses seins, les marques du plaisir se chevauchent.
Par Grand Nord - Publié dans : 1- Mes textes...
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