Lundi 18 août 1 18 /08 /Août 09:22
9- 24h00 en Enfer...



Le temps s’est arrêté...
Elle m’avait fait une demande, un récit d’envies, de passions et de partage.
Et puis, ce récit avait déclenché en elle des envies encore plus fortes, des envies que nous avions en commun mais que nous n’osions aborder pour diverses raisons.
L’absence de calme et de sérénité, l’absence de temps, d’une certaine confiance en soi aussi.
Chacun ayant eu ses propres expériences de son côté, chacun désirant partager et avancer ensemble sur des chemins pavés de bonnes intentions, de sensations ultimes...

Cela ne s’est pas fait harmonieusement, des coups de fils, des recherches dans une contrée désertifiée, des angoisses de part et d’autre même si le Diablotin semblait être blasée et sereine.
Le ton qui monte parfois sur Messenger, des portes virtuelles que l’on claque au nez de l’autre face à des demandes et questions dont on n’a pas la réponse.
Des interrogations sur soi-même aussi...

L’envie, le projet de se trouver enfin ensemble plongé dans notre univers, celui du fétichisme, celui du bdsm, celui de franchir une porte « cosmique » d’un monde que nous côtoyons.

Le temps avait passé et depuis quelques années, mon pays est devenu un désert quant aux endroits où de véritables amateurs puissent se rencontrer.
De rares salons érotiques, vagues prétextes, des soirées fétichistes « branchées » ou des endroits plus vénaux, il ne restait pas grand choses au final.
Un « Moda-Moda » disparu dans les limbes, un Club Sm très sélectif , mon carnet d’adresses diminuait au fur et à mesure des essais.
Le temps avait fait son ½uvre d’oubli, de désuétude...

Une tentative pour se retrouver dans un des rares clubs échangistes francophones n’avança pas les choses.
Le Diablotin avait envie d’un «  plus », d’un « plus » en harmonie avec nos désirs de jeux, de partages avec d’autres.
Se retrouver avec des « vanilles » lors d’une soirée même basée sur les mystères de l’Orient n’offrait pas de possibilités réelles.
Avions-nous nôtre place dans cet endroit même si un « donjon » de carton plâtre y avait sa présence.

Ce fut le point d’apogée de notre discussion.
Les solutions « b » et « c » suivirent le plan « a » mais au final, le temps passant dans cette semaine de folie, rien n’avançait.

Et puis, il y avait cet endroit reconnu par tous mais qui me semblait lointain pour moi.
La Galerie d’Enfer à Bruxelles, lointaine et proche à la fois.
Je connaissais sa réputation comme un des fleurons du milieu « bdsm » et « fétichiste »  en Belgique, un « dinosaure » survivant des grands nettoyages et autres désastres culturels et économiques.
Un des rares endroits où un groupe « d’allumés » essayaient de maintenir une flamme vivace pour les véritables amateurs.

De multiples reportages sur des revues Sm, des organisations et participations de soirées à thèmes m’offraient un « aura » de sérieux et de crédibilité.

Ce fut une décision qui se prit tel qu’elle.
Le Diablotin fut avertit au final de ma décision, il y eut encore quelques discussions sur des histoires de tenues et autres, de participation ou non...
Beaucoup de questions qui « fâchèrent » une fois de plus... mais aussi des certitudes qui montèrent en même temps que le désir.

J’essayai de contacter en vain l’établissement, l’absence de réponses me faisait craindre le pire, celui de la disparition de l’endroit même si des annonces sur le site, actualisée m’indiquaient des expositions et autres soirées futures.

Ma décision avait été prise quand même, coûte que coûte, nous y allions ce vendredi soir, au pire, si il n’y avait plus qu’un désert, le Loup avait encore un plan « d » en réserve...

De son côté le Diablotin faisait succéder les messages laconiques et les provocations...
La journée de vendredi, journée de pluie extrême, ne fit rien pour améliorer les choses.
Au travail, la journée commencée à 7h00 du matin passait au ralenti, de temps en temps, une tentative pour essayer de contacter la Galerie d’Enfer n’aboutissait qu’au répondeur de l’opérateur.

De retour vers la forge vers 19h00, il n’y avait pas de traces du Diablotin, un silence radio habituel de sa part mais qui prenait une dimension stressante face à l’inconnu.

Une re-tentative de coup de fil vers la Galerie d’Enfer en désespoir de cause et, surprise, une voix enjouée et chaleureuse qui me répond.
Les questions fussent, les réponses coulent de source, une mise en confiance se fait rapidement...

Oui, c’est ouvert, quant à savoir ce que sera la soirée, la voix au bout du fil me répond que cela dépend des gens, de l’ambiance, une douce incertitude...

Nous irons donc, nous verrons, regarderons, y mangerons et puis, selon l’humeur, la suite viendra, ou non !

Pendant ce temps, un Diablotin au volant de son bolide a fait irruption dans l’allée, de nouveau des traces sur les graviers, un rugissement discret du moteur.
Comme convenu, elle accède par l’entrée de la forge...
Bougies odorantes et musique classique accompagnent sa progression...

Je l’accueille...
Des cheveux de geai qui coulent en cascades sur ses épaules, un regard luisant et pailleté.
Moi, j’ai déjà ma tenue pour partir, un pantalon de cuir noir épais, un « polo » et mon perfecto accompagné d’une écharpe de soie blanche.
Elle, n’a que son regard...
Une tenue classique mais de grands sacs qu’elle malmène.
Sourire de sa part.
Pendant que je lui prépare une boisson typique de Bruxelles, aromatisée à la cerise sauvage, le Diablotin m’explique son parcours du combattant, de ses recherches...
Je m’attends à tout, la connaissant.
Des « sms » de sa part m’avaient mis sur la piste d’une surprise qui devait me rendre « raide amoureux » d’elle.
Nue, elle se présente à moi et me propose de l’aider à enfiler ce corset de cuir qui met en valeur ses seins.
Délicatement, j’agrafe la fermeture dans le dos de la Demoiselle, l’aide à enfiler ses bas résilles, à les fixer au porte-jarretelles.
Le décor commence à se planter.
Et puis, avec le regard lumineux qui peut-être le sien, elle me propose de m’asseoir dans le salon et d’attendre.
Je m’exécute, un verre de whisky à la main, de quoi me « détendre » un peu.

La voilà qui se présente à moi, telle un mannequin « gothique », elle fait tourner une jupe ample noire, un chemisier transparent de la même couleur...
Je crois que cela est le début et la fin de la démonstration mais voilà qu’elle ressort de la pièce.
De surprises en surprises, elle se change et s’exhibe dans des tenues de moins en moins sages...
Le jupon devient plus court, le chemisier plus ample mais aussi plus transparent laissant apparaître les bouts de seins qui pointent.
Et puis, le coup de grâce...
Elle réapparaît avec une jupe courte en cuir, et un spencer « lacé » du même acabit.
Un look peu sage, une tenue qu’elle m’avait dit qu’elle ne porterait jamais et qui pourtant sur elle, mettait en valeur ses formes loin de toute vulgarité et excès.
Je suis sous le charme du diablotin, je me presse contre elle, la caresse...

Pour touche finale, elle ressort ce collier clouté, un de mes premiers achats, cuir et métal en valeur.
Mais, je sais aussi que ce collier l’incommode car il est large...
Quelques grimaces de sa part me le confirment à nouveau.
Reprenant mon sac à malice, j’y retrouve un collier plus souple, plus fétichiste avec un petit anneau au devant.
Elle l’essaie, tombe sous le charme discret de cette parure qui assure son statut de soumise.

Il est temps pour nous de partir...
J’embarque dans la « navette » mon sac à malices, rempli de quelques-uns de mes jouets les plus « intimes », ceux qui ont une histoire, ceux qu’elle apprécie.

L’autoroute s’ouvre devant nous, direction Bruxelles, Capitale de l’Europe et porte d’accès à l’univers de la Galerie d’Enfer.

Le temps s’écoule en une brève intermède, celle d’une parcelle d’éternité.
Sur la route, je me détends, mes craintes et doutes tombent.
Je suis détendu et à mes côtés, le Diablotin a le regard qui pétille.

Arrivée vers Anderlecht, sortie du périphérique et la « navette » prend une route connue vers la gare du Midi.
Le Diablotin fait son office de co-pilote à sa façon, soupirs et commentaires sur ma façon de conduire dans la capitale jaillissent dans de grands éclats de rire.
Nous avons des techniques différentes, entre sa façon de foncer tel un kamikaze avec son bolide et ma façon plus « nordique » de me frayer un chemin avec calme et dignité, il y a des différences.
De temps en temps un murmure, un grommellement, mais aussi de quoi me donner matière à « réfession ».

Bruxelles, le vendredi soir est un immense embouteillage, les places pour se garer sont rares...
Près de la « Bourse », nous nous engageons dans de petites ruelles pour aboutir près de la « Place du Samedi », lieu où d’après une copie d’un plan « fauché » sur le net, se trouve la « Galerie d’Enfer ».

Ce qui me surprend, c’est l’atmosphère ambiante, car pas un endroit reculé ni une ruelle obscure, mais une maison à la façade ancienne dont le premier et le second étage ont les fenêtres occultées, une maison qui s’est implantée entre des restaurants aux décors clinquants et lumineux.
Des quidams et badaux qui déambulent dans ces ruelles, des touristes aussi, près d’une place dédiée aux plaisirs de la « table » comme seule Bruxelles peut encore proposer.

L’immeuble est en fait deux étroites maisons qui n’en font qu’une, en bas, une baie vitrée donne l’aperçu d’une pièce, « troquet » avec de longues tables de bois, un « bistro » du plus pur style bruxellois...
Sauf que les murs sont décorés de photographies fétichistes qui se mélangent avec un décor digne de Jack O’lantern, squelettes et gorgones, vampires et autres monstres mythiques rehaussent de leurs présences  cette pièce vide ou presque de toute présence.

De loin, Le Diablotin « en » sa tenue hyper-sexy et le Loup observent un couple des plus anonymes qui se frayant un passage dans les pavés de la ruelle, s’approche de l’entrée.
Un bouton appuyé, et une Demoiselle gothic-fashion-victim officiant au comptoir ouvre la porte.
Le couple « lambda », au look des plus anonymes, blouson beige et jeans pour le « mâle », robe à carreau d’un bleu passé pour une « femelle » des plus tristounette...
Je regarde le Diablotin, avec nos tenues...nous nous serions trompés ?

Cependant, à peine devant la porte, la Demoiselle aux cheveux rubis, se presse de nous ouvrir la porte avec un grand sourire...
C’est plus qu’une invitation, nous entrons et découvrons cette pièce...vide !
Derrière le comptoir, deux fenêtres donnent sur une cuisine ou marmitons de noir vêtu s’affairent autour des fourneaux.

Pas de traces de nos inconnus...
Mais un escalier sur la gauche qui est une invite à monter à l’étage.
Un escalier raide, à l’ancienne, une musique d’ambiance « pure-metal », des réminiscences de ma jeunesse, des couleurs criardes et sombres à la fois, des affiches de spectacles, expositions et autres évènements liés au fétichisme et « bdsm », au festival du film fantastique aussi...

Je me sens plus qu’à l’aise, des sentiments inconnus montent en moi, je me fais le coup de la « madeleine » de Proust !
Le Diablotin a les yeux qui fouillent partout, elle aussi semble retrouver des racines dans cet improbable endroit.

Et cela me plait !

Après un premier palier, nous atteignons le premier étage.
Monsieur et Madame « lambda » sont assis à une petite table de bois...
Des tableaux, gravures, et autres objets d’un bric-à-brac érotico-gothic encombrent  cette pièce lumineuse et somme toute plus que chaleureuse.
Un doute quand même surgit quant à la faune qui fréquente l’établissement.
Qui s’est « perdu » dans cet univers, eux ou nous ?
La réponse vient assez rapidement quand au détour d’un bar bien achalandé, j’aperçois deux jeunes femmes de noir vêtues, maquillées et fardées comme des prêtresses d’un culte décadent.
Le Diablotin s’extasie devant les gravures et passe à côté des ces deux personnes qui nous jettent un coup d’½il.
L’instinct du Loup et l’expérience de celui-ci, les identifient, à raison, comme du sexe des anges...
Quelques mots échangés entre-elles, avec des « timbres » plus graves, ôte le doute éventuel.
Le Diablotin ne se doute de rien, elle est fascinée par une sculpture de bois représentant un olisbo chevauché un diable hilare.
En nous deux, l’image d’une visite faite il y a bien longtemps nous revient, celle du musée de l’érotisme et de cette même sculpture qui y trônait.

Derrière le comptoir, un nouvel hôte nous accueille, je reconnais le ton enjoué, un ton rassurant de l’homme d’expérience.
Il nous invite à nous asseoir à une des petites tables qui s’alignent le long d’un mur.
Gravures et autres cordages nous guident vers celle qui nous semble être le meilleur poste d’observation.

Nous nous installons...
Nous observons le couple « lambda » qui assis ne bouge pas, le regard de l’homme parcourt la pièce, celui de sa compagne semble résigné, en attente.
Derrière nous, les deux anges discutent, je reconnais les subtilités d’un accent provenant des terres du Diablotin.
Elle bien entendu, n’a rien remarqué sauf la beauté de l’une d’entre-elle.
Avec un sourire tout innocent, elle me décrit et fait ses commentaires sur le look et l’apparence de cette dernière.
Tout en discrétion, je lui fais comprendre  qu’il y a une « donnée » qu’elle a oublié de « maîtriser ».
Sourire de surprise de sa part...

Nous, mutants de Pluton, sommes à nôtre place ici.

La discussion s’engage avec le « patron » de l’étage, celui qui fait office de Monsieur « Loyal ».
Nous savions que l’on pouvait manger sur place et quand notre hôte nous apporte la carte avec les divers mets proposés, c’est la surprise.
Un panaché d’entrées, de plats et de boissons variées, des prix affolants de légèreté.
Difficile de croire à cela et pourtant nous sommes dans la réalité vraie, un univers bien tangible.

Plus loin, le couple « lambda » continue son attente...
Rien ne se passe, rien ne bouge, ils ont l’air de « s’ennuyer ».
En attente d’un incertain « probable ».

De notre côté, quelques éclats de rire du Diablotin qui s’extasie devant les cocktails offerts.
Un mélange de rhum citron et feuilles de menthe sur un lit de glace vient titiller nos papilles.

Un second couple « lambda » arrive...
Elle, petit tailleur simple beige, cheveux roux coupés court et lunettes rondes à la fine monture de métal, le look secrétaire de direction.
Lui, jean et chemise rayée, la guide vers une table où ils s’assoient face à face.

Le Diablotin en observateur avisé commente cette dernière arrivée.
Difficile d’imaginer que cet endroit est un haut lieu « bdsm », un lieu de « perdition » au vus de la faune qui commence à s’installer.

Nôtre choix se pose quand à ce que nous allons manger, simple mais raffiné, des entrées qui nous servirons de plat principal.
En attendant, nous commençons à fureter ici et là, découvrant coins et recoins de cette pièce où s’alignent les tables d’hôtes.
La musique discrète mais d’un « âge de métal » rythme l’ambiance feutrée.
Nous sommes bien...

Soudain, l’ambiance monte d’un cran quand le Diablotin pousse un « rhaa » de surprise.
Un couple vient d’arriver et se dirige vers les anges voisins.
Un ange blond accompagnée d’une demoiselle aux rondeurs et formes épanouies, tout en tulle vêtu et portant voilette.
La demoiselle dont les rondeurs apparentes sont constellées de tatouages s’installe avec nos charmantes voisines.
La discussion reprend de plus belle à nos côtés.
Je discerne des brides qui me confirment les origines lutéciennes des trois anges et de l’accorte demoiselle.
Le summum de la drôlerie étant qu’un des deux premiers anges ait les mêmes origines culturelles que le Diablotin.
De là à imaginer le Diablotin et l’ange nommé Gwendoline se mettre à chanter des chants polyphoniques en buvant de l’alcool de châtaigne, il y a un pas que je permets de faire en esquissant un sourire, voire un rire discret.

Profitant de l’attente du plat qui se prépare au sous-sol, nous nous levons et faisons un tour de la pièce.
Gravures et autre décorum sans équivoque hantent les murs.
L’occasion pour nous d’observer les divers intervenants.
Un petit groupe de quatre personnes s’est joint discrètement à une table, une mince demoiselle sylphide au look de reine des ténèbres, une « princesse gothique » et trois compagnons qui discutent ensemble au pied d’un escalier.

Shanane et moi savons que cet escalier mène au second, l’étage « interdit »...
Nous y montons, je précède le Diablotin.
Une sensation de fraîcheur, un grenier, des ombres et des lumières.
Un décorum plus intimiste, excentrique, à l’entrée, une grande cage de fer aux barreaux de chaînes dans lequel trône une chaise avec de quoi faire un lavement...
Un peu plus loin une table d’examen gynécologique, ici et là des divans d’un autre âge.
Un peu partout des crochets et autres anneaux, des fauteuils qui annoncent une seconde pièce.
Celle-ci est traversée par une poutre, et surprise plus qu’agréable pour le Diablotin, une croix de Saint-André...
Dans un coin, une cage de fer attend l’ultime petit animal en quête de soumission.

L’ensemble nous semble, désuet mais avec un charme qui nous plait, celui d’un amateurisme au plus noble sens du mot.
Un bric-à-brac comme celui que je peux avoir récolté durant mes voyages...
Tout en finesse et en chaleur pour un grenier relativement frais !
Nos regards se croisent, je trouve dans les yeux du Diablotin l’envie de jouer sans pudeurs.
L’envie ultime, celle qui nous a fait venir ici...

Il suffit pour nous de redescendre vers le premier étage et d’attendre encore un peu...
Un second cocktail accompagne les mets délicieux qui nous furent servis alors.
Le premier couple « lambda » s’éclipse, ils disparaissent...
Qu’étaient-ils venus faire ?
Une énigme, des questions que nous nous posons et poserons encore.

Un autre couple vient au bar...
Tenue noire pour le monsieur, pantalon et pull, longue robe noire fendue pour la dame et veste tombante.
Nos regards se croisent, je sens un plus chez eux, une sensation de déjà vu, le flair du Loup qui reconnaît le regard d’une dominatrice, une classe certaine...
L’envie se lit dans les yeux du diablotin qui remue couteau et fourchette tandis que les anges voisins continuent leurs discussions.
De temps en temps, la demoiselle aux rondeurs tatouées s’exclame sur le manque d’ambiance...

Et pourtant...
Un couple surgi de nulle part, l’homme porte une tenue de cuir  et la femme une robe courte du même genre.
Avec eux...un sac à malice, sac qu’ils déposent près du bar.
Un sentiment se renforce entre le Diablotin et moi, nos regards s’enflamment, l’envie vient et monte.

Mais aurons nous le courage, allons-nous franchir le cap, que risquons-nous, quelles sont les règles ?
Heureusement, le serveur du bar, en hôte parfait, nous rassure à nouveau...
Tout est permis, c’est nous qui faisons le spectacle...
A lui de gérer notre éventuelle tranquillité si il le fallait.

Les yeux du Diablotin pétillent...
Le pina-colada qu’elle a bu a achevé de la détendre.
Détendu, nous commençons notre ascension vers cet enfer qui semble être fait pour nous.

Cette montée de deux amants vers ce lieu se fait presque main dans la main.
Le Diablotin me précède et je la guide vers l’étage.
Arrivé dans l’entrée, nous entendons des bruits de voix...

Petit moment d’incertitude vite balayé quand nous voyons un ange blond et la joviale demoiselle voilée qui font quelques photos du décorum.
Nous passons l’un à côté de l’autre, tout en discrétion.
Ils s’éclipsent, nous sommes seul...

Doit-on attendre, doit-on commencer, pas de règles que les nôtres en finalité.
Je conduis donc la Demoiselle vers la seconde pièce.
Là, en douceur et malgré la fraîcheur du lieu, je l’aide à se dévêtir.
La jupe en cuir, rejoint le spencer sur un canapé proche.
Il ne reste plus que son grand chemisier transparent que je déboutonne doucement.
Shanane est devant moi, presque nue, ce qui ne fait qu’augmenter la charge érotique de son image.

Au centre de cette pièce, se trouve une poutre à laquelle se trouve entrelacée une chaîne...
Un univers connu du Loup, ces jeux avec des poutres et autres liens.
Un univers des plus plaisants pour le Diablotin.
Au poignet de celui-ci, je fixe les menottes de cuir, compagne de nos jeux depuis quelques années.
La chaîne qui les relie passe dans un maillon de la poutre, le Diablotin est presque suspendu tant ses bras sont étirés.
Sa fière poitrine se met naturellement en valeur, sur son visage je lis de la joie et du contentement.

Prenant mon martinet, celui fabriqué de mes mains, un bel objet souple et mordant à la fois, je commence à flageller la demoiselle.
Ses fesses, ses épaules ne sont par épargnés par le doux frôlement des lanières de cuir fauve.
Des frissons de plaisir parcourent le corps du diablotin, elle sourit, elle se pâme...

Une soudaine idée me vient, lui bander les yeux, ne lui laisser que l’occasion pour elle d’ouvrir ses sens, ceux de l’ouïe et de l’odorat.
Je le lui propose et elle accepte promptement.
Prenant mon écharpe de soie blanche, je lui bande donc les yeux.
La voilà presque nue, attachée à une poutre dans un lieu ou tout peut arriver.
Victime aveugle mais consentante de plaisirs à venir.

Le martinet reprend sa valse de plus belle, il parcoure et fouette ses chairs avides de sa morsure.
Shanane se tord de plaisir, elle tourne comme une toupie au bout de la chaîne à laquelle elle est suspendue, parfois, elle éclate de son rire enjoué.

Une sensation bizarre me vient, une impression d’être épié...
Près de la porte d’accès de la seconde pièce, je vois la demoiselle du second couple lambda, celle au look de « secrétaire de direction » qui nous épie, l’½il vif.
Un sourire sur son visage me confirme que la vue du Diablotin se faisant fouetter la stimule.
Je continue cependant quelques minutes quand une autre idée me vient à la tête.
D’un geste discret, j’invite donc la « belette » à se joindre à nous ou tout au moins à toucher le corps du Diablotin.
Elle s’exécute avec une rare célérité...
Sur la pointe des pieds, elle s’approche et tandis que je m’éloigne un peu du Diablotin que je caressais, elle prend le relais avec ses doigts...
De longs doigts minces, terminés par des ongles plus que manucurés...
Le choc et la surprise se lise sur le visage du Diablotin qui tombe en extase devant les caresses et autres frôlements de la « belette ».
Shanane qui avait toujours émis un doute sur les sensations qu’une femme pouvaient donner à une autre et surtout à elle, voit ses certitudes s’effondrer.
La demoiselle joue diaboliquement avec les courbes et les rondeurs du Diablotin.
Moi, je m’essaie à prendre le bout des seins de Shanane, tellement excités qu’ils pointent fièrement.
Mes crocs parcourent des « cerises » prêtent à être croquées...
Je suce, tète et mordille tandis que la « belette », caresse, palpe.
D’un geste de la main, je l’invite et lui offre un des seins qu’elle gobe.
Tout deux occupés à la téter, le Diablotin tombe en extase devant cette sensation inconnue d’elle.
Elle s’abandonne encore plus quand soudain, la « belette » lui mord le bout des seins...sensation nouvelle pour elle, différente des crocs du Loup.
Extase et pamoison...
La « belette » s’éclipse soudain tout en laissant comme souvenir une retentissante claque sur les fesses du Diablotin.

Je me penche vers Shanane et commence un rapide interrogatoire.
-Alors, il ou elle ?
-Sais pas me répondit-elle dans un murmure, trop bien...
-Cela t’as plu ?
-Oui, trop fort...

De nouveau cette sensation de ne plus être seul.
Un homme nu vêtu d’un harnais de cuir vient de rentrer dans la pièce et tout en se caressant le sexe, se colle contre la croix de Saint-André.
Il a le regard qui brille et au final, sa présence ne me gêne pas.
Elle serait même un plus aux sensations que nous vivons, Shanane et moi...
Je recommence à la caresser et puis, à nouveau commence à refouetter la demoiselle avec mon martinet.
Elle tourne et se love autour de la chaîne qui pend de la poutre, elle éclate de rire, du plaisir, un bonheur à la voir comme cela...
Et à chaque éclat de rire, le sourire vient sur le visage lumineux de notre voyeur.
Celui-ci se caresse et se retrouve rejoint par un autre homme, vêtu d’un costume qui doucement se dévêt et s’installe dans un canapé.
Il se caresse tout en observant le Diablotin qui s’agite dans de grands éclats de rires, d’hurlements de plaisirs et de soubresauts d’extase.

Mes craintes et appréhensions s’effacent devant ce spectacle des plus stimulants.
Je murmure à l’oreille du Diablotin aveugle :
-« Si tu savais ce qui se passe... »
-« Oui... »
-« Nous ne sommes plus seul, de petits yeux nous observent. »
-« Encore... »
Elle termine sa phrase dans un murmure extasié.
De nouveau, elle se tord autour de la chaîne qui pend.

Les minutes passent, les deux pièces se remplissent, des spectateurs au début...
La fière dominatrice et son soumis observent la scène, imperturbable.
Elle lui caresse le bas ventre, lui regarde Shanane se faire fustiger.
Le couple de cuir vêtu entre dans la pièce, les cris et hurlements de Shanane semblent les troubler...
Après un bref conciliabule, ils vont dans l’autre pièce.

Dans cette autre pièce, j’entends soudain des cris et des claquements.
Intrigué, je laisse quelques instants le Diablotin tournoyer dans les airs, spectacles affriolants pour les voyeurs excités.
Dans la première pièce, je retrouve la « belette », dénudée qui offre son postérieur aux caresses vives de son maître.
Celui-ci fait claquer la paume des mains sur ses fesses, elle, hurle, crie et se trémousse.

Le couple de cuir vêtu, installé, quant à lui, déballe des cordages et autres liens divers.
L’homme commence à mêler et entremêler les cordes sur le cops dénudé de sa soumise qui devient une ½uvre d’art...
L’impression d’esthétisme me laisse de glace...
J’ai du mal à reconnaître de la chaleur dans ce qu’il fait si bien.
Le « maître des cordes » fait son ½uvre de façon méthodique, pas de sentiments, ni d’impression de plaisir dans ce qu’il fait.

Moi, je retrouve la chaleur et les courbes d’un Diablotin qui se presse contre moi encore plus fort, tant son excitation est grande.
Je la caresse, alternant le martinet et mes doigts qui frôlent son corps.

De nouveau changement d’ambiance quand la « belette » arrive dans notre pièce, guidée par son maître.
Il la dirige vers la poutre qu’elle enlace fortement, collant son corps nu et ses petits seins au corps du diablotin surpris par ce contact encore plus inattendu.
Leur corps se frottent l’un contre l’autre, chienne et femelle à la fois, elles se donnent du plaisir en se frôlant plus qu’intimement.
Le maître de la « belette » la caresse, alternant fessées à des massages plus intimes.
Moi, je caresse le sexe du Diablotin, un sexe humide dans lequel sa marque d’appartenance se tourne et se retourne sous mes doigts.
Shanane se pâme, son excitation est à son comble, les spectateurs et autres acteurs retiennent leur souffle devant l’image de ces deux femelles qui s’essaient à jouir devant leurs maîtres amants.  

La « belette » est suspendue aux poignets et à la chaîne qui lie le Diablotin à la poutre, je sens en cette première une rare excitation.
Elle se frotte, se colle à Shanane qui se laisse bercer par le rythme lancinant des coups de rein de la femelle qui se colle à elle.
Ce ne sont que gémissements et soupirs de plaisir d’un côté comme de l’autre.
Autour de nous, les spectateurs jouissent d’un rare spectacle authentique.
La « belette » se penche alors vers le bassin de Shanane, ses mains descendent le long de son visage masqué et suivant les courbes de ses seins, finissent sur ses hanches.
La demoiselle recule alors sa croupe et a demi pliée offre à son maître son derrière.
Celui-ci arrête de la caresser intimement et commence à asséner de multiples claques sur un postérieur qui remue dans tous les sens.
Les petits seins pointus de la demoiselle se secouent au rythme transcendant des hanches du Diablotin mêlé à celui de la fessée reçue.

L’ambiance change alors quand surgissant de nulle part, un trio surgit.
Une « bimbo » blonde accompagnée de deux amants du moment qui ont décidé de lui montrer que le « bdsm » n’est pas de la « torture »...
Robe blanche presque virginale et costumes de soirées font donc leur apparition dans cet enfer de lubricité.
Malheureusement, l’un des deux hommes, celui qui a introduit le couple fait preuve de peu de discrétion quant aux commentaires, il parle et gâche le moment.
D’un regard et d’un geste, je lui fais comprendre qu’il doit se taire.
Ce qu’il fait...
Le Diablotin quant à elle est, semble-t’il, redescendue sur terre...

La « belette » s’éloigne avec son maître vers la première pièce, la « maîtresse » et son amant continue imperturbablement ses caresses auprès de celui-ci, les voyeurs quittent cette partie du grenier.

C’est le moment des caresses en douceur pour le Diablotin qui transpire de plaisir.
Autour d’elle flotte encore le parfum de la « belette »...
Je lui parle à l’oreille tel un petit animal que l’on veut apprivoiser.
Des mots d’amour auprès de Shanane qui exprime son plaisir, sa plénitude, son envie de recommencer.
Je prends ses seins en bouche, je les tète et gobe à nouveau, elle avance son bassin vers moi...
De nouveau le plaisir monte en elle.
Longuement...
Sûrement...

Je me décide alors de délier la Demoiselle, car quelques grimaces apparaissent sur son visage.
La « belette » s’est tant et si bien suspendu au Diablotin que les poignets de celle-ci sont douloureux.
Je me colle à elle, la caresse plus intimement.
A côté d’autres bruits apparaissent...
Prenant le Diablotin par la main, je la guide se frayant un passage dans les spectateurs.

Le « maître des cordes » continue de faire ses n½uds sur sa soumise.
Je décide de faire profiter du spectacle le Diablotin qui ne fait que sentir et entendre depuis un certain temps ce qui se passe autour d’elle.
D’un geste délicat pour ne pas tirer sa chevelure, je défais les n½uds de son bandeau.
Elle regarde éberluée autour d’elle, se presse tendrement contre moi.
La « belette » est avec son maître, dans un fauteuil, ils assistent au spectacle.
Le « trio » est assis jusqu’en face, celui qui émet des commentaires, se fait menacer d’être puni par la « belette » qui s’emporte vivement sur celui-ci.
Son maître s’approche de la « bimbo » qui a remontée sa jupe blanche et laisse apparaître un sexe épilé.
Ses compagnons, la caressent tandis qu’au loin, le « maître des cordes » continue imperturbablement son travail de « shibari ».

J’échange quelques commentaires discrets avec le Diablotin qui ne trouve pas excitant la façon de procéder, trop mécanique et froide, du  « maître des cordes ».
Elle et moi sommes sur la même longueur d’onde, loin de nos envies et de certains jeux de cordes que nous avons tentés.
La froide esthétique de ces cordes blanches qui enserrent la soumise qui s’offre à nos regards, glace un peu l’atmosphère.
Le « maître des cordes » s’affaire a lover et délover les liens mais au final, quand la demoiselle est « bondagée », il la courbe vers une table d’examen gynécologique offrant ainsi à nos regards son postérieur.

Tout aussi mécaniquement, sur un rythme monocorde, il commence à la fesser...
Le « clap-clap » n’émeut en aucune façon le public tout occupé à jouer avec la « bimbo » qui s’offre aux regards et caresses des participants.
Un regard déconcerté du Diablotin me pousse à la reconduire vers notre lieu de jeu.
La croix de Saint-André trône devant nous...

Je sais que Shanane a toujours fantasmé sur l’idée de se faire attacher sur ce type de croix.
L’occasion est vraiment trop belle, et avec l’aide de mes menottes, je fixe les mousquetons aux anneaux de la croix.

Le Diablotin fait donc ses premières armes sur cette croix.
A nouveau le martinet commence sa danse légère, reparcourant le corps du Diablotin qui rougit sous les frôlements accentués des lanières.
Sa peau rosit de plus en plus, elle se strie enfin de mes marques.
De nouveau le Diablotin se tord dans tout les sens et son rire cristallin résonne dans la pièce désertée...
A nouveau des bruits de pas et des personnes qui nous entoure.
Je fustige la demoiselle qui cherche la morsure du martinet.
Je me presse contre elle pour goûter à la chaleur de ses seins, à ses tétons brûlants...
Autour de moi, des hommes se caressent.
La « belette » a refait son apparition, presque nue, elle est à quatre pattes sur un fauteuil voisin, elle regarde le Diablotin qui s’extasie.
Je ne saisis pas l’invitation muette que la « belette » me fait...
Une erreur de ma part.

Au loin, le « clap-clap »  monotone continue, je me détourne quelques instants du Diablotin pour jeter un coup d’oeil.
Dans la pièce d’à coté le « maître des cordes » continue à fesser mécaniquement sa soumise qui se penche vers une chaise gynécologique.

Ma vision est interrompue par un bruit d’enfer et une exclamation de surprise...
Je me retourne pour voir le Diablotin qui essayant de se suspendre à la croix de Saint-André découvre que celle-ci est « mobile », « démontable » pour pouvoir être disposée ou l’on veut.
Un Diablotin portant sur son dos une croix de Saint-André, image d’un plus grand comique qui nous fait éclater de rire.

Cela suffit à refaire tomber la tension...
Shanane me regarde avec son regard coquin et me dit dans un murmure :
-« Soif... »
C’est ainsi que la revêtant de sa chemise en tulle, nous redescendons vers le premier étage.
Le temps d’une pause avant d’autres moments plus intenses et plus intimistes.


Nous sommes accoudés au comptoir, le quatuor des anges continue sa discussion entamée depuis des heures.
Elle est vive, enjouée, des brides de potins divers sur des évènements vécus ou à venir.
Le Diablotin a le regard qui brille avec toujours autant d’intensité.
Le « Monsieur de fursac », celui qui était venu assister à nos premiers jeux, avale son énième whisky.
Détendu, il observe les gens autour de nous, tout comme nous.
L’ambiance est chaleureuse, une atmosphère dédiée à des vices et supplices et autres doux tourments.
Une eau pétillante pour le Diablotin (l’animal aime être hydraté régulièrement, une histoire de chaudière interne...) et un coca pour le Loup (celui-ci mélangé avec le chocolat sont sources de rondeurs évolutives...) nous désaltèrent.

Au loin, nous entendons le rythme du « clap-clap »  du « maître des cordes ».
Pas de gémissements ni autres cris que ce bruit mécanique.

Shanane se plaint de douleurs aux poignets, il est vrai que la poutre était haute, que la « belette » s’est jetée à corps perdu sur le Diablotin, s’y agrippant et s’y suspendant tant bien que mal.
Et puis, il y a un détail qui nous apparaît à la vue du cadran de ma montre...
Monté vers 23h00, il est 1h00 du matin passé...
Deux heures passées dans le second étage, un moment qui nous a semblé mentalement si court et qui physiquement a laissé ses traces.
La Demoiselle a été déconnectée, son corps porte des marques rougeâtres qui restent imprimées sur sa peau, ici et là ses seins sont stigmatisés...
L’ensemble est d’un rose attendrissant, une légère rougeur qui persiste.

Nous avons tout deux du mal à saisir cette notion de temps « arrêté », de « dépassement de soi ».
Nous vivons comme dans un rêve, un rêve de jeux plus intenses et de jeux plus intimes.

L’envie d’elle monte en moi...
Une envie de la prendre, de lui faire l’amour encore plus intensément, une envie qui ne tient qu’à quelques marches.
Le regard qu’elle me lance ne fait qu’accroître cette envie.

De nouveaux, nous nous engageons vers le second, vers un enfer de doux tourments.

La montée vers le second est ponctuée par le « clap-clap » qui ne cesse pas.
Dans la première pièce, il ne reste plus que le « maître des cordes » qui s’évertue à fesser sa soumise qui ne marque aucune émotion, pas de douleur, pas de plaisir...
Le public a déserté la pièce, « belette » et son compagnon ont disparu, de même que le trio...
Dans la seconde pièce, celle de la croix de Saint-André, la « dominatrice » et son compagnon jouent intimement.
Le tailleur qu’elle portait est tombé il y a bien longtemps, un filet transparent au dos lacé ceinture son buste.
Lui est nu, il rampe à ses pieds, se colle à elle...
Elle le conduit à quatre pattes vers la cage entre aperçue dès notre première visite, une gage basse dans laquelle il essaiera en vain de s’introduire.
L’homme est bien trop grand pour cet endroit plus destiné à accueillir de petits animaux du genre « femelle »...

Moi, j’enlève le chemisier noir du Diablotin, ses seins mouchetés réapparaissent, elle pousse son grognement feulement si caractéristique, une marque de réprobation qui est souvent signe d’acquiescement...
Paradoxe de cet animal, femme d’eau et femelle de feu...

Le couple qui est avec nous, change de jeux, lui s’assied dans un des fauteuils, elle, retroussant sa longue jupe fendue, s’empale sur son sexe.
Elle commence de doux mouvements de va et vient...
Il s’agrippe aux accoudoirs du fauteuil, elle lui montre ses petits tétons qui pointent.

Je sens la croupe du Diablotin qui se colle contre mon bas ventre.
Je recommence à jouer avec son sexe, je masse ses courbes, j’introduis mes doigts dans des recoins humides et chauds.
Shanane se penche en avant, ses bras se tendent vers un canapé ou elle s’arc-boute m’offrant la vision de ses rondeurs.

Près de nous, la « dominatrice » a changé de place, assise dans un fauteuil, son « amant-soumis » lové à ses pieds, se caresse en ne perdant rien du spectacle que nous lui offrons.

En douceur, je m’introduis dans le sexe de la femelle qui s’offre à moi, impudique en diable, soumise en femelle, une position qu’elle adore.
L’intensité est extrême, j’intensifie mes coups de reins.
J’entends les gémissements du Diablotin qui se mêlent aux râles du « soumis » qui se masturbe au pied de sa maîtresse.
Le rythme augmente entre elle et moi, je sens le plaisir qui vient, un plaisir mutuel, intense.
J’exhale mon désir en elle, son corps se trémousse, je jouis...

Le temps s’arrête, je reste en elle, je sais que c’est une sensation que beaucoup de femmes aiment, cette persistance du « moment », une « éternité » provisoire.
Doucement, la nature reprend ses droits...
Je me retire lentement, à côté de nous, l’homme a joui sur les chaussures de sa maîtresse.
Ils se retirent doucement et discrètement de la pièce.

Il n’y a plus qu’elle et moi.
Le Loup et le Diablotin associés dans un moment intense, un moment rêvé...

Elle se redresse, se colle à nouveau à moi, grognements de plaisir en elle, envies nouvelles en moi.

Je la guide vers la chaise gynécologique, elle me regarde avec une lueur des plus inspirées et avec mon aide, s’y installe.
C’est une chaise qui a « vécu », un des étriers pour que les demoiselles puissent mettre leurs pieds marque son absence.
Le dossier d’un fauteuil promptement amené, fera l’affaire, il faudra simplement que le Loup empêche le dossier de ce fauteuil de bureau, de se tourner et détourner au risque de recréer une situation tragi-comique inhérente parfois à nos jeux.

Remontant les mains vers le haut de la chaise, le Diablotin s’abandonne à mes caresses.
Mon fluide s’est mêlé à ses sucs, lubrifiant son sexe avide de nouvelles sensations.
Je joue à nouveau avec son anneau, sa marque, coups de langues, étirements légers pour lui faire pousser des petits cris.
Les yeux mi-clos, elle ne remarque pas l’arrivée d’un nouveau spectateur qui contemple le corps qui s’abandonne tout en se caressant.
Je n’ai ni gêne, ni honte, ni craintes...
Une excitation qui me pousse à être plus entreprenant pour elle comme pour moi.
Des doigts qui fouillent un peu plus intimement ses chairs, une envie de la remplir pleinement.

Nous avons déjà abordé ce type de jeux, dans des moments d’excitations intenses, remplir son sexe de mes doigts, de ma main, le combler et la transformer en marionnette vivante.
Cela demande du temps, une détente de la Demoiselle, l’envie aussi de sa part...
J’ai toujours une appréhension, celle de l’étau de son bassin qui se resserre sur mon poignet...

Mais là, la position d’offrande qu’elle a prise, le mélange subtil de nos humeurs, me laisse entrer en elle d’une délectable façon.
Elle ouvre sa corolle devant mes doigts, ceux-ci s’introduisent au plus profond de ses chairs.
Du plaisir en flots continus, submerge la Demoiselle, quant à moi, je me laisse à jouer avec ce corps qui réagit à chaque mouvement de mes doigts.

L’homme qui nous regarde continue son incessant mouvement du poignet, Shanane, les yeux mi-clos l’aperçoit, sourit et se replonge dans ses instants de plaisir.
Le Loup quant à lui continue à jouer avec ce corps qui s’offre à lui, lentement et sûrement, longuement...

De nouveau le plaisir submerge la Demoiselle, un râle, une expression de plaisir, la lutte du Loup sur une chaise de bureau qui joue «  la fille de l’air ».

Le calme revient...
Plus de voyeur, plus de « clap-clap », la sérénité...

Sur un petit nuage, nous nous rhabillons, contemplant le décor de nos jeux, une envie de continuer mais ailleurs, dans « notre » ailleurs.

Nous redescendons vers le premier étage, le Diablotin a encore émis des avis sur la sécheresse de son gosier...
Il fait beaucoup plus calme, les quatre personnes attablées au pied de l’escalier sont toujours là, trois hommes et une « princesse gothique », des « voyeurs de l’ouïe » qui ont profités de chacun de nos cris et hurlements.
Un signe de tête d’acquiescement  de leur part nous confirme l’intérêt qu’ils nous ont porté de loin.

Du groupe des anges, il n’y a plus que Gwendoline qui s’est accoudée au bar en compagnie du  « Monsieur de fursac » qui essaie d’entamer la conversation vis-à-vis d’elle, lui offrant au hasard de boire un whisky.

Un nouveau couple de noctambule s’attable, j’ai le temps d’apercevoir la jupe de cuir de la demoiselle qui se blottit contre son amant.
Lui, la caresse de temps en temps sous la table.

Nous commençons à bavarder avec le patron du bar, une discussion joviale, je remémore les endroits disparus, une longue liste de lieux clos et fermés, un désert selon le gérant.
De fil en aiguille, la conversation passe sur Gwendoline et Shanane qui se retrouvent comme « complices » du même pays.
Rires et échanges sur leur vécu commun, les endroits de villégiatures et autres potins de méditerranée...
Echanges d’adresses, de mails aussi, je devine que l’invitation est lancée, pour un autre temps, un autre lieu.

La « princesse gothique » vient passer près de nous, elle nous frôle, reste un moment, le regard insistant...
Encore une « invitation » subliminale, je crois qu’avec le temps, et le passage après de son compagnon près de nous, le regard tout aussi insistant que des opportunités ont été créées.

Il est vrai qu’il ne reste que nous comme « joueurs »...

A la table d’à côté, l’homme se lève, laissant apparaître sa femelle qui impudique exhibe son sexe épilé sous une jupe de cuir relevée.
Un regard dans lequel j’aperçois de l’envie du désir...

Je sais maintenant qu’au final, nous avons été sollicité de part et d’autres, que notre couple a attiré les regards et les envies.
Nous sommes déchaînés en nous enchaînant...
Et si des craintes d’aller trop loin avait été émises par le Diablotin, c’est en fait moi qui ai été un « frein » salvateur aux flots d’envies qui se sont écoulés du petit animal.

Nous quittons à regret cet endroit magique, il est trois heures du matin, l’envie est toujours en nous...

Le Diablotin est serein, elle me dit son impression de non fatigue, sa forme du moment.

Elle ne sait pas que la soirée n’est pas terminée...
Dans une ville en ébullition, nous rejoignons la navette anonyme.
Direction les territoires obscurs...
Par Grand Nord - Publié dans : 2- Mes témoignages...
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