14- Nuit d'Aout à Bruxelles...


Crédit image :  Anthony Berthaud http://www.lagalerie.be/anthony/

Nuit d’Août à Bruxelles.

Il y a de cela quelques années, j'ai été à un seuil crucial de mon existence, une situation très pénible à vivre, une situation aliénante...
Par chance, cette situation s'est améliorée et en finalité, tout est presque revenu à la normale...
Mais, il y avait encore en moi des choses qui me rongeaient, de la colère, de la rage, de la haine...
Des démons intérieurs...des vrais...

Par pulsion, je partis un soir d'Août, rejoindre la grande Métropole du Grand Nord.
Là, dans le quartier du même nom, il y avait des dominatrices qui officiaient.
L'une d'elle, attira mon regard, non par sa beauté, elle était une femme d'un certain âge, mûre, mais par l'intensité de son regard et par le fait que la domination était pour elle, un art de vivre.
Son studio était une véritable perle pour les amateurs éclairés, accessoires et jouets divers trônaient un peu partout, revues du genre étaient étalés, et sa tenue de cuir était des plus troublantes.
Ce fut mon premier contact avec elle...
Il y eu d'abord une discussion, quelque chose où je pouvais parler de mes choix, de mes désirs, de mes peurs, de mes angoisses, un confessionnal en fait...
J'étais assez joli garçon mais, mes désirs étaient déjà bien plus loin que ce qu'une fille de mon âge pouvait m'offrir...
Et ma vie d'adolescent avait été trop intense pour laisser des moments pour pouvoir oser aller plus loin avec ces filles.
Maintenant, comment choisir, trouver une dominatrice, je ne sais pas...l'instinct, la chance...
Des détails troublants, un regard qui en dit long, le désir réel que l'on peux y voir, désir différent du regard bovin de certaines "pseudo dominatrices"...
Ce sont des femmes qui vivent pour cela, qui y trouvent du plaisir comme cette dominatrice que j'avais rencontré.
On a passé un long moment à discuter, assis l'un à côté de l'autre sur un lit.
Puis, elle m'a demandé d'aller me déshabiller et elle s'est absenté quelques instants, de nouveau l'attente, un facteur commun semble t’il...

J'étais nu, offert et attendant, je tremblais sur mes jambes, la tension probablement.
Elle revint, elle avait changé de tenue, de sa tenue de cuir d'amazone, elle avait maintenant un ensemble en cuir telle la reine victoria, une tenue fantastique, une robe ample, un corset et une collerette assortie, mélange de cuir, de dentelle...
Ce qu'on peut trouver parfois sur des revues d'art et qu'elle portait là devant moi, un choc, le rêve...
Elle tourna autour de moi, pour se montrer, s'exhiber, mon désir était en train de monter.
Puis, elle me dit de me mettre à quatre pattes sur le lit, je m'exécute, là j'entends des bruits métalliques, des chaînes...
Je sens qu'elle me prend les chevilles et qu'elle les entrave avec force, puis le contact de ces chaînes, de ce harnais qu'elle est en train de me fixer, ses mains qui me prennent les poignets, cet odeur de cuir, son souffle sur mon corps qui tremble de plus en plus...
Elle commence à jouer avec ce corps qui lui est offert, elle me palpe, me tâte, force ses gestes, me caresse,...
Elle connait mes soucis, ma colère, par finesse, par maîtrise de son art, elle parvient à me faire monter ce qui est au fond de moi, cet ensemble de pulsions qui m'agitent...
Ces gestes deviennent plus précis, elle s'attarde sur mon derrière, ses caresses deviennent plus pénétrantes, plus intrusives.
Je ne résiste pas, c'est nouveau pour moi, inattendu ou peux t’être pas...
Je me laisse faire, elle insiste, s'attarde et me masse avec du gel.
Le "scénario", son "scénario" se met en place...
Je m'ouvre, je me détends et j'attends...
Je me sens homme et femme à la fois...
En attente de ce moment redouté, ma première pénétration anale...en tant que receveur.
Il y a eu un temps pour les paroles, il y a un temps pour le silence.
J'entends son souffle rauque dans mon dos, il s'accélère aussi, prend t’elle du plaisir, j'y crois.
Je sens que quelque chose s'introduit en moi, je m'abandonne dans la tête mais mon corps résiste encore, il se refuse et puis, il cède doucement, il s'ouvre au passage de cet objet tellement inattendu.
Je sens le va et vient léger, en douceur, cela me fait mal mais je veux continuer, je veux aller jusqu'au bout.
De son autre main, elle me masse le sexe, celui-ci est dur, gonflé, mais la douleur de la sodomie annule la montée de la jouissance, une façon de faire durer le plaisir.
Cela dure un instant, je ne sens pas de plaisir à proprement dit par le fait d'avoir été sodomisé, mais c'est l'abandon, le fait d'avoir été plus loin que mes limites qui m'apporte déjà du plaisir.
Elle retire ce sexe artificiel, et je me redresse sur les genoux...
J'ai des crampes au niveau des reins...
Elle me demande de me lever, et de m'agenouiller près d'elle.
D'un geste "magique", elle dégrafe son jupon de cuir et le jette sur le lit.
Elle est là, pas forcément belle mais majestueuse et rayonnante.
Elle me prend la tête et me l'applique contre son sexe.
Je commence à la lécher, par petits coups de langue, subtilement, j'essaie de lui donner du plaisir.
Je sens son corps réagir à ma passion, elle qui en a vu tellement, faibli...
Quand à cette dominatrice qui "s'abandonne" à mes coups de langue, je sens que son sexe s'humidifie de plus en plus...

Elle me repousse la tête et me regarde bizarrement.
Prêt de son boudoir, elle prend un paquet, une cape en vinyl noir qu'elle étend par terre, elle m'ordonne de me coucher sur le dos et vient s'accroupir sur mon visage.
D'instinct, je lui redonne des coups de langue mais tel n'est pas son but...
Je suis allongé sous elle, mon nez est collé à son sexe, je sens quelque chose de chaud qui coule sur moi, un bruit bizarre, une odeur âcre...
De nouveau, je me laisse aller, une nouveauté...surprenante...elle me connait si bien par la conversation que l'on a eu, qu'elle va me chercher dans mes derniers retranchements, mes derniers tabous.
Et je sens sur moi une cascade dorée qui s'écoule...
Cela dure une éternité, ou un court instant, et je me retrouve glacé, tremblant, elle se retire de mon visage.
Elle me montre le cabinet de toilette et me dit d'aller me laver.
Je m'applique, l'eau du robinet est froide, je tremble...
Puis, je reviens à elle...
Elle m'attend devant une porte dissimulée derrière un rideau de velours rouge...
Elle l'ouvre, j'entre dans le saint des saints, son donjon...

Grand Nord  Mars 2007