Textes 1 - La ceinture...
La ceinture.
Il faisait très chaud en cette fin d’été de l’an de grâce 1095, le temps est à l’orage.
Mina s’est éloignée du campement de bohémiens qui vient juste de s’installer dans une clairière de la forêt de Contrevent.
Quelques gouttes de sueur roulent sur la peau, un goût salé lui vient à la bouche quand une goutte touche le bout de sa langue gourmande.
Les sens aux aguets, elle devine au loin le bruissement de l’eau vive qui ruisselle.
Avec la souplesse et la féminité qui est sienne, elle s’approche et découvre derrière un bosquet de jeunes bouleaux, l’onde claire et limpide.
Sans s’entourer d’une pudeur inutile, elle enlève son corsage et son jupon, laissant entrevoir sa peau mate, ses formes juvéniles et sa poitrine aux tétons foncés.
Elle s’accroupit près du bord du ruisseau et doucement commence à faire couler l’eau fraîche sur ses courbes.
Elle apprécie le contact glacé de l’onde qui tout en la faisant frissonner s’écoule sur ses courbes.
La pointe des seins se durcit au contact de l’eau, son corps appelle une caresse plus intime.
La main descend vers un pubis gourmand des plaisirs de la chair.
Se redressant, elle s’appuie sur le tronc d’un hêtre, se caressant d’une main et pinçant les tétons de l’autre.
Elle aime cette douleur qui accompagne les vagues de plaisir qui la submerge.
Le plaisir monte en elle et lui fait oublier toute prudence.
Soudain, les buissons s’écartent et une petite troupe d’hommes en armes se précipite sur elle.
Elle réagit avec la vitesse d’un animal pris au piège, elle se jette sur ses vêtements, essaie de prendre la dague qui y est caché mais c’est trop tard.
Un des hommes l’a fait trébucher et elle se retrouve bientôt pieds et mains liés.
Elle aura essayé de mordre ses agresseurs qui lui auront mis un bâillon.
Mina écume de rage mais se surprend à attendre le moment où les hommes vont la forcer et prendre leur plaisir.
Rien ne se passe, bien sûr, elle voit le regard d’envie qu’ils lui portent, surprend les rires gras et les commentaires mais pas un geste vers elle.
Un des hommes, le chef, semble-t’il, ordonne qu’on lui bande les yeux.
Un bout de tissus malpropre lui fait perdre le sens de la vue, l’obscurité tombe.
On la soulève et elle se retrouve sur l’épaule d’un des gardes et jetée comme un sac sur le travers d’un cheval.
La troupe s’en va…
Mina se demande à quel destin elle est vouée.
Un galop effréné, son corps repose à cru sur le destrier, une odeur forte de cuir, le contact du métal aussi, le trouble qui la surprend de nouveau.
Le petit groupe de cavaliers s’enfonce dans les sentes de la forêt de Contrevent.
Après un certain temps, le groupe ralentit, des cris fusent, des bruits de chaînes, une herse qui se soulève, l’écho qui résonne entre les murs du pas des chevaux.
Une sensation de fraîcheur aussi qui se glisse le long de ses épaules.
Elle devine qu’elle est arrivée à destination mais où ?
De nouveau la voilà portée comme un sac sur l’épaule d’un soudard.
Elle sent la fraîcheur qui la glace, la gèle…la voilà embarquée dans un couloir.
Des marches, un escalier, elle descend, le froid devient glacial, l’humidité se glisse de plus en plus dans la chair.
Le bruit d’une lourde porte qui s’ouvre et elle est jetée sur le sol, sur des fourrures, ce qui amorti le contact un peu rude avec le sol.
Elle ne peut que se recroqueviller et attendre l’instant d’après…
On lui arrache le bandeau, ses yeux s’accoutument assez vite à la pénombre et elle parcourt du regard la scène qui s’offre à elle.
Le chef des gardes, à ses côté, torse nu, portant un tablier de forgeron, un homme portant une cagoule de cuir, un bourreau…
L’effroi s’empare de Mina !
-Ne crains rien, bohémienne, tu ne risques rien si tu fais ce que l’on ordonnera.
Ces mots dits par une voix féminine sont saugrenus dans un tel lieu.
Mina se retourne et voit une noble dame vêtue d’une longue cape.
-Si je t’ai fais amener ici, « Mina la bohémienne », c’est que ta réputation de voleuse est bien connue de tous.
J’ai besoin de tes services et tu ne peux me le refuser.
Mina ne comprend pas sur le coup mais la situation est tellement grave, qu’elle se tient coi et écoute.
-Je suis l’épouse du Comte de Valenrie, mon époux va bientôt partir pour les croisades et toi seul peux m’aider.
Regarde !
La châtelaine laisse tomber la cape laissant apparaître un corps dénudé dont la taille et le sexe
sont enfermés par une ceinture de métal poli.
-Mon mari, a fait fabriquer par un habille orfèvre maure, cette ceinture pour préserver ma vertu…
En fait, c’est une cage qu’il m’a offerte.
Nul ne sait l’ouvrir, le métal utilisé par cet artisan provenait d’une pierre céleste et rien ne peut le griffer ni l’entamer à froid.
Je suis condamnée à porter ceci et je ne le veux pas.
Mon fidèle sergent et le bourreau ici présent sont mes deux hommes de confiance qui eux aussi seront récompensés le moment venu.
Mais toi, ta mission sera différente…
Tu vas devoir t’emparer de la seule clef qui permet l’ouverture de cette ceinture.
Mon mari apprécie les jeunes tendrons comme toi, ce soir, lors d’une fête, je t’offrirai à son bon plaisir.
Il t’emmènera dans sa chambre et profitant de son sommeil, tu chercheras, trouveras la clef que tu me rapporteras.
-Mais, si je ne le fais pas, si j’échoue ?
-Et bien Mina, tu deviendras le jouet de mon bourreau pour notre plus grand plaisir ou le repas des chiens de mon époux.
A toi de choisir, l’échec est impensable.
Mina sent bien qu’elle doit ruser, sa mission accomplie, rien n’empêcherait l’épouse du Comte de se débarrasser d’elle.
Il reste aussi le Comte, si elle se fait surprendre, elle n’aura pas le temps de s’enfuir.
« Réfléchis » se dit-elle…
Pendant ce temps, la Comtesse s’approche du chef des gardes, se penche en avant et habilement fait sortir son sexe turgescent.
S’agenouillant, elle parcoure le sexe avec la pointe de la langue et puis avec avidité se met à pomper le dard empourpré.
A ses côtés, le bourreau a relevé d’une main son tablier et faisant sortir son sexe se met à le caresser.
La main allant et venant le long de son dard, il l’approche de Mina, de sa bouche.
Il se penche, la prend par sa longue chevelure noire et la force à le sucer.
-Prend, bohémienne, ce soir, tu seras à la fête avec le comte et crois-moi, ici, ce n’est qu’un simple aperçu de ce qui va t’arriver.
Le Comte aime les jeunettes, mais il apprécie aussi les jouvenceaux…
Ce qu’il adore, c’est de jouer avec eux et mes instruments, faire parcourir sur leurs corps enchaînés, le fouet ou les pinces.
Faire monter le plaisir en même temps que la douleur.
Le Comte n’est pas égoïste, si tu lui plais, il profitera de toi et te partagera avec ses compagnons.
Mina surmonte sa répulsion et l’envie de vomir qui lui monte, elle s’applique essayant de faire jouir son bourreau au plus vite.
La Comtesse quand a elle, essaie de se caresser en vain, sa main frotte le métal qui enferme son sexe mais rien ne peut assouvir son envie.
La ceinture fait son office de frustration intime.
Les grognements des mâles déchaînés résonnent dans la cave, et dans force cris et mouvements du bassin, ils jouissent ensemble dans les bouches de la Comtesse et de l’infortunée Mina.
Celle recrache la semence qui s’écoule le long de ses lèvres, le bourreau prend sa longue chevelure et essuie le visage de Mina, mélangeant foutre et cheveux.
« Il suffit ! » dit la Comtesse.
-Viens avec moi, suis moi avec discrétion.
La Comtesse va dans un coin sombre de la cave, une ouverture dérobée, elle remet la cape sur ses épaules, Mina, nue et frissonnante, l’accompagne.
Il fait très sombre, Mina suit avec peine la Comtesse dans le dédale de couloirs dérobés, de temps en temps, elle heurte les murs humides, ses pieds glissent sur les dalles humides.
Un bruit de porte que l’on ouvre, la lumière qui pénètre et les voilà arrivées dans une pièce, les appartements de la Comtesse.
Une servante vêtue d’une robe de lin, les attend.
-Ma Dame…
-Prépare un bassin d’eau bien chaude pour moi et occupe toi de cette jeune fille.
Apprête la pour la soirée du Comte.
La servante porte un regard apeuré vers Mina, dans ses yeux, on y lit de l’effroi, de la pitié aussi.
-Viens !
La servante prend Mina par le bras et la tire vers une autre porte.
Une pièce avec des brocs d’eau, des coffres divers, un bassin.
-Agenouille-toi !
Je vois que tu as fait la connaissance de Monfred, le bourreau, c’est bien la moindre de ses marques que de souiller la chevelure de celles qu’il force.
Tu as eu de la chance que la Comtesse te réserve pour son mari car tu serais maintenant torturée à mort par Monfred.
Nul n’a jamais échappé à une séance avec ce monstre.
Il est pire qu’un animal.
Maintenant, le Comte quant à lui sera plus raffiné dans le jeu de tes souffrances mais si tu lui plais, tu peux survivre…
Mina comprend qu’elle devra se surpasser car le piège se referme sur elle, loin des siens.
La servante lui lave les cheveux en versant des brocs d’eau, elle applique une pâte odorante qui crée une mousse onctueuse et qui nettoie la peau souillée de Mina.
-Celui qui a forgé la ceinture de la Comtesse, est resté quelques temps au château.
Il possédait des connaissances en un tas de choses, c’est lui qui a nous a appris à faire des pains parfumés à partir d’huile et de parfums.
Ses récits sur l’Orient, ont donné envie au Comte d’y aller et de s’y tailler un royaume.
C’est pour cela qu’il va partir en croisade.
Les campagnes vont être dépeuplées juste au moment des récoltes, personnes pour défendre les paysans des bandes de pillards, l’hiver sera rude dans le royaume de France.
Mina peut comprendre la colère que l’on devine dans les propos de la servante.
-Dis-moi, comment cela se fait-il que la Comtesse porte cette ceinture ?
-La Comtesse était une femme prude, toujours en prière avec le Prieur…
Le Comte quant à lui, est un homme assez sauvage, rude qui apprécie les batailles et les femmes.
Un jour, le Comte s’est aperçu qu’en lieu et place de prières, la Comtesse forniquait avec le Prieur.
D’un coup de hache, il lui a tranché la tête, s’attirant les foudres du Haut Clergé.
Pour retrouver son âme, il doit aller délivrer le tombeau du Christ à Jérusalem.
A ce moment, tous ses péchés seront effacés.
Ce qui explique que maintenant, il profite de cet instant pour commettre forfaitures et meurtres sachant que dans quelques mois, son âme sera « blanchie » à nouveau.
Quant à la Comtesse, le Comte l’a mise dans un cachot au début, puis à l’arrivée du Maure, eut l’idée de lui faire mettre cette ceinture.
La Comtesse a gardé le sang chaud, mais cette ceinture l’empêche d’atténuer cette envie qui monte en elle.
Si son esprit est libre, son corps, son sexe, sont emprisonnés.
Rien ne peut calmer l’ardeur qui est en elle, sa frustration augmente et elle devient, elle aussi de plus en plus cruelle.
Regarde…
La servante se penche et relevant sa robe de lin, montre deux fesses rondes sur lesquelles on aperçoit la morsure du fer rouge, un signe ressemblant au triskel celtique.
J’ai eu le malheur de plaire à Monfred et je me suis refusée à lui.
Pour me punir, la Comtesse m’a fait marquer au fer par celui-ci, le signe des esclaves.
Et cette marque n’est rien quant à savoir qu’après, malgré mes suppliques et mes hurlements, il a enfoncé un tisonnier rougi dans mon sexe.
Et en m’évanouissant, j’entendais la Comtesse qui riait…son rire me poursuit encore.
-Moi aussi, j’ai peur…
Mina avait compris qu’avec la servante, elle avait peut-être une alliée dans ce château maudit.
Un bruit de pas, soudain.
La Comtesse apparaît et ordonne à Mina de la suivre.
-Regarde !
Elle s’assied sur une chaise à haut dossier, remonte sa robe, dénudant son bas-ventre.
Mina peut enfin regarder et contempler la fameuse ceinture.
Elle est de métal poli, sa surface miroitant des couleurs arc-en-ciel.
Un anneau de métal ceinture la taille de la Comtesse, l’anneau est large, ouvragé avec des motifs abstraits.
Deux coquilles, l’une recouvrant le pubis, l’autre recouvrant le postérieur, jointe au niveau de l’entrejambes par une charnière.
La coquille recouvrant le sexe, quant à elle, s’unit à la ceinture, au niveau du nombril par une fermeture, une serrure.
Ce qui surprend Mina, c’est l’absence d’orifices pour les besoins naturels.
-Comment faites-vous pour vos besoins ?
-Le Maure était un habile artisan et un diabolique horloger…
Regarde bien, tu verras un léger relief à l’avant et à l’arrière.
Deux ouvertures, presque invisibles, qui s’ouvrent quelques minutes par jours, au hasard d’un mécanisme que je dois remonter régulièrement sous peine de mourir dans d’atroces souffrances.
J’ai essayé un jour de profiter de cette ouverture pour satisfaire mon envie de mâle.
J’ai introduit dans mon fondement, une carotte qui fut tranchée aussi net quand la fermeture se fit au hasard.
Pendant deux jours, j’ai souffert le martyre avant de pouvoir expulser ce qui restait du légume.
Trop d’incertitudes, de douleurs et de souffrances !
Il faut que tu t’empares de la clef que mon époux garde sur lui.
Elle seule peut ouvrir la ceinture et aucun artisan serrurier n’a pu trouver le moyen de forcer cette serrure.
Ce soir, tu subiras les jeux de mon époux et de ses amis, après, il suffira de prendre cette clef qu’il cache dans un coffret.
Bien entendu, si la clef disparaît, mon époux s’en apercevra directement.
Pour cela, tu remplaceras la clef originale par une copie capable de donner le change si on ne s’y intéresse pas trop.
Le Comte partant dès demain en croisade, il embarquera avec lui la fausse clef, croyant me laisser ici seule et dépourvue.
Quant à toi, tu auras la vie sauve, si tu gardes le silence…
-N’ayez crainte, Ma dame, je mènerai ma tâche jusqu’à son but final.
-Il le faut, tu ne peux pas échouer.
Maintenant que tu es lavée, ma servante va te vêtir, suis-là.
Mina se retourna et vit la servante qui lui faisait signe de la suivre.
De retour dans la pièce où elle avait été lavée, la servante ouvrit un coffre et sortit une tenue pour la jeune bohémienne.
-Le Comte aime l’exotisme, voici des vêtements de danseuse orientale, apportée par le Maure lors d’une expédition qu’il avait fait dans une Cité Merveilleuse loin dans le désert.
Mets-là.
Mina prend les étoffes et les accessoires qui accompagne la tenue.
Une culotte transparente, un dessus de la même matière qui lui laisse le ventre nu.
Des bijoux, colliers et bracelets de métal ouvragés, des chaînettes cliquettent lors de ses mouvements.
La servante commence d’abord par les chaînettes, celles-ci ceinturent la taille, épouse la forme du sexe de mina qui est fort troublée par le contact du métal sur sa vulve.
Elle sent la chaînette s’introduire dans son intimité, frottant le sexe et titillant le clitoris.
Les autres chaînes quant à elles épousent et contournent les formes de ses seins, les rehaussant et les mettant en valeur.
Les vêtements mettent plus en valeur ses formes qu’ils ne les cachent.
Sortant des fioles du coffre, la servante commence à farder Mina.
Ombre sur les yeux, rouge sur les lèvres, paillettes disséminées, Mina n’est plus la même après que la jeune fille ait fini de maquiller la bohémienne.
Ses traits orientaux ressortent encore plus.
Il est l’heure pour toi de rejoindre le Comte et sa cour.
...Mina s'enfonce dans le dédale des couloirs obscurs, elle entend au loin la musique de la fête qui bat son plein.
Son coeur bat à tout rompre, elle s'inquiète, craint pour elle.
Une porte qui grince, elle s'ouvre et Mina entre dans la grande salle du château.
Sur les murs, des draperies et étoffes, des grandes tables auxquelles sont attablés les convives, seigneurs et chevaliers qui se servent dans de grands plats viandes et légumes qu'ils étendent
sur de grandes tranches de pain.
Un trouvère joue du luth...
Quoique de plus normal sinon au pied des tables de jeunes jouvencelles nues attachées aux pieds des tables par des colliers de cuir.
De temps en temps, un seigneur attire la jeunette la plus proche de lui qui à ce moment lui procure forces caresses intimes.
-Ah, que voilà dit le personnage assis au centre de la plus grande table, le Comte !
Serait-il possible que cette dernière soirée soit agrémentée par quelques danses de l'Orient.
Viens ici et montre moi donc tes formes et ta souplesse.
Mina s'approche au centre de la pièce.
Elle tourne sur elle-même, bras écarté, elle décide de laisser aller son corps au rythme de la musique et du tambourin que le trouvère vient de lui passer.
C'est ainsi que venant du fond des âges, une mélopée rythmée enflamme son corps qui danse, virevolte.
Ses poses, ses pas et ses regards de braise attirent l'attention d'un public blasé.
Le Comte de Valenrie regarde la jeune fille avec convoitise.
Déjà l'on devine dans son regard l'envie de jeux plus intimes avec elle.
Chats et entrechats font sonner les chaînettes qui frappant sur son sexe le rende de plus en plus humide.
Le plaisir qui monte fait disparaître la crainte.
Elle est au centre de la salle, attirant les regards des mâles sur elle.
Au fur et à mesure qu'elle danse, Mina sent en elle une excitation qui sourd en elle comme une source de nouveaux plaisirs.
Sa peau se couvre de quelques gouttes de sueur, son sexe humide s'entrouvre, laissant au métal la possibilité de caresses plus intimes.
Le bruit des convives devient sourd à son oreille, le rythme qui s'épanche dans sa tête lui fait oublier le danger, elle tourne, virevolte, saute, allonge les pas et se prosterne au pied du
Comte.
Celui-ci ne reste pas indifférent aux charmes exposés, ses voiles transparent qui montrent plus que ce qu'ils devraient cacher, les seins offerts aux regards avides, sa croupe exposée au vus et
sus de tous, le charme troublant de son regard de bête traquée, soumise aux bons plaisir des convives.
D'un geste de la main, le Comte lui fait signe de s'approcher, Mina à quatre pattes, se dirige vers lui.
Le Comte empoigne sa sombre chevelure et la fait agenouiller à ses côtés.
-Regarde comment nous, les nobles pouvons nous amuser entre hommes...
Au centre de la pièce, de jeunes pages apportent une structure de bois et de fer, un portique de bois duquel tombe des chaînes, un assemblage de roues dentées et d'engrenages divers.
Le bourreau, l'âme damnée de la Comtesse, Monfred, entre accompagné par deux pages qui traînent une jeune fille.
Celle-ci porte un bâillon de cuir, elle se trémousse, essaie d'échapper à la poigne des nobliaux mais rien ne fait.
Monfred s'adresse aux seigneurs et chevaliers présents :
-Messires, je vous avait promis des réjouissances avant que vous ne partiez en Croisade en Terre Sainte.
J'ai amené ci-devant une jouvencelle "possédée" par le démon et je me fais fort de la rendre docile et souple devant vous.
Preuve que nous les hommes, sommes plus redoutables qu'un quelconque diable ou seigneur de l'enfer.
Les deux acolytes attachent la jeune fille avec des anneaux qui pendent aux chaînes, poignets et chevilles sont liés sans ménagements.
La jouvencelle remue, tire avec force sur les liens mais elle ne fait qu'exciter la convoitise du public festoyant.
L'un des hommes fait tourner un levier et les chaînes se tendent, la jeune fille se trouve ainsi écartelée, suspendue dans les airs.
Le second des assistants, sort une dague de sa ceinture et fend la robe en piteux état de la suppliciée.
Nue, suspendue, elle s'agite, laissant ses seins lourds rouler sur son torse.
Elle gémit mais son supplice ne fait que commencer.
Monfred s'empare d'un petit fouet, celui que les meneurs de meute utilisent pour faire régner l'ordre quand celle-ci se bat pour une proie.
Sans ménagements, il commence à frapper de front la demoiselle au niveau des jambes...
Avec force, il remonte vers le bassin, laissant des marques rougeâtres apparaître à chaque coup.
Il cingle les seins, tourne autour de sa victime, s'attaque aux cuisses, à la croupe et au dos de la jeune fille qui à la surprise de tous, commence à onduler du bassin.
-Voyez, Messires, le plaisir que cette femelle prend à être dominée, possédée par le cuir de mon fouet !
Et plus je frappe, plus son sexe s'humidifie, regardez-là prendre plaisir à n'être traitée que comme un animal.
Et si le public constate que des larmes s'écoulent sur le visage, sur la poitrine marquée, le long des cuisses, un autre liquide s'écoule, signe du plaisir que la suppliciée prend au contact de
la lanière de cuir.
L'un des hommes manoeuvre une roue, et doucement, le portique se penche, laissant le corps se mettre à l'horizontal.
De ce fait, la poitrine se met à pendre, elle ondule au gré des mouvements de la jeune fille.
Monfred laisse le fouet et s'empare de pinces de forgeron.
D'une main, il serre l'un des globes opulents, de l'autre, il coince celui-ci entre les mâchoires d'une des pinces à bout plat.
Un assistant défait le bâillon de la jeune fille.
On entend les sanglots de celle-ci.
Monfred commence à tirer sur la pince qui allonge le téton coincé dans les mâchoires.
Mina est stupéfaite par l'élasticité du sein qui s'allonge, s'étire, bien plus loin que ce qu'elle croyait être possible.
La jeune fille suppliciée se met à hurler mais Monfred continue.
Puis, il desserre l'étreinte et dans le silence qui s'est installé, on entend la jouvencelle pousser un râle et murmurer :"Encore...Encore..."!
Le spectacle excite le Comte de Valenrie, celui-ci saisit Mina par la nuque et approche le visage de la bohémienne de son pourpoint.
Mina sent l'excitation du Comte, une bosse, un sexe durci qu'il s'empresse d'un geste habile à sortir, approchant la bouche de la jeune fille de celui-ci.
Elle comprend ce qu'il attend, et d'une langue aguerrie, elle s'empare de la hampe turgescente.
Sa langue parcoure le sexe durci, elle titille le gland mais le Comte pousse la tête plus en avant, elle avale le dard gonflé qu'elle pompe de plus en plus avidement.
Ici et là, dans le public, de jeunes filles nues et de jeunes garçons s'offrent ainsi aux plaisirs pervers des convives.
Pendant ce temps, Monfred s'est emparé d'un martinet dont les longues franges parcourent le corps de la jeune fille attachée.
Le bruit résonne et surpasse les cris et gémissements des jouvenceaux qui s'offrent.
Un bruit cinglant de lanières de cuir qui frappe, mortifie la chair ainsi offerte, la chair avide d'une jeune femme qui hurle, bouge et jouit dans un cri qui couvre les lamentations, les plaintes
rauques des esclaves.
Mina sent le plaisir monter dans le creux des reins du Comte qui presse sa tête contre son bassin, elle a du mal à respirer, son mouvement de tête s'accélère et dans sa bouche elle sent enfin la
jouissance du Comte.
Au centre de la pièce, Monfred continue à fustiger le corps pantelant de la jouvencelle.
Soudain, il s'arrête et la foule se met à crier :"Poing-de-fer, Poing-de-fer..."
Un page arrive, Mina surprend son regard de prédateur, un regard glacé.
Une servante s'approche de lui et le dévêt.
Il apparaît le corps nu, aucune gêne dans son port, et à la surprise de Mina, il porte lui aussi une ceinture qui lui enserre la taille.
Cette ceinture de métal, finement ouvragée est elle aussi l'oeuvre de l'orfèvre maure, même motifs, même facture.
A la place du sexe, une coquille enserre le sexe enfermé.
Le Comte s'adresse au jeune homme.
-Poing-de-fer !
Montre-nous donc ce que tu sais faire et cette femelle sera à toi.
Poing-de-fer enfile un gantelet de tournoi, un gantelet métallique et s'approche du corps de la suppliciée.
Il se penche vers elle et lui murmure à l'oreille puis se relevant, dresse le poing et le montre ostensiblement au public.
C'est alors qu'il enfonce le gantelet dans le sexe ruisselant et qu'il entame un mouvement de va-et-vient avec son bras.
Il prend du plaisir à fouiller dans l'intimité ainsi offerte, le métal du poing de fer luit humide du plaisir de la jeune femme.
Le page s'arrête, le poing encore enfoncé dans le sexe béant, il exerce alors une pression et Mina voit qu'il écarte les doigts, que sa main emplit pleinement le corps de la servante.
Elle se met à crier, à se tordre tant la douleur est atroce.
Poing-de-fer s'active et travaille le sexe tuméfié...
Sa main de métal, doigts écartés transforme le corps pantelant en une marionnette qui se tend, se trémousse, se tord au fil du mouvement.
La jouvencelle pousse un cri atroce, le gant de métal s'est teinté de pourpre...
Mina est horrifiée du spectacle qui s'offre à elle, le public quant à lui est comblé, les nobles poussent des cris de satisfaction, frappant la table avec le plat de la main ou avec leurs
épées.
-Poing-de-fer, puisque tu as réussi à nous plaire, tu peux posséder cette femelle.
Mina, prend cette clef et va ouvrir la ceinture.
Le Comte enlève de son cou une chaînette avec deux clefs presque semblable, Mina devine que là se trouve ce qu'elle est venue chercher.
Prenant la chaînette en main, elle se dirige vers Poing-de-fer et se penchant vers lui après quelques tâtonnements ouvre la ceinture de métal.
Elle s'écarte du page qui d'un habille mouvement enlève la ceinture et se retrouve nu.
L'excitation est à son comble, les deux assistants de Monfred détachent l'esclave suppliciée et la traîne sur une des tables, offerte aux regards des proches convives.
Poing-de-fer s'approche d'elle et la retournant sur le ventre, écarte les jambes et sans ménagements s'enfonce dans ses entrailles.
Il chevauche la servante, sourd aux cris et aux suppliques de celle-ci.
Après quelques minutes, il s'écroule dans un râle, s'épanchant dans le corps inerte de la jeune fille évanouie.
Les seigneurs et chevaliers applaudissent et Poing-de-fer, fier, s'exhibe devant le public.
-Mina, vas donc refermer la ceinture de mon page, lui aussi partira avec moi demain pour les croisades et je ne désire pas qu'il s'épuise en vaines jouissances.
Mina reprend la chaînette et referme avec dextérité la ceinture et sur le visage de Poing-de-fer qui la dévisage, elle peut lire un regard de convoitise.
Un frisson parcoure le dos de la jeune bohémienne.
-Reviens à quatre pattes, exhibe-toi comme une petit animal sauvage, montre-nous comment tu es agile de tes hanches.
Mina s'exécute aux ordres du Comte, elle se traîne, se trémousse et s'approche de lui tout en montrant ses charmes aux festoyeurs.
Il se fait tard et déjà quelques-uns des hommes quittent la pièce, accompagnés qui d'une jouvencelle, qui d'un jouvenceau.
Le Comte se lève et s'adressant à Poing-de-fer lui ordonne de l'accompagner de même que Mina.
Celle-ci veut se relever mais Poing-de-fer, prenant le fouet de Monfred, commence à la fustiger, l'obligeant à se traîner dans les pas du Comte qui se dirige vers ses appartements.
Mina a peur, Mina a mal...
Ses genoux sont à vifs, les dalles de pierre lui râpent la peau, la douleur que lui inflige Poing-de-fer est insupportable.
Ce dernier prend un plaisir à frapper et à la torturer.
Une lourde porte de chêne s'ouvre dans un sinistre grincement.
Mina est poussée en avant par un violent coup de pied, elle s'étale sur une peau d'ours.
Le Comte s'assied sur un lit et ordonne à Mina de le déshabiller.
Elle rampe à ses pieds et commence à le dévêtir.
Mais c'est sans compter sur Poing-de-fer qui en ricanant la fustige de plus belle.
La morsure du fouet lui brûle, la peau rougit, prend une couleur violette, quelques gouttes de sang perle.
Elle sanglote ce qui ne fait qu'augmenter la rage et la fureur cruelle de Poing-de-fer.
Le Comte quant à lui ricane, son rire résonne dans la pièce, les ombres rougeoyantes s'agitent sur les murs.
Le cruel valet, prend des liens de cuir et attache Mina au lit.
Mina s'agite mais, Poing-de-fer la maîtrise sans ménagements.
Elle est couchée, présentant son sexe, son ventre et ses seins à la furie de ses bourreaux.
Le Comte de Valenrie la possède brutalement, il s'enfonce en elle, la chevauche sans ménagements tandis que Poing-de-fer se penche et lui mord les seins.
Ses dents se refermant sur la chair tendre ainsi offerte.
Mina sent pourtant le plaisir et l'excitation monter en elle, la douleur est atroce mais une sensation d'abandon la gagne, une sensation où la souffrance et l'humiliation laisse place au plaisir
d'être possédée, d'être soumise.
Dans le creux de ses reins, elle sent des élancements, elle se colle contre celui qui la possède ainsi, elle se cambre offrant ses mamelons endoloris aux morsures de Poing-de-fer.
Le Comte s'épanche en elle, Poing-de-fer étire le mamelon, Mina perd conscience de ce qui se passe autour d'elle.
L'obscurité...
Mina se réveille, elle est nue, allongée sur le sol.
Ses yeux s'habituent à l'obscurité.
Elle reconnaît l'endroit, la salle de torture où elle avait été amenée par les sbires de la Comtesse lors de son arrivée.
La jeune bohémienne veut se lever, quitter cet endroit mais en voulant se relever, elle sent que ses chevilles sont prises par liens de cuir.
Un bruit sourd, elle sent une présence dans cette pièce.
Une voix...celle de Monfred, l'âme damnée de la Comtesse.
-Alors, l'indomptable Mina se trouve enfin à ma portée...
As-tu réussi ta mission ?
Si tu es ici, c'est parce que j'ai eu le temps de te mettre à l'abri avant que Poing-de-fer ne s'amuse avec toi et ses chiens...
Mais, tu avais une mission pour la Comtesse, celle de lui ramener la clef de sa ceinture.
As-tu fait l'échange ?
Mina n'ose répondre, elle sait que tant qu'elle sera attachée, elle sera à la merci de Monfred.
-Puisque tu es fort silencieuse, je vais faire fort de te faire parler...
Monfred tire sur une chaîne, celle d'un soufflet et dans la pénombre, Mina voit des braises qui commencent à rougeoyer de plus en plus fort.
-Vois-tu, bohémienne, avec quelques pinces et du feu, je peux te faire hurler tes secrets les plus intimes.
Pendant qu'il parle, le bourreau s'attelle à la tâche, les braises prenant une couleur de plus en plus vive.
Soudain, Mina aperçoit une ombre dans un coin, quelqu'un qui les épie.
Elle reconnaît la servante qui l'avait préparée pour la fête du Comte, cette derrière lui fait signe de faire silence.
Monfred est très occupé et ne s'aperçoit de rien.
Un bruit plus fort et la Comtesse entre dans la pièce.
La servante se recroqueville dans un coin pour passer inaperçue.
-Parle Mina, où est la clef ?
Dans le regard de la Comtesse, on lit l'impatience, celle de quelqu'un qui a son destin qui se joue.
-Le Comte est parti dès cette aube, le temps passe et dès ce soir, il sera embarqué pour la Terre Sainte.
Je veux cette clef !
Donne là moi...
Mina tend une main vers son intimité et ressort une clef, celle qu'elle a réussi à subtiliser lors du court moment où le Comte lui a confié la chaînette.
-Voilà...
Elle exhibe la clef devant le nez de la Comtesse qui a un regard avide.
-Petite sotte, ricane la Comtesse, je n'ai plus besoin de toi...
Monfred, tu peux jouer avec elle et la faire taire définitivement.
Mina sent qu'elle est en danger et qu'elle doit faire vite.
D'un geste habile, elle jette la clef qui tombe dans les braises de la forge.
-Monfred, éteints le feu !
Vite, il ne faut pas perdre la clef.
Monfred vide le contenu d'un bac d'eau dans les braises rougeoyantes et instantanément, une vapeur envahit la pièce.
Pendant que la Comtesse se précipite vers la forge en hurlant, Mina sent une présence.
-Mina, c'est moi, Eléonore...je vais te détacher et il va falloir faire vite.
Dans la pénombre envahie par la vapeur, dans les cris et la confusion, Eléonore s'affaire à détacher Mina.
-Ca y est, viens vite, ils vont s'apercevoir de notre absence.
Les deux jeunes femmes tâtonnent et sortent précipitamment de la pièce.
Mina suit Eléonore qui chemine dans un labyrinthe de couloirs sombres.
Eléonore découvre une tapisserie, derrière celle-ci, une porte vermoulue.
-C'est un ancien passage oublié, une vieille servante me l'a montré il y a bien longtemps avant que le Comte n'occupe le château.
Peu de personnes connaissent ce passage et le secret est bien gardé...sait-on jamais, dit-elle en souriant.
La servante referme avec précaution la porte, s'arrangeant pour qu'il n'y ait aucune trace de leur passage.
Elle pousse Mina devant elle, les deux femmes descendent un escalier humide et glissant.
De nouveau le froid et l'humidité qui prend, entoure et fait frissonner.
Mina a perdu la notion du temps.
Elles tâtonnent dans le noir, glissent, se heurtent aux pierres, les toiles d'araignées se collent à leurs cheveux.
Au bout du sombre tunnel, une lueur verdâtre, la sortie tant attendue.
Mina écarte les branches et les lianes qui dissimulent l'ouverture du souterrain.
Derrière elle, Eléonore surgit à la lumière du jour naissant.
-Vient avec moi, mon amie, mon peuple n'est pas bien loin et dès mon arrivée, ils ne tarderons pas à mettre des lieux entre ce fief maudit et la tribu.
Peut-être trouveras-tu l'amour et enfin ce plaisir que tu attends.
Tenant Eléonore par la main, Mina se dirige droit vers la fumée d'un camp, la fumée d'une aube naissante.
Sur son visage, on peut lire un sourire, celui de la joie que la jeune bohémienne ressent, celui de savoir qu'elle a réussi à se venger...
Car qui a pu soupçonner que pendant un court instant, durant la cruelle fête du Comte, elle a su faire un échange...
Qui peut deviner que la Comtesse fait rechercher dans les braises la clef de Poing-de-fer, et que le Comte qui vogue vers l'Orient a autour du cou, la fausse et la vraie clef de la perfide
Comtesse.
Grand Nord 2006
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