Mardi 19 août 2 19 /08 /Août 12:08

Textes 2- Quinte royale...



Avec vos histoires de quinte flush à la Royale, voilà-ti pas que je fais un drôle de rêve.

Je me présente, Karine, pauvre émigrante orpheline en plein far-west

Comme je n’ai pas de famille, je n’ai que très peu de possibilité pour manger à ma faim

Le vol, la prostitution ou le jeu.

N’étant pas très douée au vol à la tire, n’ayant aucune vocation pour être fille de joie, j’ai donc choisi le jeu

Là non plus je ne suis pas très douée… mais ce n’est pas grave, il suffit de tricher

Et là, ma foi, je me débrouille plutôt pas mal

Oh, je ne gagne pas des milles et des cents, je me contente juste de gagner de quoi vivre

Et cahin caha, j’explorais l’ouest sauvage, changeant de ville chaque fois que l’air

devenait malsain

J’arrivais dans une petite ville sympathique, pas une ville de joueur non, une petite ville où les  fermiers  aiment bien se retrouver pour une partie de carte le samedi soir

Mon apparition au saloon fit sensation. Surtout lorsque je m’assis à la table de jeu.

Pour l’occasion, j’avais mis ma robe rouge écarlate au décolleté très généreux.

Tous les atouts doivent être joués !!

Quelques uns se montrèrent grossiers mais je savais comment faire pour les tenir à distance

Un seul eu l’audace de continuer à me déshabiller du regard.

C’était un grand brun un peu mystérieux.

Je le fusillai du regard ce qui le fit sourire.

Tant pis, je proposai de commencer la partie.

Au début, je fis attention à ne très peu gagner tout en leur prouvant que je savais jouer.

Bientôt je fus adoptée par cette joyeuse assemblée et je pus gagner un peu plus

Le grand brun m’observait mais ne jouait pas.

Son regard me faisait frissonner

J’avais accumulé suffisamment pour vivre quelques semaines et me retirai donc du jeu.

Le beau brun me proposa un verre. Je l’acceptai.

Je m’appelle Charlie, me dit-il, j’ai un ranch à quelques kilomètres ou j’élève des bœufs.

Bon, la conversation promettait d’être ennuyeuse mais étant très polie,  je l’invitai à continuer.

J’ai de bons revenus, et vous êtes très belle.

Ça y est !! Une demande en mariage !!

Merci, mais je ne cherche pas de mari, lui répondis-je

Oui, mais  vous trichez aux cartes enchaîna-t-il

Et savez vous ce qui arrive aux tricheurs ?? Le goudron et les plumes dit-il d’un ton très badin

A ce moment, là, je cherchais un peu d’oxygène

Ah bon ? fut tout ce que je réussissais à articuler

Mais oui !! Et croyez moi c’est très désagréable !!

« Et vous comptez me dénoncer ??

Ma foi, oui, je n’aime pas les tricheurs

Et si je rends l’argent ?

De toute façon, vous rendrez l’argent

Que puis je faire alors ? S’il vous plait…

Il n’y a qu’une seule solution !

Laquelle ? demandais-je prête à me raccrocher à n’importe quelle bouée de sauvetage

Il est vrai qu’en plus le goudron sied mal à mon teint

Vous allez retourner à la table de jeu

Vous vous arrangerez pour perdre tout ce que vous avez gagné en le rendant à leurs propriétaires

Vous accepterez une dernière partie pour vous refaire.

La mise sera une nuit avec moi

Et je remporterai le trophée, c'est-à-dire vous

Je réfléchis vite. Une nuit ce n’est pas une vie

J’avais déjà eu un amant, un beau parleur qui m’a abandonnée, et je savais donc à quoi m’attendre

Sauf que si j’avais choisi le jeu, c’était pour éviter la prostitution

Mais avais-je vraiment le choix

J’acquiesçai donc

Je suis retournée à la table de jeu où j’ai perdu avec constance.

Jusqu’au moment où n’ayant plus rien devant moi, mon beau brun intervint

Lorsqu’il annonça la mise, un silence stupéfait accueillit ses paroles

Lorsque j’acceptai, le silence devint religieux

On nous dégagea une table

On nous apporta un jeu neuf, à la mesure de l’enjeu

Un cercle se fit autour de nous

La partie allait se jouer en trois manches

Il gagna la première et je remportai la seconde

Je devais donc tricher pour lui assurer la victoire

Oh qu’il est dur de distribuer des cartes gagnantes à l’ennemi

Et lorsqu’il présenta une quinte flush, je blêmis

Je suis à vous lui dit je

Il y a quelques chambres au dessus du saloon

On nous fit une haie d’honneur jusqu’à l’escalier

Je le suivis avec appréhension

Avec galanterie il me tint la porte pendant que j’entrais

Je me tins là, debout, au milieu de la pièce

Souhaitez vous que je me déshabille lui demandais je pour meubler le silence

Enlevez votre robe me répondit il

J’obéis et me sentais tellement nue sous son regard implacable

Approchez vous de moi, et répondez moi

Etes vous une tricheuse professionnelle

Savez vous que c’est un péché de tricher ?

Avez-vous songé que l’argent que vous aviez extorqué devait servir à nourrir une famille

Je protestai, n’ayant jamais obligé quelqu’un à jouer et ayant besoin moi aussi de manger

Pour le péché, j’étais coincée mais je répondis hardiment que cela ne regardait que ma conscience

Moi, ma conscience m’interdit d’oublier me répondit-il ironiquement

Je vais donc vous punir

J’en restais stupéfaite, n’ayant accepté qu’une nuit avec lui comme mise

Mon sang se glaça lorsque je réagis qu’il n’y avait aucune règle quand à la façon de la passer

Approchez vous, me dit-il, et penchez vous en avant sur mes genoux

Je repensais au goudron et m’approchai lentement

Il m’aida en me faisant basculer. Ses mains se posèrent sur mon postérieur

Lorsque je compris ou il voulait en venir, je protestai

Si vous aviez été bien élevée, je n’aurais pas besoin de vous corriger

Je me tins coite et il commença à frapper

J’avais entendu parler de ces gens qui ne peuvent faire l’amour qu’en faisant souffrir l’autre.

J’espérais que ce n’était pas son cas

Il commença par une salve de petites claques sur mon postérieur juste pour s’échauffer me dit-il en riant

Bon, je crois que j’allais survivre lorsqu’il accéléra et le rythme et la puissance

Ca commençait à drôlement chauffer

Je résistai vaillamment. Il n’est pas dit que je serai une faible femme

Il ralentit mais la puissance augmenta encore.

Je croyais à chaque fois que c’était fini…. Avant que la foudre ne s’abatte à nouveau

Il jouait avec mes nerfs, j’avais trop chaud

Puis il reprit un rythme soutenu et je commençais à le supplier d’arrêter.

Je ne recommencerai pas, j’avais compris, j’étais bien punie

Tu me promets me dit-il, de ne plus tricher aux cartes ?

Impossible de faire cette promesse, c’était mon gagne pain et je lui dit

Alors impossible de m’arrêter fut sa réponse

Et il repartit de plus belle avec puissance et régularité

Mon postérieur passait de l’état de chaud à celui de bouillant

Ce diable d’homme ne me laissait aucun choix, je promis

Sa main se fit alors douce et caressante tandis qu’il me murmurait à l’oreille

Il me fait me relever et acheva doucement de me déshabiller.

Il se dévêtit aussi et m’attira contre lui dans son lit

Cette nuit fut fabuleuse mais au réveil il me fallut déchanter

Certes je trichais aux cartes mais pour moi une promesse était sacrée.

Mon avenir s’annonçait terne prostitution ou vol

Mon bel amant d’une nuit remarqua ma morosité. Ce que je lui expliquai le fit rire

Je ne voyais pas vraiment ce qu’il y avait de drôle et le lui fit savoir

Il me murmura alors quelque chose à l’oreille qui me rassura

C’était sans doute la demande en mariage la plus insolite que j’ai jamais reçue

La seule que j’ai acceptée d’ailleurs

Et parfois le soir, lorsque je veux séduire mon Charlie, j’enfile ma robe rouge et lui propose une partie de carte

Nos enfants ne comprennent pas que perdre systématiquement puisse me rendre aussi heureuse

Morale : Trichez aux cartes pour trouver un mari

Adage : Une belle robe pour un beau mari

Karine

Par Grand Nord - Publié dans : 7- Les territoires de l'Ouest...
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