Mardi 19 août 2 19 /08 /Août 12:31
Textes 2 - Un élusif parfum de rêve en zone Cronos (Initiation croisée), par Jason.



Prologue (Jours métalliques) :

Titan, Puits 5 de l'exploitation de Cobalt / Zirconium, Printemps de synthèse, année standard terrestre 2206.

Avec les gus de la Solarian Mining Company, qui étend ses tentacules avides sur les trois quarts des concessions et exploitations minières de métaux rares du Système Solaire, la discussion avait été limitée à sa plus sommaire expression : "Mec, tu signes pour 3 ans, c'est le tarif, ou bien tu te casses, on n'a pas de temps à perdre avec tes états d'âme".
Les enfoirés !...
Qui veulent rentabiliser au maximum chaque voyage de leurs rafiots pourris à propulsion ionique, genre vous vous tapez 6 mois de cryo pour arriver comme un légume à destination. Mais je n'avais pas trop le choix, plus un Solcred sur mon compte, lessivé, il me fallait renflouer sous peine d'aller crever à petit feu dans les zones périphériques de la Globalia terrienne.

Et voilà un an que j'y suis, et pour de bon, bien planté dans cet endroit de perdition, le trou du cul du Système Solaire, à tenter de maintenir hors de la déglingue les atmogénérateurs des dômes. Ici, pour éviter que les gens ne s'entretuent ou ne se suicident en masse, on injecte de l'oxygène en surdose pour créer une légère et permanente euphorie. Et je vous dis pas le bordel pour maintenir en état ces foutues installations, et générer de l'oxygène et de l'azote sur ce monde de méthane. Avec les financiers de la Solarian toujours prêts à ne lâcher que le minimum pour que tout ça tienne à peu près debout.

Et des dômes, il y en a un paquet...25 unités d'exploitation avec les zones d'habitation associées, la "capitale" Delmak-O, zone administrative et de loisirs, les unités hydroponiques de production de nourriture, le spatioport, et le très important complexe hospitalier et mortuaire, unique sur le satellite, pour s'occuper de la santé et de la mort d'une population de presque 250 000 bipèdes humains, vous imaginez le tableau.


Prélude à la rencontre (Palinodie) :

Grâce à la toile, on se parle, malgré la distance qui sépare les dômes, reliés par des monorails à sustension magnétostatiques, inconfortables et à coût prohibitif. Le rythme de travail sur Titan, ce n'est pas la semaine anglaise...On tourne en équipes, 7 équivalent-jours terrestres sur 7, en 3x8, avec 3 jours de "détente" par équivalent-mois terrestre. Autant dire que l'activité sur le cybermonde, qu'elle soit évasion ou lieu d'échanges et d'épiques tentatives de rencontres, est massive.

Depuis quelques semaines, je "parle" quotidiennement avec Katrin, une femme que j'ai croisée sur DS (Discipline Saturnale), un des nombreux sites favorisant les relations plus ou moins perverses - si le mot a encore un sens dans cet environnement de cauchemar morose et industriel, dans ce monde essentiellement perverti. Mais ce site a quelque chose de différent, je l'aime bien il me rappelle une certaine douceur de la Terre, le cynisme affiché des interventions masque difficilement la tendresse et la complicité qui semblent y régner.

Katrin travaille à l'Hostdôme, le complexe hospitalier, elle en a aussi pris pour 3 ans, c'est bien le tarif pour tout le monde ici. J'ai cru comprendre que, comme moi, elle n'avait pas eu trop le choix, elle a du laisser une famille là-bas sur la Terre, des enfants du moins, et pour eux si ce n'est pour elle, il lui fallait regarnir son compte en Solcreds sonnants et trébuchants. Nous voulons nous voir. Katrin veut être fessée. Et je veux la fesser. C'est aussi simple que cela. Je n'ai pas réussi à savoir si elle avait un compagnon ici, sur ce nom de Dieu de satellite saturnien. Katrin est une femme discrète. Nous avons peu à peu fait connaissance, par la magie des mots semés sur le réseau.

Nous avons décidé de nous rencontrer lors d'un 3j (ces minuscules détentes mensuelles) qui nous a demandé du temps et de la manoeuvre pour en faire coïncider une journée. Cette rencontre doit avoir lieu à "la ville" (le dôme administratif et loisirs), Delmak-O. Le complexe hospitalier n'en est pas trop éloigné en monorail, et moi j'ai pu prétexter un problème professionnel qui nécessite un déplacement au QG titanien de la Solarian. J'arriverai la veille au soir, passerai au siège le matin et retrouverai Katrin en début d'après-midi.

J'ai retenu une chambre au centre du quartier de loisirs, qui réplique plus ou moins grossièrement un centre ville historique tels qu'on en trouvait encore sur la Terre il y a moins de deux siècles…Dans un hôtel assez beau, curieusement.

Le soir, veille de la rencontre tant attendue, l'employé de l'hôtel m'a regardé avec un petit sourire en coin quand je lui ai dit que je souhaitais garder la chambre le lendemain une partie de l'après-midi. J'ai posé rapidement la main à plat sur le lecteur de nano implant pour le transfert de crédit, j'ai ramassé le badge à identification rétinienne et me suis dirigé vers ma chambre, une étonnante pièce meublée dans un style XVIIIème siècle français, un bout d'univers insolite ici, sur Titan ! Etait-ce un présage à l'étrange et enivrant voyage qui m'attendait le lendemain ?



La rencontre (Glissement de temps sur Titan) :

Je marche sur le trottoir de la chaussée centrale. C’est le début de l’après-midi. J’ai terminé la partie professionnelle de ma journée et suis repassé à l’hôtel. Le rendez-vous avec Katrin est à 13h30, j’ai une quinzaine de minutes d’avance et je décide d’aller à sa rencontre, en supposant d’une part qu’elle va arriver par la station Outland depuis le P. K. Dick Central Dispatch, celle par où je suis arrivé hier soir, d’autre part que je vais être capable de la reconnaître d’après les photos qu’elle m’a envoyées il y a quelques temps. Et aussi que j’ose l’aborder. Bien sûr que je vais oser, mais je serai intimidé, c’est clair. Enfin, à supposer aussi qu’elle vienne, qu’elle soit venue. Car en vérité je suis un peu anxieux. Pas de nouvelles sur le net depuis la veille (fin de matinée ou début d’après-midi je ne sais plus). Tant de choses peuvent se produire au dernier moment et empêcher cette rencontre, y compris Katrin elle-même qui pourrait reculer au dernier moment. Un rendez-vous avec un inconnu, avec lequel on a seulement discuté sur le net, pour se retrouver seule avec lui dans une chambre d’hôtel et recevoir une fessée. Oui, je comprends que l’on puisse hésiter.

Un rendez-vous attendu depuis 3 semaines. Quelque chose de totalement, radicalement, étrangement nouveau dans ma vie… Vais-je la reconnaître ? Quelle impression va-t-elle me faire ? Et moi ? Quelle impression vais-je lui faire ? Déception ? Surprise ?...L’impact imprévisible de la rencontre physique. Je marche dans la ville en dévisageant les passantes. C’est vrai que je fais ça souvent, mais là c’est différent. Je ne dévisage pas des inconnues par curiosité ou plaisir, ni ne cherche le visage d’une femme connue…C’est entre les deux. Je cherche une inconnue que je peux reconnaître, peut-être…et à qui j’ai parlé, beaucoup, sans jamais entendre le son de sa voix, ni voir ses yeux. Il fait frais sur Delmak-O, ensoleillement reconstitué, un peu de vent. C’est agréable. La ville apparaît plaisante, douce. Les climotécos font du bon boulot ici.

C’est elle ! Je viens de la croiser. Elle ne m’a pas vu. Ou plutôt, si… Elle a vu un passant, un étranger qu’elle a croisé sur le trottoir. Elle semble chercher son chemin, avance en hésitant, en regardant autour d’elle. J’ai continué ma route quelques instants, me suis retourné, l’ai regardée. Elle est belle. Oui, c’est elle. Je rebrousse chemin. Que faire ? La suivre jusqu’à l’hôtel ? Je n’aime pas l’idée. L’aborder ? Va-t-elle me reconnaître ? S’effrayer d’un étranger qui l’aborde brusquement ? Il faut que je m’approche doucement, en souriant, qu’elle ait le temps de me regarder et de me reconnaître. J’arrive à ses côtés, elle tourne la tête, je lui souris, elle me sourit. Elle m’a reconnue. J’aime tout de suite son regard. Elle porte une jolie jupe, qu’elle a spécialement achetée pour cette rencontre, pour moi. Je suis complètement ému.

Des pensées se bousculent dans ma tête. Nous venons de nous rencontrer, on ne se connaît que depuis quelques semaines « virtuellement », et dans quelques dizaines de minutes, nous serons ensembles dans une chambre d’hôtel et Katrin sera sur mes genoux pour recevoir une fessée. C’est difficile à croire, à réaliser. Je ressens une émotion très forte à la fois de bonheur et de tension, une angoisse certaine… mais une angoisse plaisante, stimulante, délicieuse….
Je regarde Katrin. Nous nous parlons en nous dirigeant vers mon hôtel. Je suis un peu tendu, mais sens du bonheur en moi.

La chambre

C’est, je l'ai dit, un bel hôtel, pas très grand, discrètement meublé avec goût. Nous sommes entrés, avons posé nos affaires. Nous continuons de parler, tentant d’apprivoiser – avec un succès tout relatif en ce qui me concerne – notre gêne. Je me suis assis sur le lit. Katrin s’est assise à côté de moi. J’ai du bouger et changer de place plusieurs fois, en continuant de parler. Et…je prends, doucement je crois, Katrin par le bras, passe mon autre bras autour de ses épaules et la fait s’allonger sur mes genoux. Mon trouble est à son comble. Je sens son corps peser délicieusement sur mes cuisses. Je lui parle, lui demande de me rappeler pourquoi elle va recevoir une fessée… Et voilà, ça y est, je sais maintenant, c’est irréfutable, la fessée est en moi à jamais. Une intensité d’émotion violemment surgie, à la fois si douce et si « ferme », si directe et malgré tout d’une grande subtilité. Le contact avec la peau de Katrin, contact mystérieusement violent et doux simultanément, la distance par les claques qui produisent un rapprochement inouï, si inattendu et si bouleversant. Je sens mon c½ur se serrer, battre d’étonnement ravi.

Je joue ma pièce, tendu et appliqué, chaviré par l’émotion qui peu à peu dissout mes tensions.

J’ai fessé Katrin allongée sur mes genoux, pas trop fort, d’abord à travers sa jupe (sa si jolie jupe que j’observais il y a quelques minutes dans la rue), puis sur ses fesses après avoir remonté doucement d’abord la jupe, puis sa culotte. Une bouffée de tendresse m’envahit, que je m’efforce de contrôler. Je lui dis d’aller se mettre au coin, les mains sur la tête, je veux la voir ainsi, visage tourné vers le mur, immobile et craintive, prendre le temps de l’observer et aussi, et surtout peut-être, prendre le temps de ressentir en moi, en profondeur, les émotions et sentiments qui me pénètrent. Katrin n’est pas pressée de se rendre face au mur et je dois l’y aider, doucement mais fermement. Je me sens encore tendu mais j’ai le sentiment d’entrer peu à peu comme dans un rêve, un rêve réel…

Je ressens maintenant totalement cette curieuse contradiction de la fessée : La fermeté et la douceur. Le sentiment pour la personne que l'on punit, la tendresse et la sévérité. Katrin est au coin, elle ne se tient pas tranquille et je la force à garder la position, debout face au mur, mains sur la tête. Je relève sa jupe et la claque plusieurs fois sèchement sur les fesses pour qu'elle reste au coin et cesse de bouger, ce qu'elle finit par faire.

J'ai maintenant trop envie de lui donner une seconde fessée qui, nous en sommes convenus, doit être plus sévère que la première, plus forte...Je reste encore un peu tendu. Je vais trop vite...Mais je me sens bien, tellement bien. Katrin est de nouveau allongée sur mes genoux, elle me rappelle la raison qui motive cette seconde punition, et je la fesse, fortement, en la tenant bien. Quel plaisir, tenir cette femme fermement et la fesser. D'écrire cela quelques jours après ce jour merveilleux, j'en suis encore violemment affecté.

L'intensité avec laquelle je ressens cet acte de fessée me fait enchaîner sur une troisième, pour laquelle je demande à Katrin de se mettre debout, d'amener ses mains aux chevilles, dans une position qui m'enchante à observer. Je frappe ses fesses, un peu moins fort, de façon plus appliquée, plus "enveloppante".

Une plongée dans une douceur indicible

En vérité les mots me manquent, même une semaine plus tard, tellement l’émotion reste forte de cette fessée lente et gentille, lente mais trop courte, où mes mains s’attardent sur les fesses de Katrin, alternant claques et caresses… Quelque chose s’est passé, une certaine tension qui avait commencé à fondre lors des précédentes fessées s’est enfin dissoute dans le bonheur, dans ce contact d’une déconcertante complicité. Le temps pourrait s’arrêter, je souhaiterais rester ainsi, dans les limbes de la durée, éprouvant la sensation pesante du corps de Katrin sur mes genoux, et parcourant de mes mains sa douce peau chauffée et rougie par la fessée.

Je veux maintenant passer à une fessée sévère, courte, qui, je le souhaite et le redoute à la fois, peut contrer ce délicieux amollissement. Et, bien entendu ce n’est pas du tout ce qui se passe. A peine ai-je commencé à appliquer de vigoureuses claques sur les fesses de Katrin que j’ai faite s’agenouiller devant le lit, en prenant appui sur celui-ci à l’aide d’un oreiller, que je me sens littéralement fondre de tendresse et d’affection (pour ne pas dire plus) pour elle…Et de désir bien sûr. Il est là lui aussi, et bien là. Cela me déconcerte un peu car nous ne sommes pas venus ici nous rencontrer pour ça, mais bien pour donner et recevoir la fessée…Pour vivre cette expérience unique et en éprouver les sentiments troublants, intenses et contradictoires.

Nous sommes hors du temps, en partance et en dérive sur une autre planète, peut-être bien "la Terre et ses continents verts" que chantait Gérard Manset il y a deux siècles. Je touche du doigt l'éternité. Katrin évoque ce "moment inoubliable" que je lui fais vivre.


Delmak-O : P K Dick Central Dispatch (Substance rêve)

Je suis assis au café, dans le hall bruyant du dispatch. Je rêvasse en regardant distraitement les voyageurs affairés ou en attente… Katrin est partie commander des boissons. Une Titania bitter et un K-Priss avec de l'ersatz citronné. Elle ne boit que ça m’a-t-elle dit un jour. Curieux. Katrin comme K-Priss…Moi je vais boire la Titania. Une bonne bière locale (évidemment !) à déguster lentement en discutant avec Katrin, en me perdant dans son sourire et dans ses yeux si doux, son expression si gentille. Nous nous regardons beaucoup. J’ai l’impression de revenir d’ailleurs, d’une intimité étrange et presque irréelle avec elle. Je caresse son visage, lui touche la main. Il me semble que les 50 minutes qui nous séparent du monorail pour Hostdôme s’écoulent comme un songe. Cette Titania a une saveur particulière. Je le dirai plus tard à Katrin, lorsqu’à nouveau des centaines de kilomètres et des vies différentes sous sépareront, c’était une des meilleures bières de ma vie.

Le visage souriant de Katrin s’est imprimé dans ma mémoire lors de cette ultime discussion autour d’un verre. C’est l’heure. Je l’accompagne au sas d'embarquement du mono. Sur le quai je la serre dans mes bras. Elle entre dans le sas. Nous nous regardons au travers de la vitre légèrement opaque. Elle passe de l'autre côté et disparaît de ma vue.

Nous savons tous les deux que nous n’oublierons pas cet avril après-midi à Delmak-O. Que nous voudrons nous revoir, que je vais désormais vivre dans l’attente de pouvoir à nouveau fesser ma belle Katrin, si forte et si fragile, si fascinante…

Je marche sous la voûte translucide du dispatch, essayant d'imaginer, en observant au loin à travers les brumes de méthane, une étoile plus brillante que les autres, le Soleil, et je rêve de la Terre verte et bleue, de Katrin, des fessées...

Récit de Jason.

Prologue (Jours métalliques) :

Titan, Puits 5 de l'exploitation de Cobalt / Zirconium, Printemps de synthèse, année standard terrestre 2206.

Avec les gus de la Solarian Mining Company, qui étend ses tentacules avides sur les trois quarts des concessions et exploitations minières de métaux rares du Système Solaire, la discussion avait été limitée à sa plus sommaire expression : "Mec, tu signes pour 3 ans, c'est le tarif, ou bien tu te casses, on n'a pas de temps à perdre avec tes états d'âme".
Les enfoirés !...
Qui veulent rentabiliser au maximum chaque voyage de leurs rafiots pourris à propulsion ionique, genre vous vous tapez 6 mois de cryo pour arriver comme un légume à destination. Mais je n'avais pas trop le choix, plus un Solcred sur mon compte, lessivé, il me fallait renflouer sous peine d'aller crever à petit feu dans les zones périphériques de la Globalia terrienne.

Et voilà un an que j'y suis, et pour de bon, bien planté dans cet endroit de perdition, le trou du cul du Système Solaire, à tenter de maintenir hors de la déglingue les atmogénérateurs des dômes. Ici, pour éviter que les gens ne s'entretuent ou ne se suicident en masse, on injecte de l'oxygène en surdose pour créer une légère et permanente euphorie. Et je vous dis pas le bordel pour maintenir en état ces foutues installations, et générer de l'oxygène et de l'azote sur ce monde de méthane. Avec les financiers de la Solarian toujours prêts à ne lâcher que le minimum pour que tout ça tienne à peu près debout.

Et des dômes, il y en a un paquet...25 unités d'exploitation avec les zones d'habitation associées, la "capitale" Delmak-O, zone administrative et de loisirs, les unités hydroponiques de production de nourriture, le spatioport, et le très important complexe hospitalier et mortuaire, unique sur le satellite, pour s'occuper de la santé et de la mort d'une population de presque 250 000 bipèdes humains, vous imaginez le tableau.


Prélude à la rencontre (Palinodie) :

Grâce à la toile, on se parle, malgré la distance qui sépare les dômes, reliés par des monorails à sustension magnétostatiques, inconfortables et à coût prohibitif. Le rythme de travail sur Titan, ce n'est pas la semaine anglaise...On tourne en équipes, 7 équivalent-jours terrestres sur 7, en 3x8, avec 3 jours de "détente" par équivalent-mois terrestre. Autant dire que l'activité sur le cybermonde, qu'elle soit évasion ou lieu d'échanges et d'épiques tentatives de rencontres, est massive.

Depuis quelques semaines, je "parle" quotidiennement avec Katrin, une femme que j'ai croisée sur DS (Discipline Saturnale), un des nombreux sites favorisant les relations plus ou moins perverses - si le mot a encore un sens dans cet environnement de cauchemar morose et industriel, dans ce monde essentiellement perverti. Mais ce site a quelque chose de différent, je l'aime bien il me rappelle une certaine douceur de la Terre, le cynisme affiché des interventions masque difficilement la tendresse et la complicité qui semblent y régner.

Katrin travaille à l'Hostdôme, le complexe hospitalier, elle en a aussi pris pour 3 ans, c'est bien le tarif pour tout le monde ici. J'ai cru comprendre que, comme moi, elle n'avait pas eu trop le choix, elle a du laisser une famille là-bas sur la Terre, des enfants du moins, et pour eux si ce n'est pour elle, il lui fallait regarnir son compte en Solcreds sonnants et trébuchants. Nous voulons nous voir. Katrin veut être fessée. Et je veux la fesser. C'est aussi simple que cela. Je n'ai pas réussi à savoir si elle avait un compagnon ici, sur ce nom de Dieu de satellite saturnien. Katrin est une femme discrète. Nous avons peu à peu fait connaissance, par la magie des mots semés sur le réseau.

Nous avons décidé de nous rencontrer lors d'un 3j (ces minuscules détentes mensuelles) qui nous a demandé du temps et de la manoeuvre pour en faire coïncider une journée. Cette rencontre doit avoir lieu à "la ville" (le dôme administratif et loisirs), Delmak-O. Le complexe hospitalier n'en est pas trop éloigné en monorail, et moi j'ai pu prétexter un problème professionnel qui nécessite un déplacement au QG titanien de la Solarian. J'arriverai la veille au soir, passerai au siège le matin et retrouverai Katrin en début d'après-midi.

J'ai retenu une chambre au centre du quartier de loisirs, qui réplique plus ou moins grossièrement un centre ville historique tels qu'on en trouvait encore sur la Terre il y a moins de deux siècles…Dans un hôtel assez beau, curieusement.

Le soir, veille de la rencontre tant attendue, l'employé de l'hôtel m'a regardé avec un petit sourire en coin quand je lui ai dit que je souhaitais garder la chambre le lendemain une partie de l'après-midi. J'ai posé rapidement la main à plat sur le lecteur de nano implant pour le transfert de crédit, j'ai ramassé le badge à identification rétinienne et me suis dirigé vers ma chambre, une étonnante pièce meublée dans un style XVIIIème siècle français, un bout d'univers insolite ici, sur Titan ! Etait-ce un présage à l'étrange et enivrant voyage qui m'attendait le lendemain ?



La rencontre (Glissement de temps sur Titan) :

Je marche sur le trottoir de la chaussée centrale. C’est le début de l’après-midi. J’ai terminé la partie professionnelle de ma journée et suis repassé à l’hôtel. Le rendez-vous avec Katrin est à 13h30, j’ai une quinzaine de minutes d’avance et je décide d’aller à sa rencontre, en supposant d’une part qu’elle va arriver par la station Outland depuis le P. K. Dick Central Dispatch, celle par où je suis arrivé hier soir, d’autre part que je vais être capable de la reconnaître d’après les photos qu’elle m’a envoyées il y a quelques temps. Et aussi que j’ose l’aborder. Bien sûr que je vais oser, mais je serai intimidé, c’est clair. Enfin, à supposer aussi qu’elle vienne, qu’elle soit venue. Car en vérité je suis un peu anxieux. Pas de nouvelles sur le net depuis la veille (fin de matinée ou début d’après-midi je ne sais plus). Tant de choses peuvent se produire au dernier moment et empêcher cette rencontre, y compris Katrin elle-même qui pourrait reculer au dernier moment. Un rendez-vous avec un inconnu, avec lequel on a seulement discuté sur le net, pour se retrouver seule avec lui dans une chambre d’hôtel et recevoir une fessée. Oui, je comprends que l’on puisse hésiter.

Un rendez-vous attendu depuis 3 semaines. Quelque chose de totalement, radicalement, étrangement nouveau dans ma vie… Vais-je la reconnaître ? Quelle impression va-t-elle me faire ? Et moi ? Quelle impression vais-je lui faire ? Déception ? Surprise ?...L’impact imprévisible de la rencontre physique. Je marche dans la ville en dévisageant les passantes. C’est vrai que je fais ça souvent, mais là c’est différent. Je ne dévisage pas des inconnues par curiosité ou plaisir, ni ne cherche le visage d’une femme connue…C’est entre les deux. Je cherche une inconnue que je peux reconnaître, peut-être…et à qui j’ai parlé, beaucoup, sans jamais entendre le son de sa voix, ni voir ses yeux. Il fait frais sur Delmak-O, ensoleillement reconstitué, un peu de vent. C’est agréable. La ville apparaît plaisante, douce. Les climotécos font du bon boulot ici.

C’est elle ! Je viens de la croiser. Elle ne m’a pas vu. Ou plutôt, si… Elle a vu un passant, un étranger qu’elle a croisé sur le trottoir. Elle semble chercher son chemin, avance en hésitant, en regardant autour d’elle. J’ai continué ma route quelques instants, me suis retourné, l’ai regardée. Elle est belle. Oui, c’est elle. Je rebrousse chemin. Que faire ? La suivre jusqu’à l’hôtel ? Je n’aime pas l’idée. L’aborder ? Va-t-elle me reconnaître ? S’effrayer d’un étranger qui l’aborde brusquement ? Il faut que je m’approche doucement, en souriant, qu’elle ait le temps de me regarder et de me reconnaître. J’arrive à ses côtés, elle tourne la tête, je lui souris, elle me sourit. Elle m’a reconnue. J’aime tout de suite son regard. Elle porte une jolie jupe, qu’elle a spécialement achetée pour cette rencontre, pour moi. Je suis complètement ému.

Des pensées se bousculent dans ma tête. Nous venons de nous rencontrer, on ne se connaît que depuis quelques semaines « virtuellement », et dans quelques dizaines de minutes, nous serons ensembles dans une chambre d’hôtel et Katrin sera sur mes genoux pour recevoir une fessée. C’est difficile à croire, à réaliser. Je ressens une émotion très forte à la fois de bonheur et de tension, une angoisse certaine… mais une angoisse plaisante, stimulante, délicieuse….
Je regarde Katrin. Nous nous parlons en nous dirigeant vers mon hôtel. Je suis un peu tendu, mais sens du bonheur en moi.

La chambre

C’est, je l'ai dit, un bel hôtel, pas très grand, discrètement meublé avec goût. Nous sommes entrés, avons posé nos affaires. Nous continuons de parler, tentant d’apprivoiser – avec un succès tout relatif en ce qui me concerne – notre gêne. Je me suis assis sur le lit. Katrin s’est assise à côté de moi. J’ai du bouger et changer de place plusieurs fois, en continuant de parler. Et…je prends, doucement je crois, Katrin par le bras, passe mon autre bras autour de ses épaules et la fait s’allonger sur mes genoux. Mon trouble est à son comble. Je sens son corps peser délicieusement sur mes cuisses. Je lui parle, lui demande de me rappeler pourquoi elle va recevoir une fessée… Et voilà, ça y est, je sais maintenant, c’est irréfutable, la fessée est en moi à jamais. Une intensité d’émotion violemment surgie, à la fois si douce et si « ferme », si directe et malgré tout d’une grande subtilité. Le contact avec la peau de Katrin, contact mystérieusement violent et doux simultanément, la distance par les claques qui produisent un rapprochement inouï, si inattendu et si bouleversant. Je sens mon c½ur se serrer, battre d’étonnement ravi.

Je joue ma pièce, tendu et appliqué, chaviré par l’émotion qui peu à peu dissout mes tensions.

J’ai fessé Katrin allongée sur mes genoux, pas trop fort, d’abord à travers sa jupe (sa si jolie jupe que j’observais il y a quelques minutes dans la rue), puis sur ses fesses après avoir remonté doucement d’abord la jupe, puis sa culotte. Une bouffée de tendresse m’envahit, que je m’efforce de contrôler. Je lui dis d’aller se mettre au coin, les mains sur la tête, je veux la voir ainsi, visage tourné vers le mur, immobile et craintive, prendre le temps de l’observer et aussi, et surtout peut-être, prendre le temps de ressentir en moi, en profondeur, les émotions et sentiments qui me pénètrent. Katrin n’est pas pressée de se rendre face au mur et je dois l’y aider, doucement mais fermement. Je me sens encore tendu mais j’ai le sentiment d’entrer peu à peu comme dans un rêve, un rêve réel…

Je ressens maintenant totalement cette curieuse contradiction de la fessée : La fermeté et la douceur. Le sentiment pour la personne que l'on punit, la tendresse et la sévérité. Katrin est au coin, elle ne se tient pas tranquille et je la force à garder la position, debout face au mur, mains sur la tête. Je relève sa jupe et la claque plusieurs fois sèchement sur les fesses pour qu'elle reste au coin et cesse de bouger, ce qu'elle finit par faire.

J'ai maintenant trop envie de lui donner une seconde fessée qui, nous en sommes convenus, doit être plus sévère que la première, plus forte...Je reste encore un peu tendu. Je vais trop vite...Mais je me sens bien, tellement bien. Katrin est de nouveau allongée sur mes genoux, elle me rappelle la raison qui motive cette seconde punition, et je la fesse, fortement, en la tenant bien. Quel plaisir, tenir cette femme fermement et la fesser. D'écrire cela quelques jours après ce jour merveilleux, j'en suis encore violemment affecté.

L'intensité avec laquelle je ressens cet acte de fessée me fait enchaîner sur une troisième, pour laquelle je demande à Katrin de se mettre debout, d'amener ses mains aux chevilles, dans une position qui m'enchante à observer. Je frappe ses fesses, un peu moins fort, de façon plus appliquée, plus "enveloppante".

Une plongée dans une douceur indicible

En vérité les mots me manquent, même une semaine plus tard, tellement l’émotion reste forte de cette fessée lente et gentille, lente mais trop courte, où mes mains s’attardent sur les fesses de Katrin, alternant claques et caresses… Quelque chose s’est passé, une certaine tension qui avait commencé à fondre lors des précédentes fessées s’est enfin dissoute dans le bonheur, dans ce contact d’une déconcertante complicité. Le temps pourrait s’arrêter, je souhaiterais rester ainsi, dans les limbes de la durée, éprouvant la sensation pesante du corps de Katrin sur mes genoux, et parcourant de mes mains sa douce peau chauffée et rougie par la fessée.

Je veux maintenant passer à une fessée sévère, courte, qui, je le souhaite et le redoute à la fois, peut contrer ce délicieux amollissement. Et, bien entendu ce n’est pas du tout ce qui se passe. A peine ai-je commencé à appliquer de vigoureuses claques sur les fesses de Katrin que j’ai faite s’agenouiller devant le lit, en prenant appui sur celui-ci à l’aide d’un oreiller, que je me sens littéralement fondre de tendresse et d’affection (pour ne pas dire plus) pour elle…Et de désir bien sûr. Il est là lui aussi, et bien là. Cela me déconcerte un peu car nous ne sommes pas venus ici nous rencontrer pour ça, mais bien pour donner et recevoir la fessée…Pour vivre cette expérience unique et en éprouver les sentiments troublants, intenses et contradictoires.

Nous sommes hors du temps, en partance et en dérive sur une autre planète, peut-être bien "la Terre et ses continents verts" que chantait Gérard Manset il y a deux siècles. Je touche du doigt l'éternité. Katrin évoque ce "moment inoubliable" que je lui fais vivre.


Delmak-O : P K Dick Central Dispatch (Substance rêve)

Je suis assis au café, dans le hall bruyant du dispatch. Je rêvasse en regardant distraitement les voyageurs affairés ou en attente… Katrin est partie commander des boissons. Une Titania bitter et un K-Priss avec de l'ersatz citronné. Elle ne boit que ça m’a-t-elle dit un jour. Curieux. Katrin comme K-Priss…Moi je vais boire la Titania. Une bonne bière locale (évidemment !) à déguster lentement en discutant avec Katrin, en me perdant dans son sourire et dans ses yeux si doux, son expression si gentille. Nous nous regardons beaucoup. J’ai l’impression de revenir d’ailleurs, d’une intimité étrange et presque irréelle avec elle. Je caresse son visage, lui touche la main. Il me semble que les 50 minutes qui nous séparent du monorail pour Hostdôme s’écoulent comme un songe. Cette Titania a une saveur particulière. Je le dirai plus tard à Katrin, lorsqu’à nouveau des centaines de kilomètres et des vies différentes sous sépareront, c’était une des meilleures bières de ma vie.

Le visage souriant de Katrin s’est imprimé dans ma mémoire lors de cette ultime discussion autour d’un verre. C’est l’heure. Je l’accompagne au sas d'embarquement du mono. Sur le quai je la serre dans mes bras. Elle entre dans le sas. Nous nous regardons au travers de la vitre légèrement opaque. Elle passe de l'autre côté et disparaît de ma vue.

Nous savons tous les deux que nous n’oublierons pas cet avril après-midi à Delmak-O. Que nous voudrons nous revoir, que je vais désormais vivre dans l’attente de pouvoir à nouveau fesser ma belle Katrin, si forte et si fragile, si fascinante…

Je marche sous la voûte translucide du dispatch, essayant d'imaginer, en observant au loin à travers les brumes de méthane, une étoile plus brillante que les autres, le Soleil, et je rêve de la Terre verte et bleue, de Katrin, des fessées...

Récit de Jason.
Par Grand Nord - Publié dans : 11- Outland...
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