Cœur de pierre…

Je collectionne les statues et autres figurines érotiques qui ont un rapport avec l’univers « bdsm » ou fétichiste.

Celles-ci ou tout au moins les plus montrables, trônent ici et là dans mon intérieur, les autres sont soigneusement cachées dans un coffre en attendant de pouvoir se nicher dans un discret écrin.

Parfois et  bien souvent il est facile de trouver ce type de figurines via internet ou en arpentant les rayons de boutiques spécialisées.

Ma collection s’est plus basée sur l’histoire de l’objet, le pourquoi de son arrivée, ce qu’il peut signifier pour moi au demeurant.

C’est ainsi que cette figurine que je surnomme « Princesse Guerrière », a toute une histoire.

Je l’ai rencontrée il ya de cela des années, elle trônait dans un « vivarium » dans une animalerie exotique à la limite frontalière, endroit ou moult amateurs de serpents et autres reptiles de l’hexagone venaient se faire frémir.

Cette statue de pierre représente une guerrière dénudée et solidement menottée, nue avec ce casque et cette cote de maille lui enserrant la taille, elle se présentait comme future esclave d’un seigneur de guerre.

Cet endroit relativement magique pour moi était le but de promenades hebdomadaires et cela durant des années, à chaque fois, mon regard parcourait cette jeune femme figée dans le temps.

Il eu une tentative de ma part de demander si la « décoration » du vivarium était en vente mais personne ne pouvait me répondre.

Les années passèrent et la « Princesse Guerrière » restait dans sa vitrine accompagnée de boa et autres pythons…

Lorsque après le « Grand Chaos », je pu retrouver une certaine indépendance, le fait d’avoir rencontré un « diablotin » amatrice de reptiles et autres tortues, me fit refréquenter  cette animalerie et à nouveau côtoyer cette créature tout aussi mystérieuse.

Je reformulais mes demandes mais aucun membre du personnel ne pouvait me répondre, perdue dans la masse, ma « Princesse Guerrière » sombrait dans un oubli, dans une arrière boutique.

Les mois passèrent, « Diablotin » fut acheté en ces murs lors d’un hiver rigoureux, je fis plusieurs allers et retours pour construire une nouvelle maison, un nouvel écrin à une "sulcata" qui prenait du poids et de la taille…

Mais la « Princesse » restait inaccessible…

Je sais que l’elfe fit lui-même une tentative pour acquérir cette statue « mystérieuse » dont je ne trouvais nulle part une quelconque information sur ses origines.

Pour moi, il me semblait que cette belle inconnue resterait à jamais hors d’atteinte dans sa cage de verre.

Et puis un jour, je me rendis à nouveau dans cette animalerie pour constater que tout était en travaux et que le magasin allait fermer ses portes.

Ici et là, des articles soldés, des vitrines à démonter et sur une étagère, trônant, fière et toujours aussi mystérieuse, la « Princesse Guerrière ».

Mon sang ne fit qu’un tour, puisque tout était à vendre, je me portais d’office acquéreur de celle-ci.

Les vendeurs eurent de nouveaux quelques hésitations mais surtout au final sur le prix… d’un objet dont ils n’avaient aucune notion de la valeur « marchande ».

C’est ainsi qu’après plus de six ans d’exil voire plus dans une cage de verre, que la « Princesse Guerrière » trouva le chemin de mes contrées...