Barcelone... Rosas

 

Notre voyage dans le sud de l'Europe avait plusieurs buts.

D'une part prendre du temps à deux, découvrir pour moi les « racines » de la fée et ses contrées, nous rapprocher un peu plus l'un de l'autre et d'autre part, d'un commun accord découvrir ensemble un endroit magique découvert au hasard de mes recherches sur le net.

 

En Andorre, « clochette » avait donc fait quelques achats hormis sa « cravache de fée façon Barbie ».

Je passe les quelques heures de discussions pour que la « fée » se décide de faire l'acquisition d'une jupe façon « gothique » pour étoffer sa tenue « cuir » que sa pudeur n'osait trop dévoiler.

Ces achats étaient destinés surtout à rendre sa tenue plus pratique lors de notre incursion prévue au « Club Social Rosas 5 » de Barcelone.

 

Depuis quelques années, je me ballade ici ou là, à la recherche d'endroits magiques dignes d'intérêt.

Malheureusement, certains sont voués au mercantilisme et autres phénomènes de mode, d'autres disparaissent rapidement... laissant un gout d'inachevé.

 

Cette quête m'avait donc mené jusqu'au « Rosas 5 » et avait même poussé ma « fée » polyglotte à consulter le forum qui y était « attaché ».

 

Je dois dire que peu d'endroits m'ont semblé aussi proche de la définition d'un véritable « donjon » que ce club situé au cœur de Barcelone.

 

Il est clair que d'emblée, la couleur est annoncée, ce n'est pas un endroit pour touristes de passage ou un quelconque badaud attiré par de « pourpres lumières ».

Ce club basé sur une forme « d'association » (en France on pourrait qualifier cela d'association « loi 1901 », en Belgique d' « A.S.B.L » ) est un lieu de rendez-vous de pratiquants « sm ».

 

Si le fétichisme des tenues est mis au second plan, c'est plus pour permettre aux amateurs de « jeux de maux » de se retrouver entre eux.

 

J'ai constaté depuis un certain temps qu'il existait parfois une différence d'approche entre les « fétichistes » et les praticiens « bdsm ».

Certains fétichistes se retrouvant en club « sm » ont du mal à supporter nos pratiques d'une part et d'autre part les pratiquants « sm » sont parfois incommodés par l'exubérance et l'excentricité vestimentaire des autres.

 

Ne sachant pas trop si nous devions donc miser sur une tenue plus fétichiste que « pratique », choisir entre un ensemble « vinyle » et une tenue cuir, nous avions opté pour un compromis jouant sur le côté gothique d'une jupe agrémenté d'un haut transparent, le tout sur de la lingerie cuir bien plus confortable pour de quelconques jeux éventuels...

 

Même équipé d'un « GPS », la wolfmobile n'est pas un engin capable de s'aventurer dans la circulation nocturne de Barcelone, surtout un dimanche soir ou le club local de football, le « BARCA », joue à domicile.

 

Ainsi, et en prévision de notre séjour prolongé, avions-nous réservé une chambre dans un hôtel situé à une bonne grosse demi heure en train de la place de Catalogne.

C'est donc par le train que nous arrivâmes au cœur de Barcelone.

Le changement fut brutal entre les fraîches hauteurs andorranes et la chaleur de la capitale de la Catalogne.

 

Un tantinet incommodé par ces différences, je dois admettre que durant notre voyage pour arriver au « Rosas 5 », l'idée de rebrousser chemin m'est venu à l'esprit

Mais bon gré, mal gré, et profitant d'un système de taxi bon marché nous arrivâmes donc près d'une porte cochère en bois munie d'un « judas ».

 

L'entrée dénotait dans un ensemble immobilier de béton relativement moderne, ce qui somme toute confirmait que nous étions au bon endroit...

Peu ou pas de bruits, quelques vibrations étouffées, juste une sonnette comme seul moyen d'entrer.

A peine le doigt ayant pressé le bouton que l'on vient nous ouvrir.

 

Notre hôtesse reste dubitative devant « deux civils » égarés au seuil d'un endroit un tantinet privé...

Heureusement, « clochette » alterne le catalan et l'espagnol, explique que nos tenues sont dans notre sac et que nous sommes bien au courant des particularités de l'établissement.

 

Un léger sourire déride notre hôtesse qui nous accorde le « sésame ».

 

 

Le seuil de l'entrée franchit, le rideau écarté, nous nous retrouvons au centre d'un bar décoré ici et là de gravures et autres photos fétichistes, parmi les bouteilles du comptoir qui d'une cravache, qui de certains « jouets » et autres figurines complètent le décor.

 

Nous sommes seuls, le dimanche soir le club est ouvert mais bien entendu, c'est le samedi que celui-ci fait le plein.

 

Qu'importe, cela laisse du temps à la « fée » de se changer de même qu'au Lycan d'adopter un look plus adapté à l'endroit.

Un vestiaire, une douche et des casiers, une musique omniprésente, le passage furtif du Maître des lieux, nous rejoignons le bar et entamons la conversation avec notre « hôtesse ».

 

Ce club est le fruit de l'imagination d'un citoyen suisse qui l'a créé, il y a quelques années déjà.

D'après nôtre hôtesse, le « Rosas 5 » est probablement l'un des seuls clubs « sm » d'Espagne ayant pignon sur rue.

 

 

Un peu comme chez nous, il existe quelques autres endroits mais plus dédiés aux soirées fétichistes ou épisodiquement organisant des soirées « sm ».

Le « Rosas 5 » annonce clairement la couleur, c'est un endroit dédié au « bdsm ».

La décoration et les accessoires qui ornent le bar indiquent le ton, une incursion peu après dans le « donjon » ne fera que nous confirmer la qualité exceptionnelle du matériel installé ici et là.

 

Entre les cages, carcans, croix et autres poulies, trône d'un côté une immense roue « d'infortune » et de l'autre une chaise digne de donner des cauchemars à la « fée ».

 

 

 

 

 

 

Nous poursuivons notre discussion avec notre hôtesse, celle-ci nous explique que la majorité des clients sont soit espagnols, anglais ou allemands.

Notre présence en tant que « francophone » est assez exceptionnelle malgré la présence proche de la frontière (Trois heures de route).

 

Elle, elle vient d'Argentine, se sent plus « joueuse » (« kinkster ») que soumise ou Domina.

Pour elle, c'est en faisant connaissance de l'autre qu'elle peut juger la place qu'elle « prendra ».

 

Dans cette conversation, ou « clochette » joue de la traduction, certains similitudes à notre façon d'aborder le « sm » nous vient.

Difficile de « pratiquer » sur un ou une parfaite inconnu(e), la nécessité de connaître l'autre, de l'apprécier, de considérer l'importance du « sentiment » dans une relation basée sur le sadomasochisme.

Bref loin à nouveau des lieux communs et autres « raccourcis »qui sont colportés ici ou là...

Quant aux pratiques « sm », elle nous posera la question de connaître nôtre « niveau », ce que nous faisons, ce que nous pratiquons.

 

Savoir que « clochette » est plus basée sur une relation de « Domination-soumission » et que le Lycan est plus basé sur une relation « sadomasochiste » tout en ayant une dose de masochisme cérébral l'intriguera.

En effet comment concilier deux univers qui sont dissemblables dans le fond ?

Pour moi la «Domination » n'est qu'un moyen de maîtriser un sujet lors de mes pratiques et non une finalité, la « fée » si elle est capable de s'emporter lors d'une fessée, émet des craintes dès que je sors pinces ou autre nerf de bœuf...

 

Notre vie et existence consiste donc en discussions et débats, concessions et autres aménagements histoire d'avancer au même rythme.

 

Cette discussion aussi intéressante qu'elle pouvait l'être ne pouvait cependant m'éloigner d'un endroit magique, le fameux « donjon » et ses multiples instruments...

Du bar au donjon dont l'accès est dissimulé dans un recoin de la pièce, une simple marche suffit à pénétrer dans cet univers.

Là, c'est un choc, poulies et palans, cordes et autres tombent du plafond, des harnais de cuir, un sac-fourreau-cage suspendu, une croix, une roue de cuir et d'attaches, un siège digne de l'inquisition et au centre un banc à fessées...

 

 

Avec l'accord de notre hôtesse, je prends des photos des lieux tant le style et le décor nous entraînent dans une autre époque.

Murs de pierres apparentes, cuir odorant, métal luisant ne font que rehausser le charme du lieu.

 

Moyennant encore un petit effort, un autre escalier nous conduit à une pièce surplombant le bar et dont la décoration ne laisse aucun doute sur les préférences des nos hôtes.

 

 

Cage suspendue, table basse en verre qui se révèle être une autre cage, tout cela fait virevolter la « fée » et me donne l'envie de jouer de ses rondeurs.

Promptement, elle se plie à mes envies, mime de s'attacher à la roue, se met sur la croix, avant de commettre l'erreur de se plier sur le banc à fessées.

Un temps d'inattention que je mettrai à profit pour l'y attacher d'une part et pour sortir mon « cat'o nine » d'autre part.

 

 

Si dans un premier temps, la pudeur de « clochette » l'emporte, assez vite, la jupe gothique remonte sur la croupe et les lanières s'abattent sur ses fesses.

Caresses et coups portés se succèdent, le visage blotti au creux du cuir, les cheveux débordant de la nuque, « clochette » se laisse aller à compter les coups...

 

 

Après ces quelques moments intimes, je la libère pour mieux l'attacher aux suspensions.

La manivelle tourne, les bras s'écartent, se soulèvent doucement, la jupe de la « fée » quant à elle tombe sur le sol.

 

 

Sans trop insister, « clochette » se retrouve en suspension par les bras, je n'insiste pas trop longtemps, histoire de ne pas « abimer » la « fée ».

 

La soirée dans le donjon se terminera par un essai de la chaise de contention.

Un superbe objet de cuir et de bois, intimidant car muni de lanières dignes d'une chaise électrique, de quoi attiser les peurs et les craintes de ma « demoiselle ».

Attaches, lanières, ceinture, j'évite à se demande de lui mettre la cagoule, « clochette » est là, exposée à mon regard...

 

 

Malheureusement, le temps nous est compté, comme Cendrillon nous devons prendre le dernier train vers minuit et c'est avec un gout de trop peu que nous avons dû quitter cet endroit exceptionnel.

 

 

http://www.clubrosas5.com