Satané cellophane, cela faisait un certain temps qu'il me narguait de ses yeux noirs, là... au fond de ma cave.

Sujet de discussions ici et là sur le net, de tentatives de ma part avec ses consoeurs un tantinet plus transparentes, il m'est arrivé sans crier gare.

Bref, que du costaud, du lourd, du bien solide, le côté viril et machisme d'une simple feuille de plastique.

La "fée" a déjà eu l'habitude de se faire "emballer" avec une version plus "domestique".

L'essai était somme toute logique...

Soirée dans ma chambre, clochette sort sa panoplie de savons et autres corps gras, histoire de se faire une seconde peau, histoire d'éviter un déballage douloureux...

Moi, je préfère donc un grand classique, une huile de massage que je préchauffe au préalable et que j'enduis sur la créature, victime et cobaye volontaire (je pense bien au final que clochette est "masochiste" pour oser encore servir de cobaye à mes essais divers...).

Ainsi le corps et ses rondeurs dûment huilés, vient la phase "emballage".

Pas forcément "glamour" entre une "fée" qui s'exerce à garder son équilibre, un Lycan qui s'exerce à manipuler un rouleau de cellophane qui pèse son poids , des tractions et autres étirements pour donner à cet ensemble fragile un aspect esthétique.

Si j'ai commencé par le bas, de façon "classique, je sais que plus tard que commencerai par le haut, deux jambes de libres même de "fée" permette plus de liberté et d'équilibre.

Tour après tour, flexions du Lycan, étirement du plastique, commentaires de la "fée", la "chose" se met en place.

Le cocon opaque se crée, par chance il est d'une part assez esthétique et d'autre part assez peu électrostatique (pour qui s'est vautré nu sur une surface qui vous arrache le poils...).

Derniers tours au niveau du visage, passage "obligé " d'un peu d'air, nous n'en sommes pas encore au "contrôle de la respiration" surtout que dans ce domaine la volontaire-cobaye-auto-désignée est assez craintive.

Le cocon est terminé, opaque, il se dresse en équilibre plus qu'instable...

Accompagnement de la chute sur un matelas bien accueillant et voilà après quelques manipulations, une sombre créature totalement immobilisée.

Pour moi, je deviens "spectateur" car l'enveloppe est diablement efficace, armure semi-rigide, je n'ai pas les mêmes sensations qu'avec les précédentes tentatives, la chaleur de la main ne passe pas au travers, la "fée" ne sent que la pression de celle-ci.

Musique douce, "Faun" en ambiance de fond et le temps qui passe et s'égrène.

clochette se laisse aller, une heure passe... j'essaie en vain de percer la membrane, histoire de me laisser un contact charnel mais la prise est telle que rien n'y fait, pas moyen d'introduire ne serait-ce qu'un doigt inquisiteur dans une intimité totalement close.

Trop c'est trop...

Avec précaution, la paire de ciseaux fait donc son office et libère une "fée " qui sort doucement d'une semi-torpeur.

Le cocon luisant baptisé "doggy-bag" reste le seul témoin de cet instant.