Le Nord, ch’est le Nord… tirade mainte fois répétées et qui somme toute reflète bien les derniers évènements de la vie du Lycan.

Si dans un précédent article, j’avais parlé de la « wolfmobile », de ses avatars et de mes inquiétudes quant à sa santé, la vague de froid (jusqu’à -15°c dans mes contrées) a eu raison de ses 270.000 km…

Le temps pour moi de réapprendre la randonnée dans la neige, de me rappeler du bon usage de la double paire de chaussettes et surtout de me poser de bonnes questions quant à ma faculté de résilience.

Il faut admettre que se retrouver du jour au lendemain sans voiture et sans alternatives réelles, m’a légèrement fait douter.

Le doute appelant le doute, mes précédents calculs sur mes possibilités de m’en sortir me ramenant au niveau du zéro absolu n’ont pas amélioré les choses.

Bref, loin du Maître ayant un compte en banque avec moult zéro (ou alors ceux-ci sont après la virgule…) la possibilité de retrouver en peu de temps et avec des moyens limité un véhicule digne de porter ce nom se réduisait de façon exponentielle.

Dommage collatéral inattendu de cette crise économique où les parachutes dorés de la haute finance ont permis à beaucoup de cadres dynamiques et incompétents de se refaire une virginité, je m’orientais donc sur une véhicule doté de quatre roues, un moteur et au final rien d’autre…

Mais le Lycan est un « sur vivant », une créature qui a échappé aux flammes, à la noyade, au coup de couteau d’un berger corse, et aux traitrises, a toujours quelque part en lui des ressources insoupçonnées.

C’est ainsi que le hasard et la chance d’autres dommages collatéraux firent que je me suis retrouvé propriétaire d’une nouvelle « wolfmobile » dotées de toutes les options possibles hormis le cuir (là, pas de chance pour moi… l’odeur du cuir me flattant mes narines).

Cette situation relativement banale qu’est au final le changement d’une voiture fut en fait pour moi l’occasion de tourner une autre page de mon passé.

Je crois que si j’ai tenu l’ancienne « wolfmobile » jusqu’à ce qu’elle meure un 1^er janvier, il y avait aussi tout ces souvenirs, tout ce que nous avions vécu, mes voyages, mes rencontres, mes amours…

La « wolfmobile » avait été la seule chose que j’avais pu emporter de mon ancienne vie, elle était arrivée en même temps que ma renaissance dans l’univers du « bdsm », elle avait parcourue les plaines de Picardie, de Belgique, voguée sur des mers d’azur, grelottée dans les dunes des Pays-Bas, grimpée au sommet de cols alpestre, sillonnée l’île de beauté; dans ses flancs, le cuir, le vinyl et le métal se sont mélangés lors de soirées mémorables…

C’était donc aussi un crève cœur que d’effacer tout un passé, mais aussi peut être le moyen de passer à autre chose, une suite logique de ma taille hivernale…

La première heureuse de l’arrivée de la nouvelle « wolfmobile » fut donc « clochette » qui malgré l’éloignement dû à ses périples hivernaux (une fée cela migre en hiver…vous ne le saviez pas ?) s’inquiétait de la situation du Lycan perdu dans la neige et le froid…

Joie de sa part ceci-dit puisque « interdite » de conduite, elle pouvait déjà se voir aux commandes de la « wolfmobile », voire de trouver la commande pour la faire s’envoler.

J’ai du faire preuve de retenue, et ne lui autoriser après pas mal de négociations, que la possibilité de toucher l’autoradio, un redoutable challenge ceci-dit…les gouts musicaux de « clochette » pouvant impressionner plus d’un mâle aguerri.

Au pire dans la boite à gants j’ai toujours les options « bouchon antibruit » ou « menottes »…

Déjà ce compromis montre ses limites puisque que « clochette » envisage de redécorer dès que possible, la « wolfmobile » avec des cœurs « jaune ».

Ainsi si dans les prochains mois vous croisez sur une autoroute, un véhicule anthracite survolant le bitume, recouvert de cœurs jaune et avec une drôle de petite créature hilare aux commandes, et si en plus vous voyez derrière ce susdit véhicule une autre créature velue, sautillant et bondissant, et bien vous aurez croisé la nouvelle « wolfmobile » et son "heureux" propriétaire.