33 - Joker menteur (1)





Souvent certains moments vécus se noient dans le temps dans un brouillard d'incertitudes.

Cela fait quelques années que durant le mois de février, je bloque mon agenda pour pouvoir profiter pleinement de soirées organisées en belgitude.

Réminiscence de ce que j'ai vécu et découvert ici et là, dans une cave ou dans un grenier.

L'année dernière était le "baptême du feu" pour une "clochette" relativement timide et bien loin de mon univers fétichiste voire "sm".

J'en avais parlé en son temps, d'une soirée organisée à Bruxelles, soirée qui s'était au final avéré le "chant du cygne" d'une certaine "délocalisation" de l'équipe Démonia.
 Je ne reviendrai pas sur ces heures dans une cave à moitié vide et gelée, quelques âmes errantes se regroupant pour trouver une quelconque magie à une soirée basée au final sur un certain mercantilisme.

Ainsi, je ne pouvais constater qu'une fois de plus une trace de mon passé disparaissait en terme de souvenirs et autres sensations fugaces.

Cependant, je savais bien qu'il existait régulièrement à Bruxelles d'autres soirées plus régulières et qui au final rassemblaient de plus en plus les adeptes déçus et les inconditionnels d'autres milieux.

Ainsi de plus en plus dans mon for intérieur l'idée de redéposer un autre ancrage s'est donc faite.

"clochette" ayant été mise au courant de mes intentions, il ne fallait plus que gérer nos emplois du temps et se poser quant à sa tenue, ses envies , ses craintes, bref ce qui fait au final que la "fée" cloche bien souvent.

Grâce au cadeau d'une amie, l'acquisition des "sésames" fut un jeu d'enfant.

Il fallut donc penser à "rapatrier" la fée en belgitude ce qui fut l'occasion pour le Lycan de faire un bref passage sur Paris début février, histoire de "combler" les désirs de ma petite meute lors d'un festival manga et science-fiction.

Cette formalité se transforma vite en découverte intéressante pour nous car entre jupes écossaises, corsets, cyber-punk et autres menottes, nous pûmes assister à des démonstrations diverses d'un "retour vers le futur" de plusieurs générations confondues.

Difficile d'imaginer clochette chanter le générique de "Pokemon" et autres "Albator"...

Cette journée n'aurait été qu'une simple formalité si lors du concours de "cosplay", un caractère fut mis en avant, en dehors de quelques bimbos blondasses qui se la jouaient "fétichiste".

Sur le "flyer" reçu des organisateurs bruxellois concernant la soirée fétichiste, posait de façon cocasse "Harley Quinn" égérie déjantée du "Joker".
Et devant nous, sur la scène entre deux créatures sorties de l'univers des manga, la même "Harley Quinn" se trémoussait.
De quoi me mettre la puce à l'oreille et soulever mon intérêt.

Qui sait si lors de cette soirée, une exposition étant prévue, je ne pouvais dénicher une copie de papier glacé de la susdite créature qui "soirée fétichiste" oblige posait dans un costume de latex des plus moulant.

Bref, ayant "récupéré" clochette, ce fut donc un retour en belgitude et quelques jours assez chargés qui suivirent.

Si dans nos multiples recherches et quêtes, nous pouvions considérer que "clochette" avait enfin trouvé de quoi se "dévêtir" sagement, il fallait cependant la réconcilier avec ce superbe corset que nous avions trouvé il y a de cela un an et que nous n'avions pas pu étrenner.

Le "cuir verni" est une matière étonnante et bluffante, la qualité et la solidité du cuir avec l'aspect laqué et brillant du vynil.
Un choix guidé par erik de leather-dream lors de nos recherches, le précédent corset du même genre mais très bon marché et en vynil souple n'ayant pas résisté plus de quatres heures.

Le seul "hic" de cette acquisition étant le fait de le fermer et de le lacer...
Nous nous étions mis à trois avec "clochette" lors du premier essayage, solidité et résistance du corset garanti moyennant des efforts pour fermer le tout.

Bref, l'occasion ne s'étant pas présentée, une histoire de pudeur chez la fée, le corset était donc resté dans une belle housse durant de long mois malgré quelques "sorties" dans ma cave.

Il fut donc décidé de remettre le corset et d'exercer clochette à le porter de plus en plus longtemps, histoire qu'elle se fasse à  celui-ci d'une part et d'autre part que je puisse acquérir la dextérité pour fermer cette a"armure érotique" sans coups férir.

C'est donc durant cette dernière semaine que progressivement nous avons allongé le temps de "port", découvert des trucs et astuces pour user et abuser du laçage  à la "parisienne" et finalement s'assurer que la fée pouvait supporter durant un certain temps la rigidité de la gangue de cuir vernis.

Ce fut donc essais, contorsions, doutes et au final une certaine joie quand nous avons constaté que la demoiselle était éblouissante au moment du départ ce samedi soir vers Bruxelles...

La "Péniche" nous attendait tandis que dehors, la neige commençait à tomber...