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Poker de coeur (2)
Neige...
Nous voilà donc, la « fée » et le « Lycan » empruntant un réseau routier déjà fort mal en point et qui se retrouve tout d'un coup recouvert d'une nuée blanche rendant notre progression vers Bruxelles de plus en plus chaotique.
Neige...
Un peu comme si mon « pseudo » avait décidé depuis ces derniers mois de se la jouer « cavalier seul » en la rendant omniprésente en belgitude ou en Gaule lutécienne.
Neige...
Sous une pluie d'étoiles floconneuses nous poursuivons notre chemin.
Heureusement, approchant la capitale, les routes redeviennent plus accessibles, le rythme reprend, et finalement nous arrivons à bon port.
« Bon port », celui des quais des péniches, un endroit relativement plus facile d'accès et ou miracle, les endroits pour se garer ne manquent pas.
Péniches, plusieurs d'entre elles se suivent, des lumières, des gens qui dansent, trop bien endimanchés pour être de la « paroisse ».
Un peu plus loin le « River Boat », plus sobre, plus secret, ici et là des gens qui se déplacent, à la lueur des néons, des reflets de cuir, de latex brillant, de bas et de chaussures à talons vertigineux.
Nous y sommes, le temps de se garer, de se déplacer sur des pavés humides, « clochette » n'est pas modifié génétiquement pour se mouvoir sur les surfaces glissantes...
Bruits, rythmes, sons sourds, une échelle de coupée, nous entrons.
Cohue, foule, chaleur, tout ce qui nous avait manqué lors de notre précédente sortie.
L'endroit est vaste, il nous faudra un certain temps pour nous repérer.
Après le passage au vestiaire, la « fée » apparaît rayonnante avec son corset, sa curiosité se lit sur son visage.
Nous descendons dans la cale, par chance, en proue, nous retrouvons des connaissances dans une pièce plus intime ou déjà quelques soumises goûtent aux morsures d'un fouet manié de main de maître par erik et Lilith.
Vision rare et troublante entre « retrait » et « attirance », entre cris et larmes et visages rayonnants, sourires.
« clochette » se voit de moins en moins masochiste...
De mon côté je relativise, les marques rougissantes, les quelques perles écarlates sur les croupes ne sont au final qu'une autre façon d'apprécier le plaisir.
Que dire de moi qui aime goûter le sang qui perle des tétons de mes partenaires, qui adore la sensation des chairs et des ligaments qui craquent sous mes crocs...
Questionnement sur mes limites propres, suis-je au final « petit joueur » ou ayant ma propre conception du « sm » ?
Dans le groupe qui nous accueille, Acca et valerian, l'une rayonnante et l'autre à ses pieds, un ami breton, « frère de la banquise », égaré en belgitude et puis sortant de son « exil », jc et un de ses amis.
Bref, une petite bande qui a bien du mal à trouver de la place tant la foule se presse qui pour admirer le spectacle qui pour danser un peu plus loin.
Nous déposons nos affaires, nous partons à la découverte des lieux.
De la proue à la poupe, entre cuir et latex, uniformes et seins dénudés, entre soumises et Maîtresses, entre Démon et chienne assidue, nous croisons un condensé de ce qui est tout au moins pour moi, nôtre univers.
Le « dance-floor » passé, en poupe, une autre pièce plus intime, caresses et étreintes, une croix vierge de toute créature, une envie d'y attacher la « fée »...
Nous poursuivons notre découverte, ici et là des têtes connues, d'autres soirées, d'autres endroits.
Au bar, je reconnais à peine une ancienne connaissance de la « Galerie d'enfer », quelques bribes de conversations entre nous, déjà trois ans que nous nous sommes vus...
Retour en proue, passage « obligé » des Maîtres et autres soumis, discussions et pour ma part « observation » de ce que je vois.
Échanges avec erik sur le corset de « clochette », il a reconnu l'objet du supplice, il rassure aussi la « fée » sur la façon dont elle le porte, accessoirement, il me rassure sur ma façon de l'avoir lacé.
Tout doucement la salle se vide, d'autres invités arrivent, il est deux heures du matin, je « torture » doucement clochette, ses cris ont le don d'attirer la foule... certes, la voir se faire « violer » l'oreille n'a pas le même effet que les claquements d'un fouet sur une peau vierge mais bon, nous ne jouons pas dans la même cour.
Je suis un irrémédiable « malade » me dirait la « miss ».
Certains de nos amis repartent, d'autres remontent sur le pont, endroit plus feutré ou des adorateurs des cordes et autres liens échangent leurs expériences.
Autre atmosphère, on discute plus, on échange plus, ici et là des gens se font attacher, ici et là on discute sereinement.
Je m'y retrouve plus et la « fée » aussi.
« jc » feu follet tourne et retourne, son ami a sorti un grand sac de cordes, une chatte avec un joli grelot se met a attacher jc.
Nous regardons celui-ci, les cordes passent et repassent.
Autour de nous, une exposition photo, des portraits en papier glacé, l'un d'eux attire évidemment mon regard.
« Harley Quinn » est suspendue là, devant moi et je dois dire que je n'hésite plus de trop.
Beaucoup d'occasions manquées de « livres » et autres objets rares m'ont donné le réflexe de sauter sur l'occasion quand elle se présente.
Je ne parle bien sûr que « d'objets » bien entendu, quand il est question de « gens », je suis beaucoup plus réservé, l'expérience aussi, un désir d'unicité surtout.
Discussions avec le Maître d'oeuvre, la « demoiselle au regard mutin » se retrouve emballé et vite mise à l'abri.
Pendant ce temps, le « shibari » ou plutôt « kinbaku » se poursuit.
L'ami de jc me demande si la « fée » désire se faire entraver.
Quelques échanges avec celle-ci, le corset est rigide, la gêne, un peu d'appréhension mais aussi de la curiosité et au final le fait que « clochette » adore se faire attacher font pencher la balance.
Noeuds après noeuds, passage après passage, avec délicatesse et respect le Nawashi (celui qui entrave) étreint la demoiselle assise sur une chaise.
Nous faisons attention car si la position est plus commode, l'étreinte du corset et celle des cordes risquent de faire manquer de souffle à « clochette ».
Ainsi « contrainte », la fée se retrouve au centre de l'attention, jc délié devient photographe improvisé, moi, je retrouve mes instincts sadique en improvisant un « fouettage » d'oreille, une primeur...
A l'aide d'un martinet, je fouette l'oreille, chaque coup claque et mordille le lobe ou le creux, « clochette » se sent obligée de ne plus bouger du tout.
Heureusement le martinet est tout doux, heureusement je suis trop « fatigué » pour aller chercher mon « cat'o nine », les oreilles de « clochette » subisse un doux martyr.
Les heures passent, déjà l'aube se pointe et il y a toujours autant de monde sur le pont comme dans la cale.
Il est temps pour nous de faire nos adieux à nos amis.
Il sera plus de sept heures du matin quand après un ultime effort pour désincarcérer la fée, nous nous sommes glissé sous la couette.
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