Dimanche 4 décembre 7 04 /12 /Déc 17:05

Saint-nicolas-final-2.jpg

 

 

Je ne vais pas revenir sur la légende de Saint-Nicolas, mais plutôt sur le folklore dédié à ce personnage incontournable de mon folklore et qui 6 décembre oblige, se rappelle justement à moi.

 

Etudiant, je me suis laissé aller à fredonner la chanson du Grand-Saint, une version nettement moins édulcorée que celle susurrée par de petites têtes blondes.

Voici donc in extenso, cet air "connu" et chanté par moults étudiants du secondaire et autres cursus universitaires.

 

1. Saint Nicolas encor' moutard (bis)
Montrait ce qu'il ferait plus tard
Encor' dans l' ventre de sa mère
Il suçait la pin' de son père,

Zut! Merd'! Crénom de nom!
Saint Nicolas est un cochon.

 
2. Saint Nicolas dans son berceau
Bandais déjà comme un taureau;
Pour satisfair' tous ses caprices
Il enculait sa vieill' nourrice,

3. Saint Nicolas, à la cuisine,
Battait les œufs avec sa pine;
Nom de Dieu! dit la cuisinière
Fous-la moi dans l' derrière,


4. Saint Nicolas à bicyclette
Ne faisait guèr' de kilomètres
Car sa longue pine qui traîne
Se prenait toujours dans la chaîne,

 

5. Saint Nicolas monte en ballon
Mais il avait l' systèm' trop long
Il était dans la stratosphère
Ses couill's pendaient toujours par terre,

6. Saint Nicolas monte en bateau
Et laiss' ses couill's flotter dans l'eau;
Il y avait plus d' dix mill' grenouilles
Qui lui suçaient la peau des couilles,


7. Saint Nicolas en chemin d' fer
Avait un b'soin à satisfaire
Il fout sa bite à la portière
Et il éborgne un' gard'-barrière,

 

8. Saint Nicolas à l'opéra
Avait grand envie d' fair' caca
Sans s' départir d'un' certain' morgue,
Il pétait pendant les points d'orgue,

 

9. Saint Nicolas du haut d'un toit,
S' foutait des touch's à tour de bras;
La servant' qui était sur le seuil(e)
Reçut tout' la décharg' dans l'oeil(e),

10. Saint Nicolas devant Carthage
Aux Romains donna l'avantage,
Posant sa bit' sur un trépied
Il s'en servait comm' d'un bélier,

11. Saint Nicolas à Sainte Gudule
Se conduisait comme un' crapule,
Malgré les efforts d' la police
Il y enculait le vieux Suisse

12. À la bataille de Zamora
Saint Nicolas n'y était pas
On le trouva dans le déser(e)t
Qui enculait les dromadaires


13. Saint Nicolas à l'Alcazar
Voulut montrer tout son bazar;
Mais soudain survint la patrouille
Qui lui fit rentrer ses gross's couilles

 

14. Saint Nicolas dans son cercueil
Bandait encore avec orgueil;
Avec sa bite en arc de cercle
Il en soul'vait mêm' le couvercle

15. Trois quarts de siècle après sa mort
Saint Nicolas bandait encore
Il n'avait plus que son squelette
Mais il avait toujours sa quette.

 

On précise habituellement que l'air est celui de Cadet Rousselle dont chacun connait les paroles.

 

Quant à cette chanson connue par la majorité des étudianst francophones en Belgique, je ne l'ai malheureusement pas trouvé in-texto sur le net mais par contre j'ai  trouvé la version "française" nommée "Père Dupanloup".

 




Ainsi donc existait une version plus ou moins similaire mais d'Outre-Quiévrain ce qui me conduisit à quelques recherches et réponses surprenantes.

 

Le père Dupanloup, ou plutôt Monseigneur Dupanloup, évêque d'Orléans, a été une personnalité du second Empire et de la troisième République.

Il n'était pas apprécié de ses confrères evêques qui l'avaient vachardement rebaptisé : De pavone lupus, c'est à dire devenu loup après avoir été paon, Du-pan-loup.
Lorsqu'il fut élu à l'Académie en 1854, il eut droit à ces quelques vers:

 

L'Académie assurément
Choisit un prince de l'Eglise
Pour l'absoudre de sa sottise
Qu'elle va faire en le nommant.

 

A son compte également, il faut rappeler sa réplique aux Républicains: "Je vous demande la liberté au nom de vos principes. Je vous la refuse au nom des miens." Signalons enfin qu'il claqua la porte de l'Académie parce que Littré y fut admis !
Quand Victor Duruy, le ministre de l'instruction publique proposa un programme de cours pour l'enseignement des filles par les professeurs de lycée, Dupanloup s'insurgea et accusa le ministre de vouloir faire passer les filles "des genoux de l'Eglise dans les bras de l'Université" !

Quelqu'un qui fait à ce point l'unanimité contre lui ne peut être entièrement mauvais.

La preuve : au concile Vatican I, il vota contre l'infaillibilité pontificale.

En 1904, Jules Marry (pseudonyme d'un certain Delisle ou Delille) publie une petite plaquette de vers : Les Exploits de Monsieur Dupanloup, et écrit dans sa préface que: "la chanson française, railleuse et grivoise, qui n'épargne ni les guerriers, ni les gens d'église, a transformé ce prélat en une sorte de Priape ou de Kharagheuz chrétien et, en lui prêtant les plus invraisemblables vertus génétiques, l'a fait entrer, vivant dans la légende. L'origine de la chanson du Père Dupanloup remonte probablement aux dernières années du règne de Louis-Philippe(*).
Monsieur Dupanloup (de pavone lupus), qu'on rencontre tour à tour, en ballon, en chemin de fer, à l'Institut, à l'Opéra et par un naïf anachronisme, au passage de la Bérésina, est honoré d'un véritable culte érotique et patriotique par nos troupiers qui, depuis un demi-siècle, ne cessent de chanter ses exploits pour bercer la longueur des marches et la fatigue des manœuvres.
"


(*) cette datation n'est pas avérée; la chanson date probablement du second empire.

 

Pierre Enckell écrit: "Du milieu militaire, si c'est bien là qu'elle est née, la chanson a dû passer aux étudiants, en médecine par exemple : l'utérus de notre premier couplet n'est pas un terme de troupiers. Elle s'est ensuite diffusée plus largement encore. Sur une dizaine de pages (3-13) en tête de L'Humour en vacances, l'humoriste Cami publie ainsi en 1922 L'Affaire Dupanloup, drame judiciaire; dans ce texte illustré par l'auteur où une pièce de théâtre est poursuivie par la "Société protectrice des spectateurs", plusieurs passages de la chanson sont évoqués plus ou moins allusivement. Les lecteurs de cette publication populaire étaient évidemment censés savoir de quoi il était question. (Ce texte sera repris l'année suivante en tête du volume de Cami intitulé Dupanloup ou les prodiges de l'amour.)"

D'après Le flâneur des deux rives de Guillaume Apollinaire,
Pierre Enckell, écrivain, journaliste et lexicographe.

 

http://xavier.hubaut.info/paillardes/nicolas.htm




Par Grand Nord - Publié dans : Vibrat'O... - Communauté : les blogs persos
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