13- Black et white...
Black et white.
Je ne sais pas trop comment elle est arrivé sur mes terres…
Le hasard d’une rencontre, quelque part dans une cité dédiée au métal et au charbon.
Des traces furtives d’elle, ici et là, des récits de contrées inconnues d’un loup vagabond.
Un récit, une parenthèse chimérique, et une colère noire, une rage folle et aussitôt le pardon.
Le temps a passé, et nous nous étions rencontré furtivement sur des terres où l’horizon se conjugue en lignes brisées.
Il y avait eu aussi cette fuite éperdue dans la nuit obscure, des cols sinueux, l’obscurité de forêts profondes, un périlleux retour au bercail en catimini.
Et puis le temps qui avait passé à nouveau, un temps d’apprivoisement, de réconciliation aussi.
Et elle était maintenant là, près de moi, étendue dans les draps de satin écarlate, son corps frêle recherchant la chaleur du mâle, essayant de coller contre mon bas-ventre sa croupe couleur
ébène.
Ses frêles jambes se lovant et se déliant tel le lierre pour chercher en moi la source d’une quelconque chaleur salvatrice et bienfaisante.
Les heures ont passés à une vitesse folle, ses fesses glacées ont pris la chaleur de mon sexe, celui-ci est durci à l’envie.
Je la regarde, ses cheveux dévalent sur ses épaules en cascades sauvages et indomptées et l’envie de mordre sa nuque se fait jour.
Ma bouche qui s’applique sur son épaule offerte, là voilà qui dans un demi sommeil se retourne vers moi, écarquille les yeux et me lance tel un appât bien amorcé : « Envie d’une fessée… ».
Je me sens pris au dépourvu devant son « audace », devant cette « innocence » dissimulée.
Elle qui s’est déjà donnée aux coups et morsures de ma cravache et autres martinets, elle sait très bien que la fessée en elle-même, est un domaine qui réveille en moi des craintes.
Craintes de ne pas être à la hauteur face aux fesseurs qu’elle a rencontré, crainte de ne pas être en harmonie et de ne pas pouvoir répondre à sa demande, crainte de ne pas partager un plaisir
qui semble si simple mais qui se distille avec parcimonie dans mon esprit de loup.
Elle s’étire, ses épaules musclées laissent deux bras pointer vers la tête du lit, sa croupe commence à remuer lascivement.
La demoiselle à la peau huilée, parsemée de paillettes d’or sait très bien comment attirer le mâle, voire le guider vers le summum de ses plaisirs.
Créature de lune, elle a appris les mille et une recette d’un plaisir qui est devenu sien, celui de la fessée.
D’une main, je retire la couette, la descend au niveau de ses cuisses laissant apparaître ses deux hémisphères d’une fermeté incomparable, des globes dédiés aux plaisirs, une croupe dont la vue
ne fait qu’augmenter mon désir primal.
Mais ce n’est pas le moment, elle se retourne à nouveau vers moi et réitère sa demande en faisant la moue : « Envie de fessée… ».
Loin de mes attaches, loin de mes cravaches et autres instruments derrière lesquels je me réfugie parfois, je me retrouve aussi nu qu’elle.
Reporter son envie, gâcher la magie du moment en allant chercher liens et autres jouets dans mon coffre à malice ou se décider à franchir le pas ?
-« Tu sais que je ne suis pas un véritable fesseur… »
Ce à quoi elle me rétorque : « Il n’y a pas d’âge pour apprendre ! »
Je suis au pied du mur, et faisant fi de mes craintes et autres appréhensions, je commence à contempler et évaluer la situation.
Rien n’est comparable avec elle, je ne peux rejouer de mes expériences précédentes car elle est « l’inconnue » à chaque fois.
Ce qui semble si simple chez les autres devient obstacles ou énigmes chez elle.
C’est ce qui me plait aussi, le fait qu’elle m’oblige en permanence à « revoir ma copie ».
Rien ne sera banal, tout sera différent…
J’explose les principes et les lieux communs des diverses pratiques que j’apprécie, je m’engage dans des domaines qu’elle connaît et ou je me considère comme néophyte.
Vais-je la coucher en travers de mes jambes ?
Dois-je me mettre sur le bord du lit ?
Autant de questions qui se posent à la vitesse de l’éclair.
Et puis vient le moment de l’improvisation, celui où l’imaginaire et la pratique dans d’autres domaines se retrouvent pour former l’alchimie discrète qui pourra emporter la demoiselle dans des
chemins du plaisir.
-« Tu l’as voulu, ne viens pas t’en plaindre après… »
La main gauche se pose sur la base de la nuque et je vois déjà un regard interrogateur poindre.
Première infraction au code de la fessée, je ne « fixe » pas le bassin, je le laisse libre de se mouvoir…
La main droite se lève et s’abat brusquement et fortement sur l’une de ses fesses.
La demoiselle essaie de se redresser mais la main qui la plaque l’empêche de se rebeller.
Seule sa croupe fera un bond faisant ressortir encore plus fort les deux rondeurs cibles de mes attentions.
Seconde infraction au code de la fessée semble-t’il, je commence une fessée dite « érotique » par une claque » magistrale.
-« Ouch ! Aïïïïe ! Mais qu’est-ce que tu fais ? »
En deux gestes, j’ai à nouveau « explosé » ses habitudes.
Je continue allégrement à heurter de la paume son fessier qui s’offre.
Chaque claque résonne dans la chambre, un bruit qui sourd qui alterne avec un bruit plus aigu, un rythme qui change aussi suivant ma petite musique personnelle.
Je lui parle, l’abreuve de questions qui n’attendent pas de réponses, elle est débordée par ce flot de sensations.
Troisième infraction de son code de la fessée, le fesseur parle, commente et titille la demoiselle jusque dans ses derniers retranchements.
Ma main passe d’une fesse à l’autre, la chaleur commence à se faire sentir, cuisante…
Je diminue l’intensité brusquement et reprend ailleurs encore plus fort, je laisse des temps morts suivis de symphonies et autres cavalcades éperdues sur son séant.
La douleur cuisante qu’elle ressent n’est rien devant la montée de sa rage et de sa colère.
Elle ondule de la croupe pour éviter la chaleur de ma paume mais cette ondulation prend une curieuse tournure…
Elle n’évite plus, elle recherche ma main, son contact !
L’énergie qu’elle consacrait à résister, elle le canalise dans son désir de ressentir encore plus fortement ces coups qui pleuvent dru sur ses fesses.
Paradoxe de la demoiselle qui s’offre ainsi, c’est qu’elle rage, hurle, plonge sa tête dans les coussins.
Paradoxe de l’indomptée, c’est que ses bras, libres, tambourinent le matelas tandis que mes doigts strient ses doux globes moelleux.
Elle rage, hurle son impuissance mais s’abandonne aussi.
Le temps passe, de temps en temps, un cris étouffé sort des coussins, vague résistance devant le flot de plaisir qui la submerge, de temps en temps, elle frappe violemment le matelas vague
mouvement devant les ondulations frénétiques de sa croupe.
Le plaisir monte en elle, il l’a submerge en gouttes de bonheur qui perlent de son sexe, ma paume s’attarde sur ces contrées interdites, mes doigts se couvrent de ses sucs intimes.
Elle ne peut qu’admettre sa défaite et son plaisir.
Le temps s’arrête, mon désir d’elle, mon désir de mâle est tout aussi grand mais je sais aussi qu’il y a un temps pour toutes choses.
Elle se retourne et vient coller sa bouche contre mon torse, je sens sa langue qui pointe à travers des lèvres desséchées, je sens sa langue qui remonte doucement vers moi.
J’entends un « merci » qui vient de très loin, d’un pays de « fessées merveilleuses », d’un pays de « cocagne », de contrées « épicées ».
Grand Nord - Mars 2007
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