15- La roue de l'infortune...
La roue de l’infortune.
Cette jolie "domina" officiait sous la couverture d'un magasin de maroquinerie.
En arrivant, il y avait quelques sacs exposés en vitrine, et l'on pouvait effectivement y faire ses emplettes...
Je présume que quelques messieurs « coupables » s’empressaient d’acheter à leur épouse, un quelconque souvenir de leur passage dans cet antre de plaisir.
Seulement, si vous aviez reçu un mot clef, lors de la prise du rendez-vous, elle refermait la porte et vous invitait à monter à l'étage.
Ce mot clef vous permettait d’accéder ainsi dans un autre univers…
Là, il y avait un superbe donjon où régnait en pièce maîtresse, une immense roue métallique.
C'était même pour cette fameuse roue que j'étais donc venu...
Nu, solidement attaché sur cette roue verticale, une version raffinée d'une croix de St-André, cette dominatrice s'absentait pour se mettre en tenue.
La sensation d'attente, les sens aux aguets, le moindre son est amplifié, je devine derrière la porte, le bruit d'une cuissarde qu'on enfile, du zip d'un bustier qu'on referme.
Et puis, elle fait son entrée, s'exhibe, majestueuse devant moi et alors là, sort un bandeau et me prive de la vue...
D'abord, il y a la sensation du métal froid sur votre corps.
Il y a un léger courant d'air qui vous frôle.
Et puis, il y a cette sensation d'avoir vu un "ange" et de le savoir près de vous.
Là, les sens sont aux aguets, je me demande où elle est...
J’entends ou plutôt devine le frôlement du cuir de ses bottes, l'odeur aussi, celui de son parfum, léger.
Puis elle me touche, légèrement, toujours un frôlement.
Et il y a cette roue qui doucement se met à tourner me mettant la tête à l'envers...
Ce petit tour de manège ne dura qu'un instant, le temps de me sentir privé de tout moyen de me dégager de cette situation, une façon pour elle de dire "tu es entre mes mains et rien ne pourra te
libérer sauf...moi".
Quant aux frôlements, ce fut très long effectivement, une attente et puis les sentir sur mon corps, un long frôlement ou un court.
Sur les zones érogènes quoique à un certain moment, le corps devient une immense zone érogène, toutes les parties sont si sensibles que les frôlements n'importe où donne cette sensation de
plaisir.
Je ne sais pas combien de temps cela dura, mais déjà, le plaisir montait en moi, un plaisir fort...
Elle s'en aperçu et s'agenouilla semble t’il pour appliquer d'autres caresses plus expertes du bout de sa langue...
Ce sont ces frôlements qui m'ont ouvert les sens, ces gestes si doux avec cette menace "imaginaire", cette épée "suspendue" au dessus de votre tête, ces questions qui me venait à la tête...
Et cette sensation de plaisir qui gonfle au bas des reins quand elle s'interrompit...
Là, le silence, j’essaye de contrôler mon corps qui recherche de nouveau ce contact humide et chaud et déjà, le froid s'empare de votre sexe...
Elle, discrètement me refrôle, et là je sens que ce ne sont plus ses mains gantés mais un instrument destiné aux juments.
Je sens le bout carré en cuir de cette cravache qu'elle promène sur mon corps et de nouveau mes sens me submergent, je voudrais tant me détacher pour l'empoigner et la serrer contre-moi ce bel
ange que j’ai un court instant deviné.
Les frôlements se font alors plus incisifs, plus rapides et la douleur/plaisir arrive...
Quelque chose d'irrationnel mais que tous nous connaissons.
Cette douleur qui augmentent les sensations et de nouveau, mon sexe se met à gonfler de désir...
Elle s'arrête de nouveau et une bouche humide s'empare d'un phallus durci pour y ménager des caresses, un fourreau pour l'épée d'un guerrier vaincu.
Tout se passe en douceur, en frôlements, en envies aussi de se détacher de cette roue et de se plonger dans une étreinte sauvage.
Mais cette envie primale fait place à une montée de sensations, un flux et reflux d’envies, jouir et ne pas jouir, prolonger le plaisir à l’infini.
L’ange s’arrête, recommence avec autant d’attentions.
Pas de brutalités sauvages, pas de douleurs intenses, rien que cette sensation de jouissance à venir, jouissance qu’elle me refuse avant de recommencer ses caresses chaudes et humides.
Le temps passe, je ne suis plus qu’un sexe dressé, un phallus en érection, une paire de glandes animales qui cherchent à se libérer de cette intense tension.
Et puis, sans crier gare, voilà qu’elle prolonge sa caresse et je me surprends à lutter pour ne pas jouir, pour me maîtriser, pour en avoir encore plus de cette sensation unique.
Mais un flot de jouissance se libère, je me tords, gesticule, me laisse aller dans mes entraves.
Les bruits des attaches qui heurtent la roue d’acier se mêlent à mes rugissements.
Je jouis pleinement, j’explose…
Le calme revient, mes jambes attachées flageolent, je tremble aussi.
Tout aussi lentement, elle enlève le bandeau et commence à me détacher.
Mes yeux ne quittent pas ce corps qui s’offre à mon regard, un regard qui malheureusement ne s’éternisera pas.
Mon temps est compté, le sien aussi…
Grand Nord Mars 2007
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