Samedi 25 octobre 6 25 /10 /Oct 12:18


Flower and Snake…  « Hana to Hebi »

 

Au hasard de mes ballades, dans un monde bien concret ceci-dit, mon regard a été plus qu’attiré par la pochette d’un DVD made in japan intitulé « Flower and Snake ».

 

Le prix relativement prohibitif m’a fait reculer dans un premier temps, puis heureux hasard et coup du sort, j’ai retrouvé ce film en location près de chez moi…

Bien entendu, j’ai donc saisi l’opportunité  de pouvoir le regarder tranquillement d’en savoir plus quand à son histoire et son contenu…

 

Shizuko est une danseuse de tango de renom au Japon, mariée à un grand chef d’entreprise, Takayoshi sa vie conjugale est des plus monotone.

Takayoshi est un businessman véreux qui cumule dettes de jeux et scandales politiques divers.

Pour s’en sortir, il a du emprunter de fortes sommes aux yakuzas, mafia japonaise.

 

Un jour, un groupe de yakuza débarque dans le bureau du mari et lui impose un marché afin d’éponger ses dettes.

Leur boss Ippei, âgé et mourant, souhaite poser les yeux sur sa femme avant de mourir.

Takayoshi n’a pas le choix et accepte même si d’un autre côté il rechigne allant jusqu'à engager une « garde du corps » pour protéger Shizuko.

 

Le chef du gang, âgé de 95 ans, en profite pour assouvir ses fantasmes les plus pervers tout en restant alité et gardant une position de « voyeur » via de multiples écrans vidéos.

Shizuko devient ainsi le joujou des yakuzas et le premier rôle macabre d’un spectacle fabriqué pour la bourgeoisie déviante, ces derniers prenant un malin plaisir à voir souffrir cette icône de beauté froide.

Mais avant de subir tous ces supplices, elle vivait une histoire d’amour imparfaite mais cohérente avec son mari !

Deux métiers envahissants, une réussite qui se lit sur leurs visages, une situation sociale excellente, un couple bien fait pour s’entendre.

Une fois kidnappé, ce bonheur parait bien loin, voir irréel, on passe du rêve au cauchemar, du paradis à l’enfer…  

Shizuko sera rejoint dans cet enfer par sa « garde du corps », kidnappée en même temps qu’elle, devenu un autre jouet pour une foule de spectateurs masqués, séquences allégoriques qui m’ont rappelées celles du film de Kubrik, « Eyes Wide Shut ».

Séances de torture, viols à répétition sous les feux des projecteurs, un véritable spectacle hors du temps animé par un Yakuza en tutu!

Les ombres spectatrices ricanent, rigolent du spectacle qui leurs sont offerts, une musique de fête foraine accompagne ces perversions rendant l’ambiance étrange voir « fellinienne », d’autant que la mise en scène fait passer cette torture pour un vrai show théâtral !

 

La transition est forte entre la beauté esthètique et sensuelle des début, beauté exprimé par Shizuko lors des scènes de « bal » et les scènes du « donjon » qui sont au final l’essentiel du film.

On rejette toute cette sensualité de la même façon que Shizuko rejette et se dégoûte d’elle-même au fil de son malheur.

La mise en scène nous pose ainsi en simple témoin des événements et privilégie cette fois ci le spectacle.

Le réalisateur a pour but de nous faire prendre du plaisir tel ces spectateurs peu scrupuleux, mais même si il y arrive pendant un certain moment, il nous perd malheureusement en cours de route!   

 

A force de vouloir mettre toute ses idées artistiques en image, Ishii Takeshi rend sa torture beaucoup trop répétitive et ennuyeuse sur la longueur.

Ainsi, durant cette longue période, il nous offre les uns après les autres des tableaux digne des plus grands maîtres avec des ambiances qui changent au gré des lumières, passant d’une beauté nue au milieu d’un spot lumineux aveuglant à des femmes vêtues d’un cuir réfléchissant un rouge atomisant.

Takeshi Ishii ose même incorporer un soupçon de poésie avec une neige artificielle tombant lentement alors que Shizuko est attaché par es cordes sur un morceau de bois dans une position peu agréable.

Le film reste beau mais devient trop plat au fil du temps, malgré l’effort porté par l’actrice quant à l’évolution de sa personne.

De la naissance d’un espoir au visage tuméfié par la peur en passant par une totale perte d’identité et de fierté, on n’échappe aucunement à ce voyage sordide vécu par la pauvre Shizuko.

Mais c’est trop long, on passe d’une torture à une autre avec un intérêt sans cesse diminuant, le rythme du tout n’aidant pas non plus.

Je dois bien avouer que je me suis forcé un minimum sur la dernière demi heure, l’ennui prenant le pas sur le reste.

Et ce n’est pas « l’ellipse » et tour de passe-passe de la fin qui sauve le rythme du film, nous laissant sur notre faim…

 




Flower and Snake est donc un film dérangeant, assez audacieux, visuellement impeccable mais qui souffre d’une redondance bien trop élevée sur sa dernière partie.

Il faut tout de même saluer la performance aussi bien physique qu’artistique de la magnifique Aya Sugimoto, qui valorise le film de son aura unique.

 

La vision globale de ce film m’a laissé assez perplexe mais dans son genre respectif, Flower and Snake reste sans aucun doute un film réussi voire culte d’après certains, car généreux dans son érotisme, ses délires SM, et des comédiens réellement convaincant…

 

A l'origine de ce film a l'esthétique léchée : un roman "révolutionnaire" de l'écrivain Dan Oniroku, le premier roman d'amour qui parle sans tabous de pratiques hard et d'esclavage sexuel : « Hana to Hebi »

Dès sa publication dans les années 1960, ce roman connait de nombreuses adaptations au cinéma : en 1968, Jiro Matsubara réalise "The breeding of the flesh from the flower and the snake" et en 1974, Masaru Konuma le porte sur grand écran sous le titre sulfureux "Vices et Supplices".

« Hana to Hebi » devient un classique.

 

 « Pour la première fois au Japon, on osera mélanger SM et sexe, explique Yasuji Watanabe, rédacteur en chef de SM Sniper.

Jusqu'ici, l'interdit pesant sur le SM était tel qu'on ne pouvait en parler que sous l'angle des tortures judiciaires ou des faits divers sanglants.

Grace à Dan Oniroku, une nouvelle presse SM apparait ainsi dans les années 70, une presse qui parle a la fois de plaisir, d'érotisme, de lavement anal, de suspensions à la corde et de châtiments corporels...

SM Sniper fait partie des revues qui doivent tout à Hana to hebi. »

 

L'incroyable succès populaire du film va même jusqu'a créer un véritable sous-genre dans le cinéma de l'époque, le "Best SM" (films sadomasochistes).


La version sortie en DVD en France et en Belgique (2008) est la troisième, la plus belle, réalisée en 2004 par Takashi Ishii, avec une débauche de sophistication.

 

« Sous couvert d'un sulfureux récit érotique se cache en fait un voyage initiatique sensuel et sensoriel superbement mis en scène.

Flower and Snake est aujourd'hui reconnu comme un classique du genre‚ au même titre que le roman d'origine, explique Bastian, distributeur du film en France (Kubik video). »

Devant l'engouement critique et public, Ishii lui donnera une suite (sans lien avec le précédent) l'année suivante, Flower and Snake 2, dont l'intrigue se situe cette fois... à Paris.


Flower and Snake

Réalisateur: Takashi ISHII
Avec Aya Sugimoto, Renji Ishibashi, Kenichi Endo, Misaki Mori, Yôzaburô Itô, Yoshiyuki Yamaguchi , Shun Nakayama, Shigeo Kobayashi,
Pays : Japon

Genre: SM, Bondage, Yakuza
Durée : 115

Année de production: 2004



 


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Par Grand Nord - Publié dans : 7ième hard...
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